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Enrico Macias est un chanteur dans la tourmente. L'interprète du "Mendiant" se retrouve au pied du mur et doit aujourd'hui rembourser la coquette somme de 30 millions d'euros à la Landsbanki Luxembourg, filière luxembourgeoise de la banque islandaise Landsbanki, en faillite. C'est ce que révèlent aujourd'hui nos confrères du site Paperjam.lu. « Le Tribunal de Luxembourg a condamné le chanteur à payer à la banque en liquidation le montant de 30,071 millions d’euros avec les intérêts conventionnels à compter du 1er janvier 2013 » stipule ledit site, qui a eu accès à la décision de justice d'une affaire opposant le chanteur français à Yvette Hamilius, liquidatrice de la banque Landsbanki Luxembourg qui lui avait accordé un prêt à hauteur de 35 millions d'euros en 2007.

De son côté, l'AFP précise également que les juges luxembourgeois ont également « validé une saisie-arrêt sur les contrats d'assurance-vie de l'artiste auprès de la compagnie Lex Life & Pension (entreprise qui était liée à la banque islandaise) afin de s'assurer du recouvrement des 30 millions d'euros à la liquidatrice de la banque ». Autant dire que l'année commence mal pour Enrico Macias, qui doit très certainement regretter d'avoir contracter ce prêt dans des conditions très particulières.

La liquidatrice a demandé le remboursement de l'intégralité du prêt

En effet, ce prêt de type Equity Release permettait d'obtenir des liquidités utilisables librement en échange de garanties immobilières à leur hauteur. Ce prêt avait été assuré par l'hypothèque de deux biens immobiliers dont la villa de Saint-Tropez du chanteur. Mais il ne permettait d’obtenir qu'un certain pourcentage de la somme totale empruntée. Le différentiel devait obligatoirement être investi dans des supports spéculatifs. Dans le cas d'Enrico Macias, il s'agissait donc de contrats d'assurance-vie. L'AFP et Paperjam.lu précisent tous les deux que le chanteur avait ainsi reçu 9 millions d'euros en liquide et que les 26 millions restant furent « investis dans trois polices d'assurance-vie » : « deux de 11 millions chacune et un contrat de 4 millions ».

Seulement, en 2008, la banque islandaise fut déclarée en cessation de paiement puis en liquidation. La suite logique : la valeur du portefeuille d'assurance-vie s'est écroulée. C'est alors que les biens mis sur la table en garantie ne permettaient plus de couvrir les sommes dues par le chanteur. La liquidatrice de la banque a donc demandé le remboursement intégral du prêt en 2009. Sans surprise, le chanteur s'y est totalement opposé.

Un prêt contracté "en toute connaissance de cause"

C'est ensuite que ça se corse pour Enrico Macias, qui a décidé d'attaquer la banque en liquidation, pointant du doigt pour sa défense « les fautes de Landsbanki » en présentant le montage financier qui lui avait été proposé comme « un mensonge juridique et économique », et « reposant sur une tromperie concernant ses véritables risques ». Le chanteur a demandé à la justice luxembourgeoise des dommages et intérêts en réparation de son préjudice à hauteur de 43,513 millions d'euros. Toutefois, les juges ne lui ont pas donné raison et considèrent qu'il est « un investisseur averti » ayant contracté ce prêt « en toute connaissance de cause ».

Le chanteur pourrait tout à fait porter l'affaire en appel. Nos confrères de Libération ont récemment fait part de la mise en examen pour « escroquerie » de trois anciens cadres de la filiale luxembourgeoise de la banque islandaise Landsbanki. Le montage financier qu'ils avaient proposé à plusieurs clients français est mis en cause.