"Je ne m'y attendais pas" : Chico viré des Gipsy Kings, la vraie raison de ce départ forcé
Invité dans "Un dimanche à la campagne", Chico Bouchikhi est revenu sur l'un des drames de sa vie : son départ forcé des Gipsy Kings, à la suite d'une histoire de gros sous...

France 2
25 millions d'albums vendus dans le monde, des tubes solidement ancrés dans la mémoire collective comme "Bamboléo" et "Djobi, Djoba", des tournées aux quatre coins du globe... Depuis les années 80, les Gipsy Kings incarnent l'essence de la culture gitane. Adulé par Elton John, Michael Jackson et même Lady Di, le groupe formé de deux familles, les Baliardo et les Reyes, a même remporté la Victoire de la Musique du Groupe de l'année en 1990. « C'est une vie que même en rêve, je n'aurais pas imaginé » assure Chico Bouchikhi, invité dans l'émission "Un dimanche à la campagne" ce 21 septembre sur France 2. L'histoire est d'autant plus belle que l'artiste algéro-marocain était, au départ, un simple ami de la famille avant de se marier avec Marthe, la fille du musicien José Reyes. Mais en 1991, la formation se fissure : Chico, qui a co-écrit et co-composé les morceaux les plus emblématiques du répertoire des Gipsy Kings, est viré.

"Je signe mon arrêt de mort"

Un départ que Chico considère encore aujourd'hui comme « une tragédie ». Mais que s'est-il réellement passé ? Frédéric Lopez a posé la question à l'icône de 70 ans lors d'un diner. « On a ce succès incroyable, mais à un moment donné, quand je regarde tout ça, on n'a pas les revenus qui correspondent à la réalité de ce qu'on fait. Donc je vais voir le producteur et je lui dis qu'il faut qu'on ait les comptes et les décomptes de ce qu'on fait. En fait, là, je signe mon arrêt de mort dans le groupe » s'est remémoré l'interprète de "Volare". « C'est-à-dire ? On vous accuse de quoi à ce moment-là ? » lui a demandé l'animateur. « Presque que c'était moi qui étais parti avec la caisse, alors que je demandais des comptes pour le groupe » a expliqué le chanteur.

"J'ai reçu un coup de bâton"

À l'époque, le producteur qui s'occupait des Gipsy Kings, mis devant le fait accompli, trouve le moyen de faire porter le chapeau à Chico et l'évince du groupe. Le musicien finira par déposer plainte devant les tribunaux et obtenir gain de cause sur les cachets qu'il réclamait. « J'ai dû continuer seul mon action contre ce producteur qui a été condamné en justice à régler les sommes dues. Il est particulièrement choquant de lire que j'aurais été "chassé" du groupe par ses membres, ceux-ci s'étant aperçus que je les "exploitais". Je n'ai jamais encaissé de sommes au détriment des autres membres du groupe » affirmait-il au Nouvel Obs en 2013.

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Ces querelles ont été pour Chico Bouchikhi une véritable souffrance. « C'était mon bébé. Et deux mois après je perds mon père. Franchement, j'ai reçu un coup de bâton. Je ne m'y attendais pas parce qu'on a vécu tellement de choses ensemble... C'était ma famille pour la moitié » s'est-il ému. À tel point que l'artiste a bien failli ranger définitivement sa guitare : « J'ai dit : "Je vais plus jouer". J'étais déçu ». Finalement, c'est l'insistance du public qui a convaincu Chico de revenir sur sa décision. « Dans les aéroports, aux péages, quand je vais acheter du pain... Tout le monde m'arrête et me dit : "Mais pourquoi vous avez arrêté ? C'est vous qu'on aime". (...) Quand une porte se ferme, il y en a toujours une autre qui s'ouvre » a-t-il conclu. Depuis, c'est avec le groupe Chico & the Gypsies que l'artiste continue de faire vibrer le coeur des mélomanes. Mario, son fils, a même repris le flambeau !

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.