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Franz Ferdinand en interview : "La France fait beaucoup partie de ma vie en ce moment"

Par Théau BERTHELOT | Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
Franz Ferdinand est de retour avec "The Human Fear", un sixième album plus éclectique. De sa conception sur le long terme à la popularité toujours aussi importante du groupe, le chanteur Alex Kapranos et le bassiste Bob Hardy évoquent pour Purecharts la naissance de ce disque.
Crédits photo : Fiona Torre
Propos recueillis par Théau Berthelot.

Ce nouvel album "The Human Fear" voit le jour quasiment sept ans après "Always Ascending". Certes, il y a eu une pandémie et le best-of "Hits To The Head", mais pourquoi cela a mis aussi longtemps ?
Alex Kapranos : C'est tout à fait ça. "Always Ascending" est sorti en 2018, on a tourné en 2018 et 2019, et l'idée était de sortir notre best-of en 2020. La pandémie est arrivée, donc tout a été retardé de deux ans. On voulait aussi enregistrer les deux nouvelles chansons "Billy Goodbye" et "Curious", donc ça a duré plus longtemps. La tournée a été programmée, puis annulée et repoussée. Mais, je suis content que ça ait pris tout ce temps parce que ça nous a permis de prendre du recul. Les chansons de "The Human Fear" ont évolué, bien plus que si on avait publié l'album vers 2022. Si on n'avait pas fait le best-of, et s'il n'y avait pas eu la pandémie, je pense que ce disque serait sorti en 2020, et il n'aurait pas eu la même forme qu'aujourd'hui. Sortir "Hits to the Head" a eu un impact positif sur nous, puisque nous étions concentrés sur la conception de ce best-of. Quand tu conçois une compilation, tu appréhendes mieux l'essence même du groupe, et ça a influencé ce nouveau disque. Aussi, ça nous a permis de dire au revoir à ces vieilles chansons pour faire quelque chose de neuf, qui a les meilleurs aspects du groupe. Comme Bob aime à le dire, c'est le volume 2. Un peu comme le "Greatest Hits II" de Queen, qui est probablement meilleur que le premier. Donc on est probablement à ce stade.

Vous dites que c'est un nouveau chapitre pour le groupe. Pourquoi maintenant, et pas à l'époque de "Always Ascending" par exemple ?
Alex Kapranos : Je pense que c'est plus une évolution. "Always Ascending", c'était le début de cette évolution, mais Julian [Corrie, guitariste et claviériste depuis 2018, ndlr] est arrivé assez tard dans le processus, Dino [Bardot, guitariste depuis 2018, ndlr] n'a pas joué sur ce disque et Audrey [Tait, batteuse depuis 2022, ndlr] n'était encore pas impliquée. Elle est arrivée pour "Billy Goodbye" et "Curious" pour le best-of en 2022. Je pense que cela a été un bon test. Quand nous avons fait la tournée mondiale "Hits to the Head Tour", c'était avec cette formation et il n'y a rien de mieux pour souder un groupe que de jouer ensemble dans le monde entier. Quand on a commencé à enregistrer ce disque, on était très soudés. Quand tu joues, tu ne penses pas à ce que les autres font ou pensent.

C'est donc le premier album véritablement enregistré avec les nouveaux membres Julian Corrie, Audrey Tait et Dino Bardot : avez-vous retrouvé une véritable énergie de groupe durant l'enregistrement ?
Bob Hardy : Assez oui ! Quand on a fini cette tournée, que nous avons énormément apprécié, on s'est rendu compte que ça nous a revivifiés. Et tout le monde avait hâte de revenir enregistrer en studio, c'était assez excitant. C'est comme un cercle vicieux assez contagieux.
Alex Kapranos : Avec cette nouvelle ère, une nouvelle énergie est arrivée. C'est un peu comme Fleetwood Mac. Au départ, c'était un groupe de blues, avec une identité très marquée. C'était déjà un groupe fantastique, mais les filles sont arrivées et ils ont fait "Rumours"... J'ai l'impression que "The Human Fear", c'est un peu notre "Rumours". (Sourire)



