Crédits photo : Cauvin/Starface
Voilà plus d’un an que le spectacle musical "Robin des Bois, Ne renoncez jamais" est en préparation. Annoncé en grande pompe par un album signé par une pléiade d’auteur-compositeurs, dont Frédéric Château et Lionel Florence, ce projet a fait sensation avant même la première représentation au Palais des Congrès, le 26 septembre dernier. Il faut dire que Roberto Ciurleo et Coullier Productions ont réussi à convaincre M Pokora, qui enchaîne les succès, d'incarner le plus célèbre voleur de la forêt de Sherwood. Un défi pour lui et pour toute la troupe de chanteurs et de chanteuses, que l’on a pu découvrir au fil des mois, mais également pour toute l’équipe artistique et technique, qui n'a pas caché son ambition de proposer un show hors du commun.

Des tableaux poétiques pour un show sans temps mort

Globalement, la mission est accomplie, même si le rodage du spectacle permettra d’améliorer quelques points perfectibles. Le public ne se fera ni duper, ni voler par Robin des Bois. On pourrait évidemment décrire les nombreux tableaux qui se succèdent pendant un peu plus de deux heures, rythmés par des chansons qui parleront à tous, et même vanter le haut niveau de danse contemporaine… Mais ce qui fait la force de ce spectacle musical, ce sont les nombreuses surprises qui se chevauchent sans jamais laisser un seul temps mort. Bluffant !

Plongé en 1313, le spectateur découvre donc la forêt de Sherwood, où vivent Marianne (Stéphanie Bédard) et son fils Adrien (Sacha Tran), enfant caché de Robin des Bois, dont même lui ne connait pas l’existence puisqu’il est parti avant sa naissance. Tout se complique lorsque cet adolescent de "Quinze ans à peine" tombe amoureux de la fille de l’ennemi juré de Robin des Bois, le Shérif de Nottingham. Celle-ci se prénomme Bédélia. Elle est incarnée par l’excellente Caroline Costa, qui se révèle sur scène. Tout l’enjeu est de savoir s’ils vont arriver à vivre leur histoire d’amour, sous la bienveillance de Robin des Bois, revenu à Sherwood pour sauver son fils, prisonnier du méchant Shérif (Dumé). Dans sa lutte, Robin des Bois est aidé par ses fidèles acolytes Petit Jean (Marc Antoine) et Frère Tuck (Nyco Lilliu), pas assez mis en valeur.

Un haut niveau technique qui ne fait pas oublier l’essentiel

Pour mettre en scène cette passion, Michel Laprise et Es Devlin ont imaginé un décor simple, réalisé à partir d’arbre-échelles, et un plateau épuré pour laisser place aux… 37 danseurs qui multiplient les acrobaties à un rythme effréné. Merci Hakim Ghorab, Yaman et Brahim Zaibat (Danse avec les stars 4) ! C’est un autre des points forts de ce spectacle résolument moderne, qui joue sur les contrastes, entre le bois et le métal, la joie et la douleur, le partage et la solitude.

Quant aux scènes de combat, elles sont tout simplement éclatantes, réservant chaque fois une surprise aux spectateurs, qui verront tantôt des marionnettes évoluer sur scène avec des jeux d’ombre et de lumière, tantôt M Pokora voler dans les airs, et une lutte finale dans l’obscurité, réalisée à partir de costumes fluorescents donnant une impression de 3D, mais on n'en dira pas plus, pour éviter de gâcher la surprise. Et même si la mise en scène est impressionnante, "Robin des Bois, Ne renoncez jamais" n’est pas non plus une surenchère d’artifices et reste centré sur l’essentiel, c’est à dire l’amour, l’amitié et la fraternité, tout en abordant de manière assez juste des thèmes dans l’air du temps. Un bon moment en famille en perspective.