Bestimage / Capture d'écran YouTube
La carrière de Charlotte Gainsbourg a commencé de la plus sulfureuse des manières. En 1984, alors qu'elle n'est âgée que de 13 ans, elle chante "Lemon Incest" avec son père Serge Gainsbourg sur l'album "Love On The Beat". La chanson connaît autant de succès qu'elle attise le scandale, à cause de son texte délibérément provocateur. Son père récidive d'ailleurs deux ans plus tard en lui conçevant son premier album solo "Charlotte For Ever" qui, du morceau-titre à "Plus doux avec moi", a attisé le feu nourri de la polémique. Mais Charlotte Gainsbourg n'en n'a que faire ! La star, qui mène une double carrière de chanteuse et actrice à succès, a d'ailleurs repris "Lemon Incest" en clôture des concerts de la tournée de l'album "Rest" entre 2017 et 2019.
"Ça ne passe toujours pas"
Dans une récente interview accordée à Harper's Bazaar, où elle revient sur la disparition de Jane Birkin et évoque ses rôles chocs chez Lars Von Trier comme "Antichrist", l'artiste de 53 ans dit avoir avoir retrouvé, avec ledit film, « le goût de la provocation » qu'elle avait découvert avec son père. Et de poursuivre : « J'assume complètement notre duo "Lemon Incest" parce que je sais ce que j'ai vécu avec lui, son amour pur, mais plein de gens ne comprennent pas qu'on puisse jouer avec ça. On m'en parle encore aujourd'hui et je sens que ça ne passe toujours pas ». D'ailleurs, elle révèle que les frasques de ses parents ont eu une incidence dans sa jeunesse : « Je les ai aussi subies les provocations de mes parents. Quand mon père a brûlé un billet de banque à la télévision, on m'a emmerdée à l'école, brûlé ma copie. Quand ma mère posait nue dans les magazines, idem ». « Mais au fond, c'est tout ce que j'aime et qu'on n'ose plus faire » conclut-elle.
En 2019, Charlotte Gainsbourg évoquait déjà "Lemon Incest" dans les colonnes du Guardian et la polémique que le titre avait suscité à l'époque. « C'était déjà très choquant. Je me souviens que mon père devait s'expliquer sur les paroles. L'inceste est quelque chose de choquant et de tabou. C'est comme s'il [Serge Gainsbourg, ndlr] en jouait » se remémorait-elle, se trouvant le besoin de justifier : « Si on écoute les paroles, il s'agit juste d'un amour infini entre un père et sa fille, et on ne peut pas le condamner pour ça. Car il n'y a rien de physique. Donc oui, il a dit "inceste" mais c'est tout. C'est terrible qu'on ne puisse pas parler des choses qui sont nuancées. (...) On entend le mot "inceste" et la conversation est automatiquement close. Il n'y a aucun dialogue possible ».