Nous avons dit au revoir à nos vieilles chansons
Qu'est-ce que cette "peur humaine" qui donne son titre à l'album ?
Alex Kapranos : Avoir peur, c'est quelque chose d'universel. Nous avons tous des peurs dans nos vies. Et certaines de ces peurs dont nous parlons dans l'album sont des choses que nous avons vécues. Que ce soit la peur de quitter une institution, de s'engager dans une relation, ou de briser cette relation, la peur de l'autre... Ce sont des peurs qui sont constantes, mais ce qui est personnel est la façon dont nous réagissons à ces peurs. C'est ce dont parlent beaucoup de chansons et je trouve ça fascinant car cela permet de découvrir qui nous sommes.
Bob Hardy : Aussi, c'est comme si le fait de ressentir ces peurs, comme elles sont universelles, te font te sentir vivant. Si tu construis une vie où tu ne te mets jamais dans une situation inconfortable ou angoissante, ça ressemble à une vie vraiment ennuyante. C'est comme vivre pleinement, c'est t'ouvrir à des situations où tu vas ressentir une peur.

Vous retravaillez avec le producteur Mark Ralph déjà à l'oeuvre sur "Right Thoughts Right Words Right Action", qui était déjà un premier "album bilan" de votre début de carrière en 2013. Peut-on considérer que celui-ci est un deuxième "album bilan" ?
Alex Kapranos : C'est intéressant... Je sais que quand on a commencé à faire ce disque, il y avait deux choses que nous voulions faire. La première, c'était de s'assurer que notre identité était encore assez pure et forte. Je pense que quand on est un artiste qui est dans cette industrie depuis si longtemps, on doit assumer notre identité et être à l'aise avec. Et tous les artistes que j'adore, que ce soit Leonard Cohen ou Paul McCartney, ceux qui ont de longues carrières, ils sont à l'aise avec qui ils sont. Et tu sais qui ils sont, si tu écoutes une de leurs chansons. La seconde, c'est chercher quelque chose de nouveau. Donc, il faut que tu saches qui tu es tout en cherchant quelque chose de neuf. Même si tu dis que certaines de ces chansons peuvent te rappeler d'autres titres, je pense qu'il n'y a pas de chanson comme "The Doctor", "The Birds" ou "Audacious" dans nos précédents albums. Elles sont différentes. C'est drôle, quand on joue "Audacious" en live, je me dis que c'est la première fois qu'on fait une chanson comme ça, car le public réagit d'une manière différente. C'est fascinant. Mais pour moi, ça ressemble beaucoup à une chanson de Franz Ferdinand. Je pense que l'identité du groupe est plus forte que jamais. Mais c'est probablement faire des choses que nous n'avons pas vraiment faites avant.

Ces peurs permettent de découvrir qui nous sommes
Du coup, peut-on dire que c'est votre album le plus "Audacious", pour reprendre le titre du premier single ?
Alex Kapranos : Je pense que c'est le cas, celui-ci mais aussi pour notre tout premier album ["Franz Ferdinand" sorti en 2004, ndlr]. Je dirais qu'ils sont au même niveau parce que ce sont les deux albums les moins "conscients" du groupe. Pour être audacieux, il ne faut pas ce soucier de ce que les autres pensent de toi. Dans ces deux disques, il y a une certaine liberté. Parce qu'à l'époque du premier, personne ne savait qui nous étions. Et quand c'est le cas, tu ne t'en fais pas, tu fais ce que tu fois faire. Aujourd'hui, nous sommes arrivés à un point où nous sommes là depuis tellement longtemps. Donc on peut se dire "Voilà, c'est ce que nous faisons, c'est ce que nous sommes".
Bob Hardy : En fait, tu te préoccupes moins de ce que les autres pensent de toi. Tu t'en fiches, parce que tu arrives à avoir ta propre vision.
Alex Kapranos : Je pense que c'est aussi le cas pour les autres membres du groupe, Dino, Julian et Audrey. A la fin, Paul [l'ancien batteur parti en 2021, ndlr] était très préoccupé par ce que les autres pensaient de lui. Et ça peut être contagieux. Je pense que ça change avec les gens qui sont dans le groupe.

