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Etienne Daho - Après le Blitz... EDEN!


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L'album est joli, mais je n'ai pas un coup de coeur comme ce fût le cas avec Blitz

 

Après 2 écoutes, je retiens surtout "Le chant des idoles" et "Respire". "Les derniers jours de pluie" est pas mal mais j'ai du mal, une fois encore, avec le texte ("kilomètres - mètres, mètres"... je trouve ça plutôt moche). "Les petits criminels" fera sans doute partie de mes titres préférés aussi.

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https://www.leparisien.fr/culture-loisirs/musique/je-me-sens-vraiment-breton-en-balade-avec-etienne-daho-a-saint-malo-ou-il-a-ecrit-son-nouvel-album-12-05-2023-WRFUVKBIIREY5HMF7XKMTOEFGY.php

 

Révélation

« Je me sens vraiment breton » : en balade avec Étienne Daho à Saint-Malo, où il a écrit son nouvel album

EXCLUSIF. Le chanteur rennais sort ce vendredi son treizième album, « Tirer sur les étoiles », un disque en état de grâce créé en grande partie à Saint-Malo, dans son pied à terre et au studio de ses amis musiciens californiens Unloved. Nous les y avons retrouvés début mai.

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Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), le 4 mai. Étienne Daho et les brise-lames, ces hauts pieux où se cassent les vagues qu'il évoque dans le titre «Brise larmes». LP/Arnaud Dumontier

 

Par Éric Bureau (textes) et Arnaud Dumontier (Photos) 

Le 12 mai 2023 à 06h41

Le treize va lui porter bonheur. « Tirer la nuit sur les étoiles » est un album en état de grâce, qui réunit le meilleur d’Étienne Daho, sa plume à la fois poétique et directe, les refrains à fredonner de « la Notte, la Notte » et « Pop Satori », la beauté électro d’« Eden », l’émotion symphonique des « Chansons de l’innocence retrouvée ». On ne sait où donner de l’oreille tant il y a de tubes, l’irrésistible duo avec Vanessa Paradis qui donne le nom à l’opus, le poignant hymne post-confinement « Respire », le puissant « Chant des idoles » sur la guerre en Ukraine et l’exil, le sensuel « Comme des aimants »…

Ce disque a du souffle, comme Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), la cité corsaire qui l’a inspiré jusque dans ses paroles habitées par la mer, les phares, les embruns, les tempêtes… « Du haut de Saint-Vincent, les gargouilles nous surveillent/Saint-Malo, roses pâles se déplient, se réveillent », chante-t-il dans « Virus X ». Dans « les Derniers Jours de pluies », il cite « les pirates égarés en mer », l’Alchimiste et l’Univers, bars emblématiques intra-muros.

Le 13e titre caché dans certains CD, « Brise larmes », évoque les brise-lames, ces hauts pieux où se cassent les vagues, mais aussi le Caravelle Bar du front de mer, où il boit « quelques Moscow Mules et tout ira mieux ». Et si vous tendez l’oreille, vous entendrez au début et à la fin des mouettes et des vagues enregistrées avec son smartphone sur la plage de la Varde.

Dans le pied-à-terre de Saint-Malo

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Saint-Malo, le 4 mai. Etienne Daho dans le quartier de Saint-Servan. Arnaud Dumontier

Une visite s’imposait. Pendant ses vacances, Étienne Daho nous a invités à le rejoindre à Saint-Malo, où il a un pied-à-terre depuis « un bout de temps ».

Début mai, il nous attend dans le quartier de Saint-Servan, qui domine la ville close. « À chaque album, je choisis un endroit pour m’isoler, rappelle-t-il d’emblée. L’inspiration est volatile, il faut vraiment être concentré. Il y a eu Lisbonne, New York, Barcelone, Londres, Ibiza, cette fois, c’est Saint-Malo. J’ai écrit la plupart des textes en marchant sur la plage, en écoutant les musiques en boucle, en remplissant des cahiers. C’est un retour aux sources, la sensation de revenir à la Notte, la Notte, mon deuxième album, écrit il y a quarante ans avec Frank Darcel et Arnold Turboust pendant un été de fêtes entre Dinard et Sable d’Or. On ne voyait pas le jour, d’où le titre, lié aussi au film d’Antonioni. C’est avec ce disque que j’ai été repéré en tant qu’artiste. Pour le petit provincial que j’étais, c’était émouvant. »

L’autre déclencheur de ce retour, « c’est le livre Fil d’or écrit par la chanteuse malouine Suzy Solidor, muse de Man Ray, une fiction entre Lorient et les bars de Saint-Malo. Elle a inspiré la première chanson que j’ai faite, tout seul avec ma guitare, les Derniers Jours de pluies. Après j’ai continué à travailler avec Jade, Keefus et Jean-Louis Piérot, avec qui j’ai produit l’album. »

Les « deux adorables génies » Jade et Keefus

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Étienne Daho avec ses amis musiciens californiens du groupe Unloved, Jade Vincent et Keefus Ciancia. P / Arnaud Dumontier

Jade Vincent et Keefus Ciancia composent le duo californien Unloved, « deux adorables génies », dixit Daho, chez qui nous le retrouvons. Dans leur très cosy studio d’enregistrement, ils ont créé trois chansons, le premier single, « Boyfriend », « Comme deux aimants » et « I’ve Been Thinking About You », en anglais et en duo avec Jade Vincent.

