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Dès les premières notes de "D'où je viens", on sent que Colonel Reyel n'a pas voulu prendre beaucoup de risques. Ce morceau reste fidèle à son précédent album "Au rapport", et revient sur ses dernières années et sa célébrité. Le jeune homme avoue garder les pieds sur Terre, rend hommage à ses origines antillaises, évoque ses racines et même son papa, tout en s'adressant à son public. Dans le texte, écrit par Phil Barney (!), l'artiste prend conscience que « le succès est provisoire ». Rien ne bouge non plus sur "Toi & moi", dont l'insuccès ne s'explique pas tant il ressemble à ses anciens singles phénomènes, et sur "Vivre libre", plus romantique, qui applique encore la même recette.
Mais le chanteur s'essaie également sur un registre plus urbain. La preuve avec le nouveau single "Coucou", entre pop et street, qui convainc par son beat entêtant mais dont les paroles refroidissent instantanément. Les radios voudront-elles diffuser un morceau qui commence par « Coucou bande de nouilles » et les ados assumeront-ils d'avoir ce son dans leur baladeur mp3 ? Pas sûr. Heureusement, son duo "Pour toi" avec la rappeuse Shani devrait faire des ravages auprès des amateurs de titres R&B. Loin du répertoire habituel du Colonel, le titre assure grâce à une production efficace et un refrain bien construit. Le titre langoureux "Laisse-moi entrer" tire aussi son épingle du jeu, grâce à son côté romantique old school, assez séduisant.
Et si les détracteurs de Colonel Reyel pensent qu'il n'est plus capable de signer un tube, qu'ils écoutent la piste "Oh Mama". Le titre zouk possède tous les atouts pour devenir un single potentiel, et faire danser l'Hexagone durant l'hiver grâce à son ambiance tropicale et à son gimmick efficace. On préfèrera d'ailleurs se concentrer sur le rythme plutôt que sur le texte. C'est d'ailleurs le principal problème de l'album. Comme sur "Mon héroïne", où les paroles très scolaires, métaphore entre une femme -sa maman- et la drogue, laissent sans voix tant le thème est usé.
