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Rouquine se fait des cheveux blancs. Sur son nouvel album "Mammifère", le duo révélé il y a trois ans grâce à sa victoire dans l'émission "The Artist" sur France 2 tire la sonnette d'alarme face à l'état du monde, en proie à des dérèglements climatiques et politiques d'envergure. « La planète se barre en sucette et nous, les petites bestioles humaines, faisons ce que nous pouvons pour continuer d'y vivre. Compliqué quand on est conscient de tout ce qui se passe mais qu'on est déjà empêtrés dans nos petites vies où on a bien du mal à se débattre à petite échelle » analysent Sébastien Rousselet et Nino Vella, qui sont ralliés par Gauvain Sers sur la chanson-titre : « Il s'est reconnu dans le thème de cette chanson et nous y a rejoints pour un couplet amer et tendre, à sa façon ». L'album, qui fait suite à "Masculine" (2022), est l'occasion pour le tandem de parler « de toutes ces Frances », celles qu'il a rencontrées au gré de sa tournée, avec un regard humaniste et engagé. « Qu'est-c'que j'peux faire de ma colère / Sans m'tromper d'adversaire ? » se demande par exemple Rouquine sur le single "Populaire".

"C'est de ce décalage qu'on peut tirer une puissance"

D'autres invités apportent leur contribution au nouvel album de Rouquine. Le chanteur urbain Lord Esperanza pose son flow sur le brûlant "Incendie" tandis que le rappeur KIK apporte un peu de chien au titre "Mytho". Originaire d'Angers (comme Rouquine), le jeune auteur-compositeur-interprète Théophile montre pour sa part son talent sur "Poisson volant", un morceau tubesque à souhait envoyé aux radios en qualité de nouvel extrait de "Mammifère". Avec sa rythmique à la guitare et son refrain entêtant (« Poisson volant / Contre courant / Je suis pas comme eux / Je trace une route / Voyage en soute / Je joue le jeu »), la chanson pourrait bien s'imposer sur les ondes pour le printemps naissant. Rouquine décrit le morceau comme l'harmonie de trois voix visant à créer « une expérience commune ». « La musique se fait plus pop et la mélodie est généreuse. On a parfois tendance à se vivre en mauvais élèves, vilains petits canards montrés du doigt comme des exemples à ne pas suivre si on veut se fondre dans le rang. Mais c'est de ce décalage, de cette incapacité que l'on peut tirer une puissance, celle qui fait tracer son propre sillon et voler les poissons » explique le duo, qui se met en scène dans un clip onirique particulièrement réussi.



Théophile, Sébastien et Nino s'y présentent comme des explorateurs dignes d'un roman de Jules Verne qui vont, depuis leur bateau volant, chercher un lieu extraordinaire. Grâce à la magie du réalisateur Marian Landrieve, ils vont sillonner les cieux jusqu'à atteindre un endroit féerique où circulent des bancs de poissons aux mille couleurs. Un pure instant de poésie que Rouquine transpose sur scène au gré des concerts de son actuelle tournée, qui fait escale à Paris ce mardi soir et passera dans les prochaines semaines par Toulouse, Bruxelles ou Strasbourg. La billetterie est ouverte !