"Pas de quoi acheter un appartement" : Gala ruinée malgré son tube "Freed From Desire"
Au milieu des années 90, Gala cartonnait avec son tube "Freed From Desire". Si la chanson a été un immense succès mondial, l'artiste dit avoir été arnaquée par son producteur et n'avoir touché que très peu d'argent. Une situation qui a duré des décennies : "Je vis comme une nomade".

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« Na-na-na-na-na... ». C'était il y a 29 ans : avec son tube "Freed From Desire", Gala faisait danser le monde entier, passant ainsi de l'ombre à la lumière. Une période mouvementée pour l'artiste italienne, qui a vu sa chanson revenir en force ces dernières années dans les compétitions sportives, et notamment lors de la Coupe du Monde de football 2022. « C'est magnifique car le sport et la musique ont beaucoup de choses en commun : ils rassemblent les gens, peu importe le genre, la couleur, la religion... » souriait-elle en interview sur Purecharts. Avec plusieurs millions de singles vendus à l'époque et quelques 600 millions d'écoutes en streaming sur Spotify, on pourrait croire que la chanteuse a amassé une fortune considérable grâce à cet hymne dance. C'est pourtant loin d'être le cas !

"Un contrat outrageusement injuste"

Dans une interview confession accordée à nos confrères de Paris Match, Gala explique vivre « comme une nomade » : « On imagine que je vis sous les cocotiers, aux Bahamas, et que je sirote un cocktail tous les jours sur la plage, en comptant mes millions. Eh bien non ! Je n'ai pas de quoi m'acheter un appartement. Ces six dernières semaines, j'ai changé quatre fois d'adresse ! ». La raison ? Gala s'est fait déposséder des droits de son tube par le producteur italien Max Moroldo, avec qui elle dit avoir « signé un mauvais contrat » il y a trois décennies. Paris Match indique qu'au moment de l'interview où elle évoque ce document frauduleux, la chanteuse s'est effondrée « en larmes » : « Avec lui, j'ai signé un contrat outrageusement injuste, comme c'était souvent le cas à l'époque, surtout dans la musique électronique. Tout était flou, les droits d'auteur extrêmement bas. Et il a fait ce qu'il voulait ».

Aujourd'hui âgée de 49 ans, Gala Rizzatto, de son vrai nom, assure que son ancien producteur l'a blousée sur tous les tableaux : « Selon lui, j'étais difficile, j'aurais refusé beaucoup de choses, mais c'est faux : il ne m'a même pas demandé mon accord. J'étais payée comme il l'entendait. Et j'ai aussi découvert ma signature sur des contrats dont je n'ai aucun souvenir. Je n'étais pas stupide, j'étais ignorante ». Pour étayer ses propos, elle cite notamment des remixes de "Freed From Desire" sortis sans son autorisation : « Pendant des années, j'ai entendu des versions et des remix de "Freed" que je n'avais pas approuvés. C'était très dur ». C'est sa rencontre avec Steve Fargnoli, ancien manager de Prince, dans les coulisses d'un "Taratata" qui lui permet d'ouvrir les yeux sur la situation : «  Il est tombé de sa chaise : il m'a demandé où étaient les droits de diffusion - je ne savais pas ce que c'était - et si j'étais l'interprète ou le compositeur. Je lui ai répondu que j'étais les deux. Il a accepté de m'aider ». Malheureusement, leur relation professionnelle tourne court puisque le professionnel décède en septembre 2001 d'un cancer.

"Des marlous qui m'ont escroquée"

Mais pas de quoi décourager Gala, prête à reprendre les droits sur sa vie... et sa chanson culte : « Je suis tombée sur des marlous qui m'ont escroquée encore un peu plus, mais j'ai continué à me battre à la tête de ma petite entreprise vingt ans durant. Pendant très longtemps, ma boîte, c'était moi et mon téléphone. Je m'occupais de tout, toute seule ». Le retour en grâce de "Freed From Desire" dans le monde du sport ces dernières années, du rugby au football, permet à l'artiste de se sortir de cette situation. Mais aussi grâce à l'aide de Ben Mawson, manager de Lana Del Rey, qui engage un bras de fer avec Max Moroldo afin de récupérer les droits de "Freed From Desire". Combat gagné pour la star qui en profite pour réenregistrer une version de son tube en 2024.

« Le public a redonné vie à cette chanson. J'ai toujours cru à la force de son message. Pour moi, ce n'est que justice » sourit l'interprète de "Come Into My Life" qui indique également n'avoir « pas du tout » été préparée au succès et à la célébrité à l'époque : « J'adore enregistrer dans les studios, chanter devant 50.000 personnes, mais je ne suis pas comme Madonna, qui a toujours voulu être connue. C'est même sa marque de fabrique. Moi, ce n'est pas du tout mon genre. Au contraire ! ».

Par Théau BERTHELOT | Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
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