Comment vous êtes-vous rencontrés (Elodie Blas, rédactrice) ?
Adam Anderson : C'était une très mauvaise soirée. Cela s’est passé dans un mauvais club de Manchester, nous étions chacun avec un groupe d’amis qui se sont mis à se battre.
Theo Hutchcraft : Nous ne nous connaissions pas, et nous avons commencé à parler musique.
Adam : Les gars de Manchester sont passionnés.
Théo : Ils ne tiennent pas l’alcool plutôt (rires) !

Pourquoi vous êtes vous nommés Hurts ? Sur votre MySpace officiel il est indiqué It Hurts...
Theo : Parce que ça fait mal (rires)! Ça semble cool, Ça “sonne” cool, les bonnes choses font mal, c'est une série de choses qui font mal... Au moment ou nous cherchions un nom de groupe nous n’étions pas heureux, nous étions sans emploi, nous écrivions des chansons très tristes, le terme était approprié. Dans la vie, n’importe quelle chose peut faire du mal, cela a donc été une évidence de s’appeler Hurts.



Vous définissez votre musique comme étant new wave, disco lente, électro, pop, mais quelles sont vos influences ?
Theo : Au commencement du groupe, nous étions axés sur Depeche Mode, Tears For Fears, mais rapidement il est devenu important de rendre notre son “excitant” pour le public.
Adam : Quand vous avez certaines influences, vous essayez de les rendre modernes et pendant tout le processus de création de l’album, la chose la plus difficile à faire a été de faire de la musique électronique : moderne, pop, mais touchante. Pour nous, il est important d’apporter de la nouveauté au public. Nous croisons les doigts pour que notre musique reçoive un bon accueil en France.
Theo : Comme nous avons beaucoup plus d’influences 90’s que 80’s, nous y avons vraiment mis notre touche personnelle.

Visionnez le nouveau clip de Hurts, "Stay" :


Vous attendiez-vous à une telle réaction du public en Europe (ndlr : notamment en Grande-Bretagne, Suisse, Autriche, Finlande, Suède, Grèce et Allemagne) ?
Theo : Pas du tout, nous ne nous attendions pas à un tel retour. C’est un sentiment impressionnant et étrange.
Adam : Nous avons écrit nos chansons, rêvant au jour où elles nous sortiraient de notre quotidien, lorsque nous étions au chômage. Nous n'avons jamais imaginé que cela se produise aussi vite (sourire). Quand vous écrivez des chansons, vous ne pouvez jamais écrire ce que vous vivez vous-même, à un moment donné.
Theo : Aujourd’hui, nous rencontrons des personnes différentes dans différents pays, c’est passionnant.
Adam : Nous filmions une vidéo en Islande, et sur notre chemin nous avons entendu notre chanson à la radio, c’est à ce moment que nous avons compris à quel point notre musique avait voyagé.

Comment avez-vous réagi lorsque votre chanson "Illuminated" a été utilisée pour la promo principale de la chaine TV Sky1 ?
Adam : C'était étonnant ! J'aime l'idée que l’on puisse associer la vidéo et la musique. En regardant une vidéo, les gens gardent toujours une vision de vos chansons et des scènes. La fusion des médias est si puissante. Quand j'ai vu la pub, j'étais au bord des larmes.

Pourquoi avez-vous mis le portrait de la danseuse de votre premier clip "Wonderful Life" dans la piscine de la seconde version ?
Theo : Nous avons essayé de la trouver désespérément, nous n'avions pas pensé que quelque chose aboutirait suite à cette vidéo, c’était juste un clip, à cette période nous venions juste de monter le groupe et nous n'avions pas pensé garder contact avec elle. Quand nous avons tourné la nouvelle version du clip, nous avons essayé de la trouver pendant des mois pour qu’elle y participe... nous avons donc décidé de lui rendre un hommage qui ressemble un peu à un enterrement finalement (sourire).

Visionnez le clip de Hurts, "Wonderful Life" (1ère version) :


Visionnez le clip de Hurts, "Wonderful Life" (2ème version) :

Il semble que soyez fans de Gary Barlow de Take That ?
A : C’est une légende, une légende de Manchester ! Il est un auteur, compositeur étonnant, la presse britannique l’a encensé pendant des années et l’a détruit d’un coup... maintenant il fait son come-back meilleur que jamais, il est très drôle, il a les pieds sur terre, nous sommes fiers qu’il soit de Manchester !

D'où tirez-vous votre style ?
Theo : Des magasins de fripes, et des dons de charité. Cela fait suite à la période ou nous étions sans emploi, et que nous allions pointer au chômage pour prendre notre RMI hebdomadaire : vous portez un costume et une chemise, et vous vous sentez bien en vous regardant dans un miroir… nous rêvions de musique et nous étions démoralisés. Vous entrez ensuite dans un studio pour travailler et vous vous sentez fier de vous. Nous essayions d'échapper à notre triste vie, en nous habillant de manière chic (sourire).



Pour finir, comment s’est faite la collaboration avec Kylie Minogue ?
Theo : Nous lui avons juste envoyé un email lorsque nous avons écrit la chanson "Devotion", nous avons pensé qu'elle serait géniale sur ce titre, et nous nous sommes demandés s'il était courageux de lui demander. La semaine suivante, alors que nous avions quasiment fini l'album, elle a répondu : «Avec grand plaisir». Cela a été une expérience surréaliste et étonnante. C'était l’apothéose de l’enregistrement de l’album que nous avons mis si longtemps à créer.



Merci les gars, à très bientôt.
Adam et Theo : Merci à toi Elodie.