Sur "Always Ascending", le précédent album, les synthétiseurs étaient mis en avant au détriment des guitares, ce qui avait dérouté les fans de la première heure, tout en amenant une nouvelle génération de fans. Ici, j'ai l'impression que, comme avec les deux inédits du best-of, les deux "versions" de Franz Ferdinand se rencontrent !
Alex Kapranos : (Il sourit) Oui c'est vrai, elles coexistent très bien ensemble sur ce disque. Le truc, c'est que les guitares et les synthétiseurs sont parfois interchangeables. Par exemple, sur "Hooked", la grosse mélodie au synthé est en réalité jouée à la guitare. En fait, je joue de la guitare à travers un synthétiseur. Sur "Tell Me I Should Stay", il y a un violon qui joue une mélodie qui semble être jouée à la guitare. Il y a parfois cela sur les arrangements de l'album : il y a des instruments qui font des choses auxquelles tu ne t'attendais pas.



L'identité du groupe est plus forte qu'avant
La deuxième piste de l'album se nomme "Everydaydreamer". Aujourd'hui, qu'est-ce qui vous fait encore rêver ?
Alex Kapranos : Je crois que j'ai toujours été rêveur. C'est quelque chose de très sain. J'aime avoir des périodes où je regarde dans le vide et je laisse mon esprit divaguer. C'est de cette façon dont les choses prennent sens à mon goût. Et c'est exactement ça, le fait d'être un rêveur : tu es conscient, mais ton esprit a la liberté qu'il a quand tu dors. Le but, c'est de comprendre ce qui semble incompréhensible pour votre esprit conscient. C'est une sorte de processus. C'est pour ça qu'on a des cauchemars récurrents, parce que le cerveau essaie de comprendre ça. C'est drôle parce que quand j'étais petit, tout le monde me disait d'arrêter de rêvasser. Que ce soit mes parents ou mes profs. Beaucoup d'artistes ont vécu la même chose. Tu as vécu la même chose toi aussi ?
Bob Hardy : Oui, bien sûr ! Et je m'en suis rendu compte en lisant des biographies ou en parlant avec d'autres amis artistes. Un ami à moi, peintre, a partagé sur Instagram un ancien bulletin scolaire sur lequel il était écrit "Il rêvasse trop".
Alex Kapranos : Oh oui ! Tous mes bulletins disaient la même chose. C'est un peu comme s'ils me disaient "non tu ne seras pas artiste !". Concentre-toi ! (Rires)

J'ai trouvé les paroles des chansons très intéressantes à étudier. Elles parlent de la peur, du fait d'être engoncé... J'ai l'impression que le maitre mot de l'album, c'est de vivre l'instant présent, d'en profiter, et de ne pas trop s'attacher au passé ou au futur.
Bob Hardy : Il y a un peu de ça dans "Audacious" avec ce « Freeze or run » (« Arrête-toi ou fuis »)...
Alex Kapranos : J'aime profiter du moment présent, et plus encore en vieillissant. On parle beaucoup de ça en ce moment, mais quand tu es sur scène, tu prends le temps de savourer le moment. Je ne l'ai jamais trop dit, mais j'aime bien faire des pauses durant le concert pour regarder le public, prendre quelques secondes pour m'absorber de l'ambiance.
Bob Hardy : C'est très "à la mode" d'en parler mais je fais l'effort de le faire sur scène. Je savoure vraiment ce que nous faisons. En tournée, nous faisons des dizaines et des dizaines de concerts, et ce serait facile de s'y habituer. Et ça ne devrait pas être le cas ! Car c'est vraiment quelque chose de spécial. Et je ressens la même chose quand je vais à un concert en tant que spectateur. Je me dis que je prends part à un événement unique et éphémère.
Alex Kapranos : Là-dedans, il y a un côté négatif qui a tendance à ressortir car ça peut être accompagné d'une certaine faiblesse. Mais je pense qu'il faut apprécier et comprendre le passé, pour apprécier et comprendre le présent, et même l'avenir. Il faut savoir l'accepter.

