Crédits photo : capture d'écran Pure Charts
Propos recueillis par Jonathan Hamard.

Avez-vous l'un comme l'autre passé les castings pour participer à cette aventure ? Aviez-vous été contactés au préalable ?
Caroline Costa : J'ai passé les castings comme tout le monde. Mais je savais que j'avais d'énormes chances d'être Bédélia. Je l'ai quand même passé pour en être sûre.
Sacha Tran : Moi je l'ai passé en même temps que je participais à "The Voice". Je suis parti pendant les lives mais, pendant les battles, je m'étais déjà éclipsé pour participer aux castings de "Robin des Bois". Petit à petit, l'équipe a trouvé que j'étais la personne qui correspondait le mieux au personnage d'Adrien. Moi je n'en étais pas encore sûr. Je pense que c'est en passant les étapes du casting que je me suis vraiment vu endosser ce rôle.

Aurais-tu poursuivi les castings si tu avais remporté "The Voice" ?
Sacha Tran : Je savais déjà que "The Voice" allait m'apporter une certaine notoriété vu le carton d'audience que ça avait fait à la télé. On a quand même fait des records ! Il y avait entre 7 et 9 millions de téléspectateurs qui nous suivaient chaque samedi soir. Alors c'est vrai que j'aurais pu profiter de ce tremplin pour enchaîner avec un projet plus personnel, qui me correspondait. Mais je crois que je n'étais pas tout à fait prêt. C'est pour ça que, quand "Robin des Bois" est arrivé, je me suis jeté à corps perdu dans ce projet parce que je savais que j'allais acquérir de l'expérience et apprendre à connaître le métier. Et puis à me connaître mieux aussi !

Qu'est-ce qui vous a attiré dans ce projet ?
Caroline Costa : Pour moi, c'était déjà un défi. Je voulais me prouver à moi-même que j'étais capable de faire autre chose que chanter. Pendant les répétitions, je me suis rendue compte que je savais danser, que je savais jouer la comédie et que je savais vivre en communauté. J'ai compris que je savais faire plein de choses en fait. C'est véritablement cette idée de challenge qui m'a donné envie de participer à cette aventure. Le risque aussi ! Parce que quand on porte ce genre de projet et qu'on a déjà un bagage en solo, on peut tout perdre. En l'occurrence, j'espère tout y gagner (sourire) ! J'aime le danger, cette petite part d'inconnu. Et je ne suis pas déçue.
Sacha Tran : Moi j'ai plutôt été attiré par les gens qui travaillaient déjà sur le projet. Artistiquement parlant, et humainement. Il y a le message aussi. Et bien sûr, de voir comment se passe le travail en équipe.

Vous vous connaissiez tous les deux, avant de participer à "Robin des Bois" ?
Caroline Costa : Oui. Je regardais "The Voice", donc je l'avais déjà aperçu. Lui aussi me connaissait puisqu'il se souvenait de ma prestation dans "Incroyable talent". On connaissait déjà nos petits parcours respectifs. Ça a été une belle surprise quand on a appris qu'on chanterait ensemble !
Sacha Tran : C'est un vrai plaisir de pouvoir travailler avec Caroline. Malgré nos petites taquineries (sourire) !

Pour raconter une histoire d'amour sur scène, faut-il également être complice dans la vie privée ?
Caroline Costa : On se connait déjà très bien en dehors du spectacle. On a eu un an pour apprendre à se connaître. On a très vite construit une relation de frère/sœur, de confident/confidente, conseiller/conseillère… Et là, on nous demande de jouer un rôle d'amoureux. Donc il faut mettre toute la vie personnelle de côté. Et faire la part des choses aussi. Ce qui n'est pas toujours évident parce que dans la vie de tous les jours, on n'est pas du tout amoureux l'un de l'autre. C'est un jeu.
Sacha Tran : C'est là aussi que se situe le vrai travail. Il faut savoir faire abstraction de notre vie quotidienne à tous les deux et savoir incarner tous les deux notre personnage. Je ne serai pas sur scène en tant que Sacha Tran mais en tant qu'Adrien. Il faut savoir donner vie à notre personnage. Ce sont bien Bédélia et Adrien qui sont amoureux l'un de l'autre.

Vous ne vous êtes jamais laissés dépasser par la somme de travail, entre les répétitions, le marathon promo…?
Caroline Costa : C'est énormément de travail ! On a très peu de jours off. Quand on ne répète pas nos placements au Palais des Congrès, on enchaîne les interviews. On bosse beaucoup plus que les danseurs par exemple, qui sont moins sollicités. C'est très difficile ! Je mentirais en disant le contraire. Parce que c'est beaucoup d'un coup. Mais quand on pense au futur et à ce que le spectacle promet, on comprend que c'est important. On fonce !
Sacha Tran : C'est un sacrifice, c'est vrai. Mais on est tous les deux passionnés. Le public paie pour venir voir ce spectacle. Il faut qu'on soit à la hauteur. Il faut que nous aussi on paie le prix.
Caroline Costa : Tu cites les mots de Madonna là (rires) !

