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mercredi 19 novembre 2014 16:03

Brigitte en interview : "On fera des reprises sur des croisières quand on sera vieilles"

Par Matthieu RENARD | Rédacteur
Brigitte is back ! C'est avec l'album "A bouche que veux-tu" qu'Aurélie et Sylvie font leur retour cette semaine, trois ans après le projet "Et vous, tu m'aimes" qui les a révélées au public. Nous les avons rencontrées un matin, autour d'un petit-déjeuner, à l'hôtel Amour. Reprises, influences, nouvel album, NTM, marché du disque... Brigitte se confie.
Crédits photo : DR
Propos recueillis par Matthieu Renard.

Bonjour Brigitte ! Dans quel état d'esprit êtes-vous pour la sortie de ce deuxième album ?
On a hâte ! On est tellement heureuses. Je dis toujours que, ce disque, si quelqu'un d'autre l'avait fait à notre place, j'aurais été dégoûtée.

Vous aviez peur de ça ?!
Non du tout, c'est impossible car ça n'existe pas ! J'adore les chansons qu'on a écrites ! Je suis tellement heureuse qu'on ait fait ça.

Vous avez fait quoi depuis la sortie du précédent disque ?
On a écrit des chansons... On a tourné jusqu'au mois d'avril dernier et on a enregistré l'album au mois de mai.

« On n'avait pas envie de faire deux fois le même album »
Il y a beaucoup d'influences, plus de styles : disco, pop, reggae et funk.. C'est né comment ça ?
On n'a pas de limites ! On aime beaucoup de choses très variées. On aime la musique et les choses qui ont du caractère. On a eu envie de continuer à s'amuser avec ça et de ne pas se donner de limites. On s'est beaucoup amusé avec la production. Pour cet album-là, à la différence du premier, on a monté notre label qui s'appelle "B Records" et on l'a produit. Et on a arrangé et réalisé l'album, et avec ce disque-là on est allé plus loin encore dans la production, avec des cordes, des cuivres, des flûtes...

Je trouve aussi que cet album est plus sérieux vocalement, plus "chanté", c'est normal ?
C'est vrai oui, on s'amuse. Malgré nous... On écrit mieux, on a plus d'expérience. C'est plus riche. On a beaucoup travaillé et plus tu travailles, plus tu définis les choses. On est curieuses, on a envie de tout faire. Chanter différemment ça nous amusait. On n'avait pas envie de faire deux fois le même album.

La sensation d'être dans un vieux film 60's ou une série comme "Drôles de dames" revient beaucoup à l'écoute de l'album...
Dans les années 60 et 70, il y avait des disques où les gens prenaient le temps et avaient plus les moyens de faire des choses comme ça. Comme on a utilisé ces influences ça peut l'évoquer. Après j'ai pas l'impression qu'on ai fait un disque rétro. On n'est pas des nostalgiques du tout. On s'est juste donné les moyens d'utiliser ces instruments qui ne s'utilisent plus trop. Parce qu'ils coûtent cher et que c'est compliqué.

C'est donc un album qui a coûté cher ?
C'est un album qui a coûté plus cher que le premier parce qu'il y a beaucoup de musiciens qui ont joué dessus.

« Que ça marche ou non, on se sera fait plaisir »
Il y a un contraste intéressant entre la musique rétro et les textes modernes, limites sexuels. C'est coquin "Oh Charlie chérie" ! C'est un peu un disque de fantasme, non ?
C'est ce qu'on aime en ce moment. C'est un album sur le désir, sur les fantasmes. Sur l'amour heureux. Il y a beaucoup de lâché prise. De la langueur affirmée.

Vous auriez pu l'appeler "L'échappée belle" du coup ?
"A bouche que veux-tu" ça veut dire abondance. Mais il aurait pu s'appeler "L'échappée belle". "Plurielle" aussi. Beaucoup de titres !

Si on dit que c'est un album très féminin mais jamais féministe, ça vous va ?
Ça veut dire quoi féministe ? C'est militant ? Des chansons féministes, je ne sais pas ce que c'est. Est-ce qu'il y en a déjà eues ? Un essai, un texte, un livre, un manifeste oui. Mais une chanson... Après ça dépend d'où on se place. C'est très bizarre. Nous, on considère qu'on n'est pas des militantes. On est des musiciennes. On n'est pas des messagères, on n'est pas des politiques. On est comme on est. Des femmes, des mères. On aime la profondeur et la légèreté. On assume toutes les facettes du féminin. Est-ce que ça fait de nous des féministes ? Peut-être. Mais c'est pas une volonté.