« Étienne a changé notre vie, sourit cette dernière. Nous nous sommes rencontrés à Londres en 2016 à la fête de sortie de notre premier album. Il s’est présenté à nous. Nous venions de Los Angeles et nous ne le connaissions pas. Mais nous sommes instantanément tombés amoureux. Il nous a proposé de collaborer sur Blitz (le précédent album de Daho), puis nous a invités à Noël à Saint-Malo. »

« Nous avons eu un coup de cœur pour cette ville et nous y sommes installés juste avant la pandémie, ajoute Keefus. Saint-Malo est très inspirante. Étienne aussi. C’est fun, rapide, presque magique de travailler avec lui. Il a un instinct, une culture et une discothèque incroyables ! »

On entend aussi les voix de Lou Lesage, Calypso Valois, Doriand, Vanessa Paradis… « Ce n’est pas notre premier duo avec Vanessa, mais c’est le premier sur un album. Cela fait longtemps qu’on s’apprécie, qu’on a un œil l’un sur l’autre. J’entendais sa voix pour une chanson et elle m’a dit oui dans la seconde. Globalement, l’album a été facile à faire. »

 

« J’ai la même voix qu’à mes débuts »

Sa voix y voyage dans de nouveaux territoires. « J’ai monté les tonalités, pour avoir plus de puissance et de lumière, convient-il. Comme tous les chanteurs, je la travaille avec un coach. Depuis 2004, j’ai arrêté de fumer trois paquets par jour. Mais ça n’a rien changé. J’ai la même voix qu’à mes débuts. »

Le même physique aussi. Qui croira qu’il a eu 67 ans en janvier ? « Je fais de la gym très régulièrement, je cours aussi, même si je n’aime pas trop ça. J’ai toujours fait du sport, j’en ai besoin, pour ma vitalité et me calmer. J’ai l’air très calme, mais je suis hyperactif. »

La discussion se prolonge sur les remparts, devant le fort National, la piscine à ciel ouvert… « J’ai besoin de revenir ici régulièrement, de remettre mon compteur à zéro », sourit celui qui s’est raconté comme jamais dans la biographie « A Secret Book » parue l’an dernier ( livre de Sophie Coma aux éditions de la Martinière, 376 pages, 49,90 euros).

 

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« Je suis très attaché à la Bretagne, aux lieux, aux gens, aux intempéries», confie le chanteur. LP/Arnaud Dumontier

« Je suis de Rennes donc, ici, c’est chez moi. J’y ai passé mes vacances d’été, fini toutes mes soirées, après la fermeture des boîtes à Rennes. J’y ai vécu beaucoup plus longtemps qu’en Algérie (il est né à Oran et y a vécu jusqu’à 9 ans). Et c’est en face de l’Angleterre. Quand j’étais petit, je prenais le ferry pour Portsmouth, puis le train pour Londres et Manchester, où j’ai travaillé pour la première fois à 14 ans et demi. J’avais menti, car l’âge légal est à 16 ans, mais la dame m’avait trouvé mignon, je pense, et m’avait gardé. »


 

On finit notre balade dans le charmant salon de thé de la Maison générale, qui diffuse des tubes soul sixties des Supremes et de Mary Wells dont il raffole. Il prend un cake au gingembre, « histoire d’asseoir ma réputation », et nous offre un kouign-amann aux pommes.

« Je suis très attaché à la Bretagne, aux lieux, aux gens, aux intempéries, confie-t-il. Quand tu connais l’exil, tu es partout chez toi. J’ai cette chance. Mais mes racines bretonnes comptent beaucoup, je me sens vraiment breton, on ne peut pas attaquer les Bretons. C’est d’une force ! Je me sens très vivant ici. »

 

La note de la rédaction :

4.5/5
« Tirer la nuit sur les étoiles », d'Étienne Daho (Barclay/Universal) ; en tournée à partir du 4 novembre 2023 à Caen, le 22 décembre à l’Accor Arena.
 
 

 

 

 

 

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Il y a 10 heures, Debbie a dit :

Les derniers jours de pluie... Elle est à la fois terriblement kitch, enfantine, et adorable. Elle réconforte comme un bonbon trop sucré.

Je ne saurais expliquer pourquoi, mais c'est un coup de coeur immédiat.

PAREIL.

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Critique mitigée du Monde

 

Révélation

 

Etienne Daho et son album « Tirer la nuit sur les étoiles » en orbite géostationnaire

Le chanteur ne parvient pas à surprendre avec son douzième opus, qui explore les passions sentimentales.


Les astres étaient parfaitement alignés pour faire une attraction de Tirer la nuit sur les étoiles, douzième album studio d’Etienne Daho. En quarante ans de carrière, l’Orano-Rennais de Paris aura su faire de ses faiblesses (voix, charisme) une force, jusqu’à s’imposer comme une référence dans ce pays.

