Crédits photo : ABACA / Pochette de l'album
Alors qu'un album acoustique de Noir Désir est paru au mois de janvier, Bertrand Cantat amorce son retour musical sous une nouvelle identité. Sept ans après Détroit ("Horizons") et trois ans après "Amor Fati", le musicien présente le projet "Paz", rencontre croisée avec le romancier Caryl Férey. Les deux hommes avaient déjà travaillé ensemble en 2017 pour une lecture sur scène du polar "Condor". Pour ces retrouvailles, Bertrand Cantat et Caryl Férey ont conçu et imaginé un album musical inspiré du roman "Paz" paru l'an dernier. L'ouvrage raconte, avec le style brut et engagé de l'écrivain, l'histoire d'une tragédie familiale sur fond de guérilla colombienne. S'il en reprend la substance, "Paz", disponible depuis vendredi sur les plateformes de téléchargement et de streaming, n'est pas constitué d'extraits du livre mis en musique.

Sept chansons et un spectacle annulé

Il s'agit bien d'une création de nouveaux textes sombres et poétiques, narrés par Bertrand Cantat, sur des mélodies aux teintes rock concoctées avec Marc Sens (guitare), Manusound (machine, basse) et Laul Girard (guitare, choeurs, basse, percussions), proches collaborateurs de l'ex-chanteur de Noir Désir. Sept chansons très libres dans la forme, dont la durée varie de 1min21 ("Détruit / Cassé") à près de 9 minutes ("Paix éclair"). Uniquement proposé en digital dans ce contexte de crise sanitaire, l'album "Paz" sera édité en vinyle plus tard dans l'année, comme le précise le label Baco Music.

A l'origine, "Paz" aurait du se décliner sur les planches avec un spectacle pensé comme « une excroissance du roman, un texte de poésie libre, sombre et onirique où prose et chansons se superposent, marqués par le sceau de l’incandescence ». Le lancement était initialement prévu le 31 mars dans la petite salle Le Rocher de Palmer située à Cenon, près de Bordeaux, mais des « pressions multiples » provoquées par le seul nom de Bertrand Cantat, depuis le meurtre de Marie Trintignant, avaient contraint la salle à annuler la représentation. La gérance de l'établissement avait alors dénoncé « une censure qui ne dit pas son nom ».

Ecoutez l'album Paz :