Capture d'écran France 2
Israël aurait-il triché à l'Eurovision ? La question revient sans cesse depuis la deuxième place obtenue par Yuval Raphael grâce à une forte mobilisation du public. Sur les 357 points obtenus par la candidate, rescapée de l'attaque du 7 Octobre, 297 proviennent du public, faisant de l'Etat hébreu le numéro un du télévote loin devant l'Autriche, qui a remporté le concours, ou l'Estonie, classée troisième. Un résultat qui fait hausser les sourcils de certaines délégations. La chaîne espagnole RTVE a demandé l'ouverture d'une enquête pour suspicion de fraude dans le comptage des points. Les professionnels estiment qu'il est surprenant de voir Israël arriver numéro un du vote des téléspectateurs espagnols, alors même que le jury du pays ibérique n'a donné aucun point à la chanson "New Day Will Rise" de Yuval Raphael.
Tandis que le premier ministre espagnol Pedro Sanchez appelle à l'exclusion d'Israël de la compétition, la RTVE a été suivie dans sa requête par les diffuseurs de plusieurs pays dont la Belgique, la Finlande ou encore l'Islande. Tous demandent la même chose : un éclaircissement sur le système de comptabilisation des points. Et notamment sur le fait que chaque spectateur puisse voter jusqu'à 20 fois.
"Nous prenons l'affaire très au sérieux"
Dans des propos rapportés par le média britannique The Independant, Martin Green, le directeur de l'Eurovision, indique que l'UER (Union européenne de radiotélévision) est entré en contact avec les diffuseurs espagnols et finlandais, et qu'ils prennent l'affaire très « au sérieux ». Quant au système de votation au coeur des débats, le patron de l'événement rappelle qu'il s'agit du « système le plus avancé au monde » : « Le résultat de chaque pays est vérifié par une grande équipe afin d'exclure tout soupçon d'irrégularité dans les votes ». Il ajoute qu'un « dispositif de contrôle de conformité indépendant examine les données des votes du jury et du public afin de s'assurer que les résultats [des votes] sont valides ».
En plus du chef du gouvernement espagnol, la députée flamande Katia Segers a également dénoncé le fait de pouvoir voter jusqu'à 20 fois pour la finale de l'Eurovision. « Cela encourage la manipulation » martèle la femme politique belge, réclamant de la clarté : « Il faut enquêter pour savoir si cette manipulation a eu lieu dans notre pays et dans tous les autres pays participants et non participants ».