Son rôle d’éclaireur est salué pour avoir dynamité les cloisons entre les genres, radicalité rock et légèreté pop – jusqu’au yéyé –, en montrant que l’on pouvait à la fois se revendiquer du Velvet Underground et de Sylvie Vartan, de Syd Barrett et d’Astrud Gilberto, une attitude ouverte qui définit aujourd’hui la scène française. Sans compter que l’élégance et la discrétion de cet éternel adolescent de 67 ans lui garantissent un fort capital de popularité, qu’il pourra constater à l’automne avec une tournée des Zénith de France et une apothéose à l’Accor Arena de Paris-Bercy, le 22 décembre.

 
 

La curiosité de Daho l’avait fait épouser la vague électro avec Eden (1996), album clivant, avant que les avis se fédèrent pour les cinq suivants, notamment le chef-d’œuvre tardif qu’est Les Chansons de l’innocence retrouvée (2013). Tirer la nuit sur les étoiles, qui succède à Blitz (2017), une plongée dans le psychédélisme et l’univers des bikers, ne suscite malheureusement pas le même enthousiasme car dénué de surprise. En guise du voyage stellaire attendu, l’auteur de Pour nos vies martiennes (1988) semble tourner en orbite géostationnaire.


Avec la complicité de l’ami fidèle Jean-Louis Piérot, des moyens dignes d’Elon Musk ont été réunis : sept studios d’enregistrement différents, dont celui d’Abbey Road, à Londres, et l’utilisation fétichiste du piano de John Lennon, une armée de collaborateurs, avec des électroniciens en aval pour dynamiser une production déjà pléthorique – orchestre à cordes, section de cuivres, chœurs omniprésents…

Entre rétro et modernité machinique

Mais Daho donne surtout l’impression de synthétiser les périodes de son riche parcours sans orientation esthétique claire. Et ce dès la chanson-titre, un duo avec Vanessa Paradis croisant guitares ressuscitées du Swinging London et boucles jungle. L’anglophilie du chanteur l’amène aussi à chanter I’ve Been Thinking About You dans la langue aimée, exercice dans son cas toujours embarrassant.

 

Le single Boyfriend hésite, lui, entre une réminiscence des Beach Boys de Pet Sounds (1966) et le confort de la musique lounge, quand Comme deux aimants flirte avec la variété grandiloquente des années 1970. L’ensemble oscille entre rétro, que symbolise la participation d’Unloved, trio californien amouraché des romances chantées par les girl groups des années 1960, et une modernité machinique qu’incarne le duo de bidouilleurs franciliens Global Network.

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Les moments les plus réussis sont pourtant ceux où la musique est soumise au minimum de manipulations – le folk cosmique de 30 décembre –, jusqu’à être ramenée par endroits au piano-voix, comme sur le rêveur Respire et sur le Roman inachevé de clôture.

Poison violent

Les textes offriraient une cohésion en dessinant une carte du Tendre, par l’exploration des passions sentimentales. Daho avait en tête le couple formé par Frank Sinatra et Ava Gardner, Tirer la nuit sur les étoiles se référant à la manière originale qu’avaient les amants – selon la légende – de célébrer leur liaison : des coups de feu nocturnes vers la voûte céleste.

 

Par la suite, le crooner, sur le point de se faire larguer, enregistra In the Wee Small Hours (1955), album canonique de la détresse amoureuse. Sinatra avait comparé son histoire à une drogue ; Daho file la même métaphore, celle d’un poison violent, en établissant dans Virus X un parallèle habile entre la toxicité relationnelle et le contexte pandémique – cette chanson, en collaboration avec le duo électro-pop transalpin Italoconnection, dévoilée en 2021, a été réenregistrée.

La cité corsaire de Saint-Malo offre un cadre idoine à l’aventure quand celle-ci passe à l’orage, jusqu’au meurtre des Petits Criminels – « De mes yeux, tu étais l’unique prunelle/Mais ton brutal coup de scalpel est un coup fatal et mortel/Dans mon costume trois pièces anthracite de flanelle/Je t’ai brûlé la cervelle. » On pense fatalement ici à L’Homme à tête de chou (1976) du sieur Gainsbourg, sans le vertige poétique.

Tirer la nuit sur les étoiles, d’Etienne Daho, 1 CD Barclay/Universal Music.
 
Bruno Lesprit

 

 
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  • 3 semaines après...

J'aime vraiment beaucoup ce dernier album, avec peut être une préférence pour la seconde moitié, mais j'ai eu plusieurs coups de coeurs instantanés: Les derniers jours de pluie, Virus X, Le chant des idoles, Le phare et Les petits criminels en tête, en plus de Tirer la nuit sur les étoiles et Boyfriend.

Et puis bon, toujours cette classe quoi. Je pense que s'il devait y avoir un exemple dans la définition de "La classe", dans le dico, ça devrait être "Etienne Daho".

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  • 2 semaines après...
  • 2 semaines après...
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