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jeudi 19 novembre 2015 9:30

Ibrahim Maalouf fiché par Interpol : "Ils m'ont traité comme un terroriste potentiel"

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
Le célèbre trompettiste Ibrahim Maalouf a vécu une drôle de mésaventure hier. Alors qu'il se rendait à Londres pour un concert, le musicien franco-libanais a été arrêté par les douaniers de la gare du Nord. La raison ? Son signalement par Interpol.
Crédits photo : Abaca
Que s'est-il passé mardi après-midi à la gare du Nord ? Alors qu'il devait prendre un train pour se rendre à Londres, où il donnait le soir même un concert au Barbican Centre aux côtés du batteur Manu Katché, le trompettiste français Ibrahim Maalouf a été intercepté par la douane. Selon le récit qu'il fait de sa mésaventure pour Clique, le musicien d'origine libanaise indique avoir été retenu par les forces de police car son passeport était signalé par... Interpol. « Ils me l'ont confisqué et m'ont interrogé. J'ai raté deux trains supplémentaires, et annulé toute la journée de promotion que je devais faire à Londres » raconte-il, encore irrité par ce qu'il s'est passé.


"Je n'avais rien à me reprocher"


Relâché après un contrôle approfondi, le musicien, récompensé d'une Victoire de la musique en 2014 pour son album "Illusions", est alors monté dans le prochain Eurostar. Pas sorti d'affaire pour autant. « Une fois assis, j'ai été rejoint par trois agents de la Douane qui m'ont demandé de descendre. J'ai refusé et nous avons eu une explication musclée car je n'avais rien à me reprocher ». Les autorités ont en fait mal pris que l'artiste partage sa frustration sur les réseaux sociaux, induites en erreur par un article du Parisien. « Ils m'ont accusé, devant tout les passagers, de "diffamation" » déplore Ibrahim Maalouf, qui a alors menacé de s'exprimer dans la presse « pour une imprécision dont [il n'était] même pas responsable ». « Ils se sont calmés, et une minute avant que le train ne démarre, ils m'ont laissé partir… J'ai pu arriver juste à l'heure pour le concert, qui s'est très bien passé » raconte-t-il.

"Ils ont voulu jouer les cow-boys"


Au lendemain de cet indicent, sans doute lié à l'état d'urgence décrété dans le pays suite aux attentats meurtriers de Paris, Ibrahim Maalouf ne décolère pas. « Je comprends l'ambiance actuelle et le sentiment de peur qui nous habite tous d’ailleurs, qui peut, et c'est légitime, mener à une forme de paranoïa. Mais je reproche à Interpol de faire un peu de zèle et de s'engouffrer sur des terrains qui n’ont pas grand sens » regrette-t-il, s'interrogeant sur les raisons de ce fichage soudain. « Pourquoi invalider mon passeport en prétendant qu'il est inutilisable depuis 2012, alors que je l'utilise sans problème depuis tout ce temps ? J’ai traversé quarante pays avec, j’ai obtenu six visas pour la Chine, la Corée du Sud, le Brésil, les États-Unis... » rappelle le musicien, qui parcourt le monde au gré de ses concerts. Et de fustiger le comportement de douaniers qui ont « voulu jouer les cow-boys » : « Ils ont dépassé les limites en me traitant comme un terroriste potentiel devant tout un wagon juste parce qu'un journaliste a écrit par erreur qu'ils m'avaient arrêté. Chacun doit faire son travail consciencieusement, mais là, cela s’appelle de l'abus de pouvoir ». « Je trouve que c'est triste d'en arriver là » conclut-il.

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