Crédits photo : couverture de Paris Match
Joana Balavoine sort de l'ombre. La fille de Daniel Balavoine accepte de prendre la parole pour la toute première fois à l'occasion du trentième anniversaire de sa disparition, le 14 janvier 1986 dans un accident d'hélicoptère. Si elle a préféré rester silencieuse aussi longtemps, c'est parce qu'il lui a fallu du temps pour apprendre à connaître un père qu'elle n'a jamais rencontré. « Je suis née en juin 1986, mon papa est mort cinq mois avant » a-t-elle précisé à Paris Match, expliquant par ailleurs que sa mère s'est battue pour qu'elle puisse porter le nom de famille du chanteur : « Comme ils n'étaient pas mariés, je portais le nom de ma mère. Sauf qu'elle a souhaité, tout de suite après ma naissance, que je puisse aussi porter le nom de mon père. Notre avocat a engagé une procédure judiciaire pour me faire reconnaître post mortem par mon père ».

Porter le nom de l'interprète de "Sauver l'amour", c'est aussi prolonger son combat. « Ses colères, ce qu'il dénonçait sont désormais notre quotidien. Il n'y a pas de quoi se réjouir » déplore Joana, voyant dans cet homme qu'elle n'a pas connu quelqu'un d'« essentiel », d'« engagé », de « sanguin » et « authentique ».

"Progressivement, je me suis retrouvée en lui"

Aujourd'hui âgé de 29 ans, Joana raconte comment elle a grandi en apprivoisant la personnalité et la notoriété de son père alors qu'il était adulé par des millions de Français. « Progressivement, je me suis retrouvée en lui. A force d'écouter les gens m'en parler, j'ai regardé ses interviews et j'ai découvert ses chansons » a-t-elle expliqué, précisant que le tout premier titre qu'elle a apprécié est "Aimer plus fort que d'être aimé", pour son message « limpide et juste ». Mais elle a aussi rejeté ce père parfois. « Les gens me parlaient d'un homme qui semblait leur appartenir et qui n'était pas à moi. Il y a ce paradoxe entre son absence et sa présence permanente. Je n'arrivais pas à me convaincre que c'était mon père » a-t-elle renchéri.

"J'ai tout tenté pour ne pas faire de la musique"

Le lien entre Joana et Daniel est également entretenu par la conservation des ayants droit de son œuvre, partagé entre elle et son grand-frère Jérémie. Et à l'entendre, ce n'est pas une mince affaire. « Lui a très vite compris que le nom de Balavoine était rentable. Il n'a pas envie de brader les valeurs et l'engagement de papa » a-t-elle expliqué en citant son frère, se présentant comme une gardienne de sa mémoire. « Seulement, si quelqu'un veut faire une émission de télé sur lui, un livre, un disque, il peut le faire » a-t-elle rappelé, soulignant qu'elle ne « peut pas tout contrôler ». « Ce n'est pas évident de gérer cet extraordinaire patrimoine » a-t-elle insisté, sans pour autant signaler qu'elle avait autorisé la sortie d'une compilation tribute réunissant Florent Pagny, Zaz, Raphaël ou encore MARINA Kaye, Ours, Nolwenn Leroy et Jenifer autour des chansons cultes de Daniel Balavoine, dans les bacs le 8 janvier.

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Joana prendra aussi la parole dans le documentaire "J'me présente, je m'appelle Daniel" diffusé sur France 3 le 30 décembre. L'occasion pour elle de s'expliquer sur les raisons qui l'ont conduite à vouloir entamer une carrière de chanteuse, son premier EP étant paru au mois de mars sous le nom de Gentle Republic. « J'ai tout tenté pour ne pas faire de la musique. Mais j'ai grandi dans la marmite. Je sais qu'il y aura toujours des gens qui me jugeront » a-t-elle enfin confessé.