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Christine and the Queens / Paranoïa, Angels, True Love (09/06)


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L'espèce de leçon de morale sortie de nulle part qu'elle a infligée au groupe à côté d'elle était ultra-malaisante. J'ai horreur de Nagui mais il a eu totalement raison de la remettre en place, et il a été très diplomate. S'ils ont envie de s'appeler Rouquine, coudière, raclette ou fraiseuse, ça les regarde.

Elle veut jouer l'artiste unique qui disjoncte tous les codes mais elle ramène tout à un moralisme grégaire. 

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L'interview de Taratata m'a été bizarrement un peu pénible à regarder. Nagui a été assez ouvert, franchement enthousiaste quand au projet, mais il y avait un incertain tout de même dans le fond qui rendait le tout assez peu fluide. Redcar n'a pas été non plus la meilleure de ses vitrines, l'osmose n'était pas là et je peux comprendre qu'on ressente une certaine frilosité envers le personnage à la suite de ce visionnage. Moi j'adore quand il exprime sa vision des choses comme il l'entend et qu'il laisse son corps vibrer artistiquement comme il le sent, mais j'ai senti de la maladresse, du stress là. On sentait bien que Redcar était un peu comme au mauvais endroit, enfermé dans une boîte un peu trop artificielle pour lui.

 

Musicalement le projet peut plaire, il n'est pas difficile d'accès mais est hyper intéressant. Cependant visuellement, "personnalisationnellement", c'est vraiment on aime ou on aime pas. Soit ça entache tout, soit ça nous fait aimer le truc encore plus. Et je trouve ça dommage qu'il n'y ait pas plus pensé que ça lors de ses moments de création. Lui qui est intelligent et qui aime quand sa musique parle, qui aime quand c'est la musique qui passe avant tout, dans ces moments-là, télévisés, j'aurais eu tendance à lui dire de rester plus sobre. Pas de se travestir ou de mentir sur qui il est, sur le projet, mais de laisser la musique parler quand le public ne serait pas réceptif à la personne. De laisser sa forte personnalité aux vidéos, aux concerts, à son Instagram. Pas pour but commercial, mais juste pour éviter de perdre tout son public, pour montrer qu'il évolue musicalement aussi, pour faire la belle à tous les seaux de merde qu'il a pu se prendre sur les réseaux sociaux il y a un an ou deux. Parce que là j'allais dire dans le topic ventes que peu de gens savent qu'il a sorti un projet, sauf que c'est faux, même tous les gens qui étaient au Cirque d'Hiver n'ont pas tous adhéré à ce stade.

 

Mais son intégrité est aussi exemplaire et il ne se laisse pas faire. Et c'est tout aussi passionnant. Il est vraiment dans une impasse, un virage à 180° et il vient de se prendre le mur d'en face un peu. On n'a pas envie de lui demander de ne pas être lui-même, surtout pour un artiste qui est aussi mélomane. Ce qu'on peut voir comme du "too much" peu laisser penser qu'il veut cacher une qualité de ses morceaux en baisse, alors que pas du tout. Il veut que sa musique soit ressentie de la même manière qu'il la ressent. De la même manière qu'il la vit. Je l'aime vraiment beaucoup et le revers qu'il se prend me fait mal au coeur pour lui, parce qu'il y a mis corps et âme dans ce projet.

 

J'espère que pour les prochains volumes tout sera un peu mieux canalisé. Je pense, j'espère, qu'il a fait au mieux pour ce début d'ère, on a besoin d'artiste comme lui aujourd'hui. Qui se prennent trop au sérieux, qui proposent des projets musicaux habités et qui impliquent autant l'esprit et les visuels. Il en existe plein, mais Redcar est l'exemple d'à quel point c'est compliqué pour eux d'être médiatisés. Peut-être qu'il s'en sort bien au final.

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Deux semaines après sa sortie, je ne sais toujours pas quoi penser de ce disque.

 

Je lui trouve une course à la spontanéité qui frôle un peu le ridicule et qui est un peu l'alibi parfait au manque de taff derrières les prods, les paroles et le traitement vocal même si je le crois quand il dit qu'il veut exprimer ses émotions de la manière la plus immédiate parce que c'est là qu'elles sont les plus sincères.

Ça confère au disque une certaine couleur mais je suis pas sûr de réellement apprécier ni de trouver la démarche si intéressante. Je comprends qu'il kiffe la réverb mais là ça résonne de manière complètement déraisonnable et je trouve les paroles vraiment faibles venant de lui quand il donne l'impression d'improviser ce qu'il chante. Même son interprétation me dérange parfois, sur "Tu sais ce qu'il me faut" par exemple dont j'aimerais trouver les "la la la la la la" dignes de Peter et Sloane ou Début de soirée délicieusement kitsch mais que je ne trouve finalement que de mauvais goût.

