Crédits photo : Elisa Baudoin
Propos recueillis par Julien Gonçalves.

Quel bilan fais-tu de ton premier album ?
J'en fais un très beau bilan. C'était quand même assez fou de travailler avec Calogero. Et j'ai pu travailler aussi avec Zazie qui était ma coach sur "The Voice". J'ai vécu plein de belles choses car les chansons ont parcouru les gens. Et j'ai surtout beaucoup appris. J'ai appris sur l'interprétation de textes, ce qui n'est pas toujours très simple. J'ai beaucoup appris musicalement grâce à Calogero. J'en sors vraiment grandie !

Et c'est quand même fou de commencer une carrière en travaillant avec deux pointures de la chanson française...
C'est sûr qu'il y a pire ! (Rires) C'était assez chouette car j'ai remporté "The Voice" et j'ai pu directement travaillé avec ces personnes-là. J'ai conscience que c'était vraiment une chance à mon âge.

L'album approche des 50.000 ventes. Tu es satisfaite de son accueil ?
Oui, là, je ne crois pas que je sois encore disque d'or. Je suis à deux doigts. Je serre un peu les fesses car je ne l'ai pas encore. (Rires) Mais c'est sûr que c'est gratifiant. Je n'imaginais rien parce que j'étais tellement heureuse de cet album et contente de ces chansons que j'essayais de prendre du recul sur comment il allait être accueilli, aussi pour me protéger je pense. C'est gratifiant de savoir que les gens ont été touchés par certaines chansons et que ça ait pu servir pour des causes, notamment le harcèlement scolaire. Il y avait une chanson qui parlait d'écologie. Elles vivent encore ces chansons, j'en suis très touchée et la plus heureuse. Que dans des classes on puisse reprendre "L'effet de masse", c'est assez fabuleux.

Dans tes premiers pas dans la musique, as-tu ressenti l'étiquette "The Voice" ?
Quand on sort d'un télé-crochet, c'est sûr qu'on est connu grâce à ça. J'étais inconnue au bataillon, j'étais étudiante en Bourgogne. C'est une émission tellement regardée ! Forcément, je l'ai eue cette étiquette-là, mais ça ne m'a posé de souci parce que grâce à cette émission j'ai appris énormément. J'ai appris à mieux chanter, à travailler la caméra, les interviews... Ça prépare de fou à l'exercice d'un artiste. Et j'ai réussi à me détacher un peu de cette étiquette en travaillant avec Calogero, en m'entourant de bonnes personnes pour continuer sur ce chemin d'après "The Voice".

Découvrez le clip "Flash" de Maëlle :



Tu entames l'ère de ton deuxième album avec "Flash". De quoi tu avais envie ?
Ça fait trois ans que mon premier album est sorti et j'ai vachement évolué, et j'ai écouté plein de choses durant ces quelques années. C'est vrai que ça a été une grosse recherche musicale de ce que je voulais parce que j'adore la musique électronique et le piano, et je voulais toucher ce travail du son qui accompagne et qui peut embellir ma voix. C'était un travail de textures, chercher les synthés qui iraient avec ma voix. J'avais l'impression d'être une scientifique dans un laboratoire. J'ai aimé chercher et créer des chansons autour de ma voix. Et surtout qu'on m'entende après ces deux ans de silence.

L'idée, c'était aussi de prendre plus de place, de s'affirmer, après t'être peut-être cachée derrière Calogero ou Zazie ?
C'est vrai que là, j'avais envie qu'on apprenne à me connaître un peu plus. Maintenant, j'ai grandi, j'ai beaucoup plus confiance en moi. Je sais ce que je veux et ce que je ne veux pas. Je suis très contente d'avoir pu être complètement maitresse de ce projet de A à Z, que ce soit dans l'écriture, dans la composition et ensuite dans la réalisation des titres. Ça a été très intense parce que j'ai voulu mettre ma patte vraiment partout. C'est différent du premier album... Ce n'est pas que je me cachais mais j'étais interprète avec des textes qui n'étaient pas de moi, même si je les choisissais etc. Mais là, j'arrive avec un projet 100% parti de ma chambre.

C'est un grand écart un peu brutal de passer d'interprète à tout faire quasiment ?
C'est vrai que c'est un grand écart. Je découvre plein de choses aussi. C'est totalement différent. Je m'affirme beaucoup plus qu'avant, je me sens beaucoup libre. En faisant mes chansons, j'ai eu cette liberté que je ressens dans mon album. C'est sûr que ça peut faire un peu peur, mais on est des artistes, on peut prendre des risques. Je ne sais pas où ça me mènera... On verra ! (Rires)

Tu voulais que ça te ressemble plus en fait ?
Les autres chansons me ressemblaient mais il y a trois ans qui se sont écoulés, je suis devenue une jeune femme. J'ai écrit ça dans ma chambre, je l'ai composé, j'ai cherché plein de sons qui me faisaient du bien à entendre. Je voulais être satisfaite d'avoir trouvé la bonne musique, qu'elle soit en adéquation avec ce que je voulais faire. Ça vient aussi des inspirations que j'écoutais quand j'étais plus jeune, dans les textures de voix il y a des trucs similaires à du a-ha ou du Cranberries.

Comment est né le premier single "Flash" ?
J'ai commencé à l'écrire pendant le premier confinement. Quand j'ai commencé, c'était une explication face au passé, des souvenirs qui resurgissent dont on n'a pas envie qu'ils reviennent. C'est une course contre la montre, de se détacher de ces flashbacks. Comme un discours à deux voix, où je me parle à moi-même. Il y a aussi ce truc de la nostalgie de repenser à des souvenirs amoureux qui ne sont pas bons pour moi.




Tu peux me parler un peu de ce deuxième album qui arrive ?
Cet album, il a été construit dans l'intimité. J'ai pu travailler avec des gens avec qui je me sentais très très bien, et on a pu suivre toute l'aventure ensemble. J'ai pu aborder des sujets très personnels, comme ce chagrin d'amour, et aussi mon émancipation, car c'était important pour moi de revenir avec mes chansons, de pouvoir être plus libérée, dans le sens où je peux exprimer mes ressentis et être plus vulnérable. Ça parle de mes failles, de la crainte d'être heureuse parce que j'ai trop peur d'être malheureuse. Et cette fin qui parle de laisser ce nouveau moi prendre sa place car j'ai grandi. Ça a été un fil rouge qui s'est dessiné au fil des chansons, et qui m'a aidée à aller mieux dans des moments où je n'allais pas forcément très bien. Il est très vulnérable et en même temps il est très catchy, c'est une sorte de course qui ne s'arrête jamais. L'album est très personnel. Je pense que les gens en sauront plus sur moi et pourront s'y retrouver, je l'espère.

Avec ce nouvel album, tu es animée par des buts particuliers ? Faire des tubes, vendre plus ?
C'est sûr ! En plus, j'ai une certaine pression parce que j'ai quand même travaillé avec Calogero et Zazie sur le premier album. Là, j'arrive avec quelque chose qui vient de moi. Je passe de ça à moi, mes petites mains et ma petite voix. J'ai cette pression mais je suis tellement contente d'avoir la chance de pouvoir le faire. J'espère qu'il y aura des chansons qui marcheront, on fait aussi ça car on a envie qu'il y ait le plus de monde qui nous écoute, mais je ne pense pas qu'à ça non plus. Ces chansons ont été thérapeutiques donc je vais surtout me sentir libérée que les gens puissent les écouter. J'espère qu'elles me feront évoluer et qu'elles pourront m'influencer dans ma carrière que j'ai envie de continuer encore longtemps.