Notre manager nous a dit qu'on ferait plus d'argent en jouant dans des grosses salles
"Hooked" est une chanson d'amour, avec des paroles en français : c'est une référence directe à votre couple avec Clara Luciani ?
Alex Kapranos : Il y a quelques références dans cette chanson. Il est vrai que ma vie a un goût plus français qu'à l'époque de notre premier album. Mais c'est drôle, même notre précédent album "Always Ascending" avait un côté très français car on l'a enregistré, à 10 minutes d'ici, avec Philippe Zadar. Beaucoup de voix de cet album ont été terminées à Paris aussi. Et il y a aussi un clin d'oeil au film "Hôtel du nord" avec le fameux « atmosphère » d'Arletty. Mais oui, la France, et notamment le Sud de la Provence aussi, font partie de ma vie désormais. Il y a des personnes françaises qui sont très importantes dans ma vie. (Sourire)

On peut y entendre le cri d'un bébé aussi sur ce titre ! Le vôtre ?
Alex Kapranos : Disons que c'est un son très particulier d'un certain bébé ! (Rires)

"Build It Up" est une chanson que vous avez interprété pour la première fois sur scène en 2019. Mais depuis, elle a considérablement changé. Quelles sont les étapes de transformation d'une chanson comme celle-ci ?
Alex Kapranos : Au départ, nous avons essayé d'enregistrer cette chanson avec Philippe Zdar [producteur et moitié du duo Cassius, décédé en 2019, ndlr]. Celle-ci et "Night Or Day". Et ça ne marchait pas car on n'arrivait pas à trouver le bon rythme, le bon groove. Quand nous avons essayé de la jouer en concert, on sentait que ça ne marchait pas trop bien, c'était un peu bizarre. Je t'ai dit plus tôt que j'étais content que le disque ait pris si longtemps à se faire car ça a fait évoluer certaines chansons. Eh bien, c'est le cas pour celle-là ! Parce que cette chanson, la façon dont elle a évolué, et la façon dont le groupe a compris comment la jouer, cela demande du temps pour que cela se produise. Ce n'est pas une question d'apprentissage. Tu dois t'éloigner de la chanson pour y revenir plus tard et avoir un point de vue plus frais. Ce qui permet de te comprendre pourquoi ça ne marchait pas ! C'est une histoire de perspective. Je suis retourné aux studios Motorbass en 2021 et j'ai encore travaillé avec Antoine Poyeton et Pierre Juarez, qui sont sur cet album. C'était une autre évolution, mais ça n'était pas encore ça. Et quand on a commencé à jouer avec ce nouveau line-up du groupe, c'est là que c'est enfin venu. Mais ça reste un arrangement assez simple, au final !



Les chiffres en streaming ne nous préoccupent pas
Parlez-moi de la pochette. C'est la première sur laquelle vous apparaissez depuis "Tonight" en 2009...
Alex Kapranos : Je n'y avais pas pensé ! Nous avons été inspirés par l'oeuvre de Dóra Maurer, qui est un autoportrait très impressionnant. Elle, en tant qu'artiste, est une seule personne, mais Franz Ferdinand est un groupe. Et donc, notre autoportrait, ce sont tous les membres du groupe, donc à cinq. Et c'est une manière très puissante de nous représenter, en utilisant le même concept, de représenter la personnalité du groupe.

Vous allez débuter une tournée qui ne sera pas dans des grandes salles mais des lieux plutôt intimistes. Pourquoi ce choix ?
Alex Kapranos : On a dû batailler avec notre manager. (Rires) On voulait vraiment jouer à La Cigale, qui est une de mes salles préférées avec le Barrowland Ballroom de Glasgow, mais notre manager nous a dit qu'on ferait plus d'argent en jouant dans des plus grosses salles. Mais, c'est une expérience géniale. On ne fait pas que des concerts pour l'argent, mais parce que c'est véritablement grisant.
Bob Hardy : Et parce que c'est excitant ! C'est pour ça qu'on a choisi ces salles.
Alex Kapranos : C'est en partie pour cette notion d'intimité qu'on préfère jouer dans ces salles. Peut-être que c'est une décision un peu égoïste parce que ça prive certaines personnes de venir aux concerts et faire la fête. Mais d'un autre côté, si tu es là, tu vas vraiment en profiter ! J'aime bien le fait que certaines choses doivent êtres réservées à un petit groupe. C'est l'inverse de la mentalité du streaming où tout est disponible tout le temps. Et là, il faut vraiment être là !

Surtout, j'ai l'impression que ça fait bien longtemps qu'une annonce de tournée de Franz Ferdinand n'avait pas suscité autant d'attente de la part du public !
Bob Hardy : En tous cas, nous n'avons pas à nous en faire. (Rires)
Alex Kapranos : On n'a pas à se battre pour acheter des billets, on est déjà sur la liste d'invités !

