Crédits photo : Capture d'écran YouTube
Cinq ans après "D'une tonne à un tout petit poids", Renan Luce est de retour. Le 24 mai, l'artiste a dévoilé son nouvel album éponyme, le quatrième de sa carrière mais sans doute le plus intime à ce jour. « Étant assez sensible et à fleur de peau, j'avais peur de ne pas savoir maîtriser cet aspect personnel ou d'en faire quelque chose de trop sirupeux, trop ému presque. Mais les émotions occultaient tellement mon champ de vision que je ne pouvais pas faire autrement que de les utiliser. Ça m'a permis, par la force des choses, de découvrir que je pouvais le faire et que j'aimais aussi me décrire dans un registre plus sentimental ou plus intérieur » a confié le chanteur, marqué par sa rupture avec Lolita Séchan, la fille de Renaud. Ses émotions, « celles de la tempête intérieure qui suit une séparation », ont forcément inspiré l'auteur-compositeur-interprète de 39 ans. « Il m'a fallu trois ans pour vivre les choses, les accepter et les transformer petit à petit en chansons. Le disque s'adresse à ma fille, à sa maman, à mon frère aussi. Il y a un côté journal intime, un aspect correspondance, mais sans attendre de réponse » a-t-il expliqué.

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"Mais ne plus dire je t'aime..."

Constitué de 11 « chansons aux textes intimes, poignants et poétiques », l'album de Renan Luce fait toujours la part belle à la chanson française, avec une inspiration venue tout droit des années 60 avec Gilbert Bécaud, Bourvil, Charles Aznavour et Jacques Brel en exemples. « Ce sont des gens qui avaient un certain recul car ils possédaient une certaine culture du music-hall, avec un petit sourire en coin qui amenait une petite distance élégante entre le fait de chanter les sentiments dans un décorum de spectacle » nous a confié Renan. Après "Au début" et ses airs de bossa-nova, le chanteur enchaîne avec "On s'habitue à tout", évoquant l'état de notre société, l'auto-tune, la pollution, le temps qui passe ou la politique, avec le manque d'amour comme fil rouge. « On s'habitue à tout / Mais ne plus dire je t'aime / S'en remet-on quand même ? / Se passe-t-on des mots doux ? / On s'habitue à tout / Mais pour l'amour qui part / Les amoureux hagards / S'en remettent au vaudou » chante Renan Luce sur son refrain désabusé teinté de romantisme, sur une orchestration particulièrement soignée.

Le clip nous convie à un quart d'heure américain sous une boule à facettes, de la timidité d'inviter l'autre à danser au rapprochement inévitable proposé par le moment. Les danseurs s'échangent, changent, s'aiment et se déchirent dans un ballet qui symbolise toutes les rencontres qui marquent une vie, jusqu'à repenser à ce doudou qui nous réconfortait dans nos jeunes années. Mais qui se cache en dessous ? On vous laisse le découvrir !

Regardez"On s'habitue à tout" de Renan Luce :