Vous l'avez rencontrée aussi au Palais des Congrès ?
Caroline Costa : Oui. On était là aussi.

Avec Madonna qui assiste aux répétitions, on se dit que le spectacle pourrait un jour dépasser les frontières. L'idée d'exporter "Robin des Bois" avait été brièvement abordée. C'est toujours d'actualité ?
Caroline Costa : Effectivement ! Mais on ne sait pas encore si on sera les chanteurs qui partiront à l'étranger si le spectacle part à l'étranger. Mais pourquoi pas !
Sacha Tran : Si l'équipe fonctionne bien en France, il n'y a pas de raison qu'on ne participe pas à la suite de l'aventure.

A quelques jours de la grande première, la pression ne prend pas encore le dessus ?
Caroline Costa : C'est vrai qu'on a beaucoup de pression. Mais ce n'est pas une mauvaise pression. Je dirais plutôt que c'est une sorte d'excitation à l'idée de monter sur scène pour la toute première fois. Il nous tarde vraiment d'être à ce jour-là, de pouvoir présenter au public le résultat de tous nos efforts. On en a quand même beaucoup parlé. Il faut que tout ça se concrétise maintenant ! On nous disait que le décor allait être splendide, mais on ne l'a pas encore vu totalement terminé. Et puis, on est sur scène, pas devant la scène. On ne peut pas imaginer si ce qu'on fait rend bien ou pas. Il me tarde que tout soit au point…

Ça fait quoi de travailler avec Michel Laprise ?
Sacha Tran : A vrai dire, on ne le ressent même pas !
Caroline Costa : C'est comme travailler avec Matt Pokora ! Au début, on ressentait comme une pression parce qu'il était quand même un peu au-dessus de nous. Maintenant, c'est différent. Je n'arrive même pas à comprendre comment il arrive à attirer autant de personnes. Parce qu'aujourd'hui on est comme une famille. C'est comme si mon frère ou mon cousin faisait ce qu'il fait. Il resterait mon frère ou mon cousin. Pour nous, Matt reste Matt. Mais je n'en suis pas moins admirative de son travail... (sourire).
Sacha Tran : M Pokora comme Michel Laprise sont restés des personnes humbles, qui font passer leur égo après. On leur parle comme s'ils étaient des amis. On les croise presque tous les jours. Il n'y a plus cette barrière qui existe avec le public. Mais on essaie tout de même de se rappeler régulièrement qu'on a la chance de travailler avec des gens comme eux.

Ne craignez-vous pas d'ailleurs que le tandem Robin des Bois/Marianne écrase le tandem Adrien/Bédélia ?
Caroline Costa : La question ne se pose même pas ! On évolue en groupe. S'il y a des personnes qui doivent être mises en avant, elles se mettront en avant. On est une troupe. Matt n'est pas plus important que nous. Je n'ai pas peur d'être écrasée par Robin des Bois ou Marianne. Et puis, si ça doit arriver, ça arrivera. Rien n'arrive par hasard. On a signé pour travailler en groupe, pas pour entrer en concurrence les uns avec les autres.

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Peut-on imaginer que votre duo "Laissez-nous vivre" soit un prochain single ?
Sacha Tran : Oui. On l'espère très fort. On en parle déjà. Ça nous permettrait d'avoir l'avis du public sur nous deux.

Qu'avez-vous appris de manière plus personnelle durant cette année écoulée ?
Caroline Costa : J'ai appris que je pouvais être polyvalente, et que je pouvais vivre loin de ma famille, loin de mes parents. J'ai appris à prendre mes responsabilités. Je n'avais jamais été séparée de mes parents plus d'une semaine auparavant. Ça m'a permis de prendre conscience que je devenais une jeune femme. Je crois que j'ai mûri pendant cette année.
Sacha Tran : Je commence aussi à mieux me connaître. J'ai testé mes limites. J'ai appris aussi que je devais agir comme un maillon indispensable pour que le résultat soit là. Si je tombe, j'embarque tout le monde avec moi. Ce n'est pas comme se présenter seul sur scène. Dans ce cas-là, si je me plante, je ne peux m'en prendre qu'à moi-même. Alors que là, j'ai appris à compter sur les autres, qui peuvent être là pour m'aider à me relever. C'est ça qui est compliqué pour moi dans ce show-là.

"Robin des Bois", c'est le tremplin que vous attendiez pour votre carrière solo ?
Caroline Costa : C'est sûr que ce sera un tremplin pour nous. On va être regardé par des milliers de personnes. On va apprendre à connaître des dizaines de villes. Même si ça ne marche pas, je n'en tirerai que du positif. Parce que j'aurai dans tous les cas vécu des choses fabuleuses. Je prends au fur et à mesure, jour après jour…
Sacha Tran : L'image de "The Voice" s'éteint petit à petit pour moi et peut-être qu'après "Robin des Bois", c'est l'image de Sacha qui restera. C'est pour ça que ce travail me tient vraiment à cœur. Je n'ai pas seulement envie de jouer mon personnage. J'ai aussi envie que mon personnage soit moi.