Beaucoup de titres pop sont ennuyeux, c'est effrayant
Aussi, vous restez un groupe assez populaire en streaming : vous avez presque 10 millions d'auditeurs mensuels sur Spotify. C'est plus que beaucoup d'autres groupes de la même génération comme 30 Seconds to Mars ou les Libertines... De plus, "Take Me Out" va bientôt franchir le milliard d'écoutes : qu'est-ce que ça vous fait ?
Bob Hardy : En réalité, ce n'est pas quelque chose qui nous préoccupe. C'est plus des choses dont nous parle notre management. C'est juste une série de chiffres pour nous...
Alex Kapranos : Et on ne voit pas vraiment ça comme une compétition avec les autres groupes. Par exemple, prenez les Killers, je pense qu'ils sont énormément plus écoutés que nous. J'adore les Killers, The Hives... Je pense à eux comme nos contemporains, comme de bons gars qui jouent de la musique.

Oui ce n'est pas une compétition, mais ça prouve que vous êtes toujours aussi populaires. 10 millions d'auditeurs, ce n'est pas rien !
Alex Kapranos : Non, c'est super ! Ça prouve que la musique continue à toucher les gens. Mais tu sais ce que j'aime le plus ? C'est de parler aux gens après les concerts. Ça a bien plus d'effets sur moi qu'une série de chiffres. Si quelqu'un vient me voir et me dit "J'ai rencontré mon petit-ami il y a quatre ans, on écoutait tous les deux Franz Ferdinand", je trouve ça génial !
Bob Hardy : Oui car tu peux relier ça à ta propre vie. C'est vraiment le côté humain, là où les chiffres ne sont juste que des chiffres. Je ne suis pas une personne qui pense aux chiffres.

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Ce tube ainsi que votre premier album éponyme viennent de fêter leurs 20 ans !
Bob Hardy : On n'y pense pas très souvent pour dire la vérité. On a tellement replongé dans ce premier album ces dernières années, pour faire notre best-of...
Alex Kapranos : Faire ce best-of "Hits to the Head", c'est comme si on mettait de côté le passé.
Bob Hardy : C'est comme si on fermait la porte et qu'on passait à autre chose.
Alex Kapranos : Je me sens très à l'aise avec le passé. Je suis heureux que les gens aient aimé ces chansons et qu'il y ait toujours cette connexion particulière. C'est toujours aussi génial de les jouer en concert. Mais en terme créatif, je pense au présent. Et c'est ce qu'on doit toujours faire pour être un artiste. Tu dois accepter ton identité, ton passé pour apprécier le moment présent.

Chappell Roan a une attitude très rock'n'roll
Quand vous avez commencé il y a 20 ans, il y a eu ce renouveau du rock avec vous, les Libertines, Arctic Monkeys et, en Amérique du Nord, les Strokes, The Killers et Arcade Fire. Aujourd'hui, qui, selon vous, sont ceux qui peuvent lancer une nouvelle vague rock ?
Alex Kapranos : Il y a vraiment des grands groupes rock ces dernières années.
Bob Hardy : Je dirais que le plus évident est Fontaines D.C. Ce sont ceux qui cartonnent le plus.
Alex Kapranos : Sprints est aussi un très bon groupe. English Teacher aussi, j'en parle assez souvent. Il y aussi beaucoup de super groupes qui viennent de Glasgow, comme Brenda. Mais je ne pense pas que la pop soit morte. Il y a beaucoup de chansons ennuyeuses qui sont écrites par des sortes de comités. Pour moi, ça c'est l'ennemi public numéro un. Et ils ne sont même pas tous réunis dans une même pièce ! Une personne écrit un bout, puis le passe à une autre qui écrit un autre bout... A cause de ça, il y a beaucoup de chansons qui sont tellement génériques et passe-partout.
Bob Hardy : Etrangement, plus il y a de personnes impliquées dans une chanson, plus celle-ci sera dépourvue d'humanité. Il n'y a pas qu'une seule vision et ça offre un tas de compromis.

C'est ça votre "peur humaine" en quelque sorte ?
Alex Kapranos : Le compromis, c'est quelque chose qui m'effraie. Mais, je dirais que Chappell Roan est à l'opposé de tout ça car elle a un côté très individualiste. Très rock'n'roll aussi dans l'attitude !

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