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mercredi 24 mai 2023 17:23

Peter Gabriel : entre tubes et inédits, une leçon magistrale à l'Accor Arena de Paris

Par Théau BERTHELOT | Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
Mardi soir, Peter Gabriel faisait escale à l'Accor Arena pour l'un des premiers concerts de sa tournée mondiale. Pendant 2h40, l'artiste, toujours en forme et en voix, a livré un show aussi merveilleux qu'imprévisible, privilégiant largement son nouvel album qui n'est pas encore sorti... Nous y étions !
Crédits photo : Abaca
Il faut croire que les légendes de la musique aiment arriver tôt. Comme Roger Waters il y a quelques semaines dans cette même salle, c'est à 20h05 pétantes que Peter Gabriel fait son apparition sur la scène de l'Accor Arena. C'est la première fois qu'il s'y produit depuis 10 ans et l'artiste déjoue immédiatement nos attentes. Vêtu d'une combinaison orange, comme ses techniciens, Peter Gabriel se lance dans un long monologue en français où il évoque l'intelligence artificielle et les hologrammes façon ABBA. Et plaisante sur le fait que le public a face à lui un avatar de lui-même, avec 20 ans et 10 kilos en plus, pendant que le vrai chanteur se prélasse sur une plage des Caraïbes. On le sait, voir Peter Gabriel en concert est un véritable expérience. Mais il est loin le temps où il arrivait sur scène dans une cabine téléphonique anglaise, pagayait dans un nuage de fumées pour rejoindre une avancée constituée d'un arbre géant ou faisait du vélo autour de sa scène centrale. Pour cette nouvelle tournée, l'artiste mise sur une sobriété de tous les instants. Ici, seuls quelques écrans verticaux habillent la scène ainsi qu'un autre écran circulaire en hauteur, diffusant tour à tour des images de lune, d'oeil, de méduse ou des extraits du concert.

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Trop d'inédits ?


Ainsi, après ce long speech introductif (pas le plus idéal pour se mettre dans l'ambiance), Peter Gabriel et ses musiciens se mettent autour d'un petit feu de camp et entament en acoustique "Washing of the Water" et "Growing Up". Les rares anciennes chansons d'un concert placé sous le signe de l'inédit. En effet, ce "i/o Tour" met largement en avant les titres de son nouvel album "i/o", le premier depuis "Up" (2002), à la date de sortie encore inconnue mais dont il dévoile un single à chaque pleine lune. Mardi soir à Paris, il en chante 11 extraits, dont six ne sont donc pas encore sortis. Un parti pris aussi audacieux que risqué : car en les rassemblant par blocs, l'ambiance a du mal décoller. Sur la première partie du concert, des nouveautés comme "Panopticom", "i/o" ou "Olive Tree" sont livrées par groupe de trois, simplement séparées par un ancien titre de son répertoire.



Manu Katché, la deuxième star de la soirée


Mais le résultat reste impressionnant. Le son, limpide mais puissant, est le meilleur qu'on ait pu entendre à Bercy depuis des lustres. Sur scène, Peter Gabriel parle beaucoup, toujours en français, et met en avant ses musiciens, toujours au sommet : que ce soit ses fidèles David Rhodes, Tony Levin ou Manu Katché (ovationné à chaque présentation) mais aussi Ayanna Witter-Johnson, violoncelliste et choriste qui file des frissons lorsqu'elle remplace Kate Bush sur "Don't Give Up". Mais ça, ce sera pour plus tard... Au bout de 40 minutes de show, le public réagit enfin aux déflagrations électriques de "Digging in the Dirt", datant de 1992. « On peut la refaire celle-là ? » lance un spectateur proche de nous. Raté, Peter Gabriel enchaîne avec trois nouvelles chansons, dont on retiendra surtout "This Is The Home" et ses somptueux visuels représentant les différentes pièces d'un maison.

Deuxième essai. « Une petite chanson qui s'appelle "Sledgehammer" » lance-t-il malicieux au bout de 1h15. Ça y est, le tube estampillé 1986, et interprété à la perfection, fait lever le public parisien et démarre véritablement le concert. Finalement non, puisque Peter Gabriel s'éclipse en coulisses et laisse le public attendre durant un entracte de 20 minutes. Mais quand il revient sur scène, c'est accompagné d'un impressionnant dispositif d'écrans interactifs avec lesquels il joue sur "Darkness". Le début d'une deuxième partie plus équilibrée, entre nouveautés (convaincants "Road to Joy", avec des images de doigts d'honneur et de tête de mort sur les écrans, et "Live and Let Live") et classiques. "Red Rain", morceau introductif de son album best-seller "So" (1986), impressionne, "Don't Give Up" nous émeut, le funky "Big Time" est irrésistible et le tube "Solsbury Hill" clôt en beauté cette deuxième partie de concert.



Entre classiques et nouveautés, Peter Gabriel envoûte


Comme depuis des années, Peter Gabriel finit son concert sur les exceptionnels "In Your Eyes" (formidable version de 10 minutes) et "Biko", hommage à ce militant sud-africain de la lutte anti-apartheid mort en détention en 1977, dont le visage illumine les écrans de la scène parée de rouge. « Comme toujours, la fin est avec vous » lance une dernière fois Peter Gabriel avant de s'éclipser, tournant le micro vers le public qui entonne l'air du titre, sous les percussions martelées de Manu Katché. Soit la fin d'un marathon musical épatant. S'il s'agissait là seulement de la quatrième date de sa tournée mondiale, Peter Gabriel a une nouvelle fois prouvé qu'il était l'un des artistes les plus fascinants de la pop. A 73 ans, l'ex-Genesis fourmille toujours autant d'idées, et reste capable d'alterner entre mélodies efficaces et expérimentations moins évidentes. Aidé d'un son idéal, d'une équipe de musiciens impeccables et d'une voix qui n'a pas bougé en 40 ans, l'icône a proposé un concert parfois difficile d'accès mais fascinant à chaque instant. La marque d'un grand, qui n'a pas intérêt à s'arrêter de sitôt.




Setlist du concert de Peter Gabriel à Paris


Première partie :
Washing of the Water
Growing Up
Panopticom
Four Kinds of Horses
i/o
Digging in the Dirt
Playing for Time
Olive Tree
This Is Home
Sledgehammer

Deuxième partie :
Darkness
Love Can Heal
Road to Joy
Don't Give Up
The Court
Red Rain
And Still
Big Time
Live and Let Live
Solsbury Hill

Rappel :
In Your Eyes

Rappel 2:
Biko
Pour en savoir plus, visitez petergabriel.com et la page Facebook de Pater Gabriel.
Écoutez et/ou téléchargez la discographie de Peter Gabriel.

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