 

Mais je crois que ce qui me dérange presque le plus finalement c'est ce qu'il a fait du matériau qu'il avait. On nous a vendu un album 80s chevaleresque auquel se mêleraient des thématiques religieuses, je trouvais ça super alléchant. Et finalement je trouve que musicalement ça n'a pas du tout cette gueule là et que les prods sont finalement vachement convenues et conventionnelles. J'en reviens sempiternellement au délicieux  "Rahim lives" et je m'en excuse mais ça avait tellement plus de gueule que tout ce qu'on entend là... Le synthétiseur traité comme un orgue, sa voix de tête qui semble implorer le ciel dans un latin approximatif avant que le morceau ne s'évanouisse sur un beat quasi industriel. C'était génial et j'ai absolument pas retrouvé ce génie là dans les productions de Redcar qui adoptent finalement globalement les mêmes codes que les prods de Chris avec un filtre 80s en plus. D'ailleurs Rien Dire semble toute droit sortie de cet opus et n'a effectivement rien à foutre là, et Mémoire des Ailes me fait beaucoup penser aux Yeux Mouillés dans sa mélodie.

 

Mes coups de coeur vont à La Chanson du Chevalier, Les Etoiles et surtout les exquis Looking For Love et Je Te Vois Enfin qui est devenu contre tout attente un de ses titres que je préfère. Mais je skippe bien allègrement Combien De Temps, Tu Sais ce qu'il Me Faut et l'effroyable Clairefontaine.

 

J'aurais aimé voir Redcar comme il nous l'a présenté : un geste de liberté artistique affranchi des codes de la pop qui lui permet de se découvrir en tant qu'individu. Mais à mon grand regret il y parvient d'une façon assez disgracieuse et me donne l'impression que Redcar est davantage la représentation du clown triste qu'un souffle de liberté.

 

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Il y a 7 heures, M???? a dit :

Toute la séquence est malaisante mais elle a traîné en longueur à cause de Nagui ; il remettait une pièce dans la machine dès que la conversation s'étiolait alors que le monde entier suppliait pour que ce calvaire cesse et que l'on passe à autre chose.

 

C'était un peu long c'est vrai, mais Nagui a plus que bien fait de lui répondre, après tout c'est Redcar qui interpèle le groupe sur le choix de ce nom. J'ai beaucoup apprécié l'attitude flegmatique et les réponses de Rouquine.

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Il y a 9 heures, Villon a dit :

Quelqu'un qui se fait appeler "Redcar" qui critique le nom d'un groupe appelé "Rouquine" en l'interpellant notamment sur le côté féminin, c'est plein de saveur.

 

Je n'ai pas compris ton point.

Redcar leur reproche d'être un groupe d'hommes qui emploie un terme féminin, et qui plus est féminin "potentiellement dénigrant" ("rouquine", ce n'est pas "rousse).

Voiture rouge n'est ni féminin ni masculin. Il n'y a donc aucune légitimité sexuelle à l'utiliser. [Au contraire, je trouve personnellement signifiant qu'elle choisisse un nom neutre pour cette ère.]

 

Je rejoins entièrement la notion du "clown triste". C'est sans doute la première fois qu'on voit un artiste qui ne présente pas du tout sa transition comme une libération. Redcar semble plus fragile, plus torturé, que jamais.Comment vendre un album quand l'artiste ne diffuse que douleur et mal-être en promo ?

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C’est toujours un peu la même chose en fait : on a des gens qui transitionnent, qui veulent démolir tout ce qui est naturel, ou majoritaire ou qui sert de repère à nos sociétés (orientation sexuelle, identité de genre, expression de genre etc) qui appellent à l’acceptation les concernant mais qui ne sont pas tolérants et sont moralisateurs envers tout ce qui bouge. Et bien évidemment si Rouquine ou Nagui l’avaient envoyé chier il aurait crié à la transphobie, au conservatisme de la société française bla-bla-bla. 

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Il y a 4 heures, Debbie a dit :

 

Je n'ai pas compris ton point.

Redcar leur reproche d'être un groupe d'hommes qui emploie un terme féminin, et qui plus est féminin "potentiellement dénigrant" ("rouquine", ce n'est pas "rousse).

Voiture rouge n'est ni féminin ni masculin. Il n'y a donc aucune légitimité sexuelle à l'utiliser. [Au contraire, je trouve personnellement signifiant qu'elle choisisse un nom neutre pour cette ère.]

 

Je rejoins entièrement la notion du "clown triste". C'est sans doute la première fois qu'on voit un artiste qui ne présente pas du tout sa transition comme une libération. Redcar semble plus fragile, plus torturé, que jamais.Comment vendre un album quand l'artiste ne diffuse que douleur et mal-être en promo ?

 

Donc il faut aussi bruler en place public les négresses vertes...

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il y a une heure, TopGaGaTop a dit :

on a des gens qui transitionnent, qui veulent démolir tout ce qui est naturel, ou majoritaire ou qui sert de repère à nos sociétés

 

Oula

 

il y a 35 minutes, M-Rick a dit :

 

Donc il faut aussi bruler en place public les négresses vertes...

 

Non mais ça c'est l'argument typique ressortir un vieux groupe des années 80-70-60-50 pour justifier de la merde

Personne ne va bruler personne mais oui sans doute qu'un 2022 un groupe de 9 mecs blancs ne choisirait pas de s'appeler les negresses vertes

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