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mercredi 23 octobre 2013 10:12

Bertrand Cantat : "Je dois faire de la musique pour vivre aujourd'hui"

Par Jonathan HAMARD | Rédacteur
Le 18 novembre, Bertrand Cantat sera de retour chez les disquaires avec Pascal Humbert. Tous les deux forment à présent le duo Détroit, dont le premier album "Horizons" est l'occasion pour l'ex-chanteur de Noir Désir de revenir sur le devant de la scène, dix ans après le drame de Vilnius. Dix années de douleur que l'artiste revit dans un entretien accordé aux "Inrocks".
Crédits photo : ABACA
Il aurait pu tout arrêter et continuer de vivre reclus dans sa maison de famille des Landes, à ressasser le passé tout en essayant de reconstruire une autre vie. Mais Bertrand Cantat « souffre » trop pour arrêter la musique. Dix ans après le drame de Vilnius, l'ex-chanteur du groupe Noir Désir revient sur le devant de la scène et annonce la sortie d'un nouvel album, "Horizons", le 18 novembre, qu'il a entièrement écrit et enregistré avec Pascal Humbert, avec qui il forme désormais le groupe Détroit. A cette occasion, et quelques semaines après avoir envoyé un premier extrait aux radios, Bertrand Cantat s'offre la couverture de Inrocks. Le magazine propose cette semaine une interview fleuve du guitariste, qui prend le temps de s'expliquer, égratignant au passage les médias et les personnes que se sont chargées de l'« anéantir ». Les premières citations ont été dévoilées hier, et l'intégralité de l'entretien est désormais disponible dans le nouveau numéro du magazine.


"Sans les enfants, je me serais suicidé en prison"


Certains resteront sans doute de marbre face à « la douleur » de Bertrand Cantat. Dans cet entretien, le chanteur évoque à plusieurs reprises l'idée du suicide, suite à son emprisonnement après le meurtre de sa compagne Marie Trintignant. « A Vilnius, j'étais en isolement. Je chantais, je hurlais seul » raconte-t-il, avant d'ajouter qu'il ne pouvait pas dormir et que « les cauchemars étaient moins pires que la réalité ». Anéanti par la douleur en repensant à Marie Trintignant, Bertrand Cantat explique qu'il a cherché « sans arrêt des stratégies » pour mettre fin à ses jours en prison, et qu'il n'a jamais fui ses responsabilités. « Je ne suis pas un enfant de chœur, mais je ne pense pas non plus être le dernier des salauds », lance-t-il, excédé par « le traitement de ce drame », qu'il estime avoir été « orchestré ». Paris Match en première ligne ! « 48 heures » après le drame, « on m'a ramené à l'appartement pour une reconstitution, "Paris Match" était déjà là pour des photos. Le début d'une aubaine fabuleuse pour ce genre de gens » veut-il souligner.

Sans se cacher derrière un masque, Bertrand Cantat accepte également de parler du suicide de Krisztina Rády, son ex-épouse et mère de ses deux enfants. « Ça permet de continuer le feuilleton » lâche le chanteur, allant droit au but : « Ça permet d'accorder un peu de gloire à des gens qui en rêvent [...] Les raccourcis et les accusations délirantes me concernant sont inacceptables. c'est affreux, abject d'être devenu le symbole de la violence contre les femmes ». Des propos qui trouvent leur écho dans l'avancée de la sortie de son nouvel album "Horizons" le 18 novembre plutôt que le 25, date initialement prévue qui coïncide avec la journée internationale contre les violences faites aux femmes...


"On a enregistré cet album sans penser au live"


Revenant également sans détour sur la dissolution du groupe Noir Désir en 2010, Bertrand Cantat révèle que la séparation pendant ses années de prison a eu un impact irréparable. « On a vraiment essayé de refaire de la musique » confirme l'artiste en évoquant des répétitions acoustiques au Pays Basque, et expliquant par ailleurs qu'il avait « changé en profondeur » alors que les autres membres du groupe s'étaient retrouvés confrontés à « des choses qu'ils n'étaient pas capables d'entendre ». Des propos qui interviennent en réponse à la biographie "A l’envers à l’endroit", sortie l'année dernière, et qui avait d'ailleurs créé la polémique en raison des propos tenus par le musicien Denis Barthe. Celui-ci avait notamment déclaré que "Bertrand s’est comporté comme une ordure". Pas tant désolé que ça de cette séparation, Bertrand Cantat affirme sans surprise que la fin de Noir Désir n'est qu'« un drame mineur en comparaison des dix dernières années ». La page est donc bel et bien tournée.

C'est à travers Pascal Humbert qu'il a réussi à se remettre à l'écriture, même si la musique ne l'a jamais vraiment quitté. « Pascal a été génial pour m'attendre quand j'étais cuit » confie Bertrand Cantat, avant de raconter les détails de leur collaboration. Parlant de son exil à Berlin comme d'« un des moments déterminants » de la genèse de son nouveau disque "Horizons", le chanteur précise que « les chansons sont arrivées selon un processus qui demeure mystérieux », et qu'ils ont « enregistré sans penser au live ». En plus du premier extrait "Droit dans le soleil", cet opus contiendra une reprise de la chanson "Avec le temps" de Léo Ferré, déjà reprise en live par lui-même lors du concert évènement de Shaka Ponk au Palais Omnisports de Paris-Bercy le 5 janvier dernier. « Je DEVAIS l'enregistrer » insiste Bertrand Cantat, expliquant que ce besoin devenait obsessionnel. « Je dois faire de la musique pour vivre aujourd'hui, » confie-t-il ainsi.
Toute l'actualité de Détroit sur leur site internet detroitmusic.fr et la page Facebook.

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