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mardi 27 septembre 2011 16:18

Embarquement pour la "planète Björk" avec "Biophilia"

Par Jonathan HAMARD | Rédacteur
Dans les bacs le 11 octobre, le nouvel album de Björk, "Biophilia", est une œuvre volontairement inspirée et inspirante. A l'origine de ce projet, l'envie de la chanteuse de traduire les forces de la nature et le mouvement engendré par la gravité par des sons. Le résultat est surprenant, vocal, électronique et acoustique. Pure Charts vous donne son avis.
Crédits photo : Facebook officiel de Björk
Quatre ans nous séparent de "Volta", le dernier album de Björk. Depuis, la chanteuse était repartie sur son île islandaise pour trouver de nouvelles inspirations. C'est avec des amis, en évoquant le magazine "National Geographic", que les idées se sont mélangées dans sa tête : « J'ai rencontré des gens totalement fous qui ont passé quatre ans en Afrique auprès des lions et des insectes. Au cours d’une soirée, après avoir bu un verre de whisky avec eux, j'ai écouté leurs histoires. C'est une des collaborations que je pourrais évoquer… » avait-elle déclaré à la presse en début d'année.

" "Biophilia" explore l’étendue infinie de l’univers. "
Björk a souhaité placer la nature au centre de son projet, en témoigne son titre "Biophilia", que l'on traduira par l'amour de tous les êtres vivants. Un intitulé qu'il est nécessaire d'envisager à l'échelle de l'univers, et non pas seulement de l'humanité, pour comprendre la portée d'un tel disque. Les morceaux et les thèmes abordés dans "Biophilia" confirment cette première réflexion : "Moon", "Thunderbolt", "Dark Matter", "Solstice", ou encore "Crystalline", premier single envoyé aux radios le mois dernier. A partir de là, plusieurs thématiques émergent : les minéraux sont en bonne position, suivis des forces de la nature et des astres. C'est à partir de ces éléments que Björk a construit ses chansons, cherchant à créer par elle-même des sons qui puissent traduire les images auxquels ils renvoient. Le résultat est bien évidemment digne d'une musique expérimentale, ce que la chanteuse islandaise propose depuis 2004 avec "Medulla". Pour cet opus, Björk s'était uniquement servie des voix pour chacun des sons rythmant ses compositions. Le suivant, "Volta", faisait la part belle aux cuivres, tandis que "Biophilia" mélange quelques cuivres à des percussions et des "outils" à vent dont les instruments ont été spécialement conçus. Peu d'électronique, si ce n'est pour accélérer la cadence, comme c'est le cas à la fin de "Crystalline" et sur les refrains de "Mutual Core". Prenons ce titre comme illustration de cette volonté d'allier le son au texte. En évoquant la dérive des plaques tectoniques, Björk berce l'auditeur avec des instruments à vent, simule les coulées de lave et le tonnerre avec des percussions et des cuivres. Un véritable climat apocalyptique s'instaure !

Découvrez le nouveau clip de Björk, "Crystalline" :


" D'une certaine façon, c'est de la physique. "
« Biophilia célèbre la façon dont le son est présent partout dans la nature. Il explore l’étendue infinie de l’univers, des systèmes planétaires jusqu’à la structure atomique. » déclarait Björk au sujet de "Biophilia". D'entrée, "Moon" impose un style : la voix (ou plutôt les voix) de Bjök se crispe(nt). Des contorsions que l'on connaissait déjà mais toujours aussi surprenantes et travaillées. Une dualité naît entre la douceur d'une harpe qui s'oppose à la rudesse de la mélodie uniquement chantée par la partie vocale. "Cosmogony" relate une naissance, puis une mort. On ne sait pas vraiment laquelle, mais on sent le monde en pleine transformation : la mutation, l'évolution. Un mouvement spatial : serions-nous perdus au milieu de la galaxie ? "Dark Matter" se veut plus impressionnant, presque accablant et même terrifiant ! A nouveau le mouvement pour "Hollow" : une onde qui vrombirait presque. "Biophilia" fait des naitre des sensations, et peut-être même des sentiments à son écoute. Chacun pourra y voir ce qu'il veut et les inspirations pourront être variées.


"Biophilia" : le monde de l'image


Chacun des titres de l’album dispose de son application, le tout étant regroupé sous une application mère nommée "Cosmogony". Présentée dans une galaxie en 3D, chaque application est en réalité un jeu en rapport avec le thème de la chanson, mais surtout l’occasion d’aborder des sujets de musicologie. L'espace et la musique sont liés : le visuel devient indissociable du son. « C'est aussi un projet éducatif conçu pour iPad et iPhone qui devrait faire comprendre facilement la musique à tous, et notamment aux enfants. Je me suis fondée sur les connexions entre la musique, la nature et la science. Des algorithmes ont été imaginés pour transcrire visuellement les sons que propulsent les éclairs, les cristaux ou l'ADN. Tout ce qui, dans la nature, fonctionne par vagues. Quand un son est produit, il provoque une oscillation. Plus il est fort, plus la courbe monte. D'une certaine façon, c'est de la physique. » a-t-elle déclaré à nos confrères de "L'express".

"Biophilia" est donc un album à écouter, et non pas seulement à entendre. Il séduira pour son originalité et cette volonté d'innovation sonore. Sortant des sentiers battus, la chanteuse anticonformiste a réussi encore une fois à créer les bons sons pour traduire sa folie artistique.

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Écoutez et/ou téléchargez le dernier album de Björk, "Volta".
Découvrez le nouveau clip de Björk, "Moon" :


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