"Je suis un garçon comme les autres" / "T'es beau comme une meuf". Vous abordez des questions de genre dans l'album ?
C'est la vie. Ça fait partie de notre univers depuis le premier album. Un mec beau comme une meuf. Pourquoi pas ?

Justement, c'est périlleux de se renouveler sans dénaturer son style, non ?
Faut pas penser à ça. Il n'y avait qu'une chose qui nous intéressait, c'était de faire de bonnes chansons. Si tu commences à penser en mode "il faut que je plaise à quelqu'un", tu te donnes trop de limites, trop de barrières, et tu ne peux pas écrire. A partir du moment où on a eu envie que ça nous plaise à nous, avec une basse qui fait ça, un texte qui dit ça, c'est gagné. Il faut que nous, on trouve l'excitation dans l'écriture, l'interprétation et la production. Après ça marche ou ça marche pas. Mais on n'aura pas de regrets. C'est ce qu'on a fait sur le premier album aussi en se disant : "ça ne marchera pas donc autant qu'on se fasse plaisir". Et là on s'est dit que, que ça marche ou non, on se sera fait plaisir.

Découvrez le clip "A bouche que veux-tu" de Brigitte :



Vous vous êtes fait connaître avec une reprise. Il n'y en a pas sur cet album...
"Ma benz", c'était particulier. C'était comme un porte-bonheur. On a rencontré les membres de NTM à l'époque où vraiment on jouait dans des petits bars à Paris. Il n'y avait rien. Didier était venu nous voir. C'était un portée bonheur cette chanson. Elle est sur l'album car ils nous ont donné leur accord, ils ont cautionné cette reprise. On se l'est appropriée à notre manière car on les respecte et on les aime beaucoup. Sinon on n'est pas du tout fans de reprises.

Donc l'album de reprises de NTM...
On n'a jamais fait partie de ça ! C'était du délire. Très bizarre. Qu'ils aient eu l'idée de faire cet album et de nous solliciter peut-être. Mais nous on n'a jamais dit oui ! On a toujours dit non. Je crois qu'il est enregistré...

Pourquoi avoir dit non ?
Bah non. On l'avait déjà fait ! Un clin d'oeil pour faire du fric ? C'est quoi le clin d'oeil ? Nous on aime les choses spontanées et honnêtes. Pas les projets marketing.

« On n'est pas tous obligé de faire de reprises »
Du coup, vous ne ferez jamais d'albums de reprises ?
Mais on l'a fait. Sauf que c'était une demande de la maison de disques. Pour Noël, les maisons de disque demandent aux artistes de faire des rééditions des albums. En général ils te disent : "on met deux clips, un remix et si tu peux faire une reprise, sortir un inédit de tes fonds de tiroirs ou un duo que tu as fait à la télé, c'est cool". Ils font un coffret et ils mettent ça en tête de gondole en tête des magasins. On a trouvé que ça faisait un peu hold-up. Pas très éthique. Après, c'est le business mais quitte à faire un cadeau autant en faire un beau. On a fait 5 jours de prises, en pleine tournée. C'était la course. Ça s'appelle "Encore". Il y a dix reprises et un titre original. Donc là, on a fait le tour. Après peut être que quand on sera très vieilles et qu'on chantera sur des bateaux de croisière on fera ça (rires)

Crédits photo : DR
Il n'y a plus beaucoup d'artistes qui sortent des albums originaux. Le marché est inondé d'albums de reprises...
C'est bizarre, hein ? Alors qu'il y a des gens qui écrivent tellement bien ! J'étais aux InRocks Lab il y a quelques temps. Je suis très curieuse, je vais voir tous les nouveaux trucs, suivre les nouveaux artistes... J'en ai vu deux, j'avais leurs chansons dans la tête. Des textes magnifiques. Je pense à Feu! Chatterton, Juliette Armanet... Ça écrit, ça chante, ça joue. Heureusement qu'on n'est pas tous obligé de faire de reprises. Après quand tu fais de la promo en radio ou télé, on te demande toujours d'en faire une.

« On est un peu un couple »
Vous êtes identiques maintenant. Pourquoi ?
Ça a un côté envoûtant et effrayant. C'est pour faire peur et pour exciter un peu. Comme des jumelles. Ça a un côté un peu "Shining". Les jeux de miroirs c'est fascinant, c'est hypnotique. On parlait de l'araignée de Louise Bourgeois, c'est un peu ça. C'est une certaine forme du féminin qui se multiplie...

Vous aimeriez travailler pour d'autres artistes ?
On aimerait oui. Mais on l'a pas trop fait. On a écrit un morceau à Hollysiz. Après nous, on est déjà une collaboration tu sais. Sur l'album on a invité plein de musiciens qu'on adore. Après on aime bien travailler toutes les deux. C'est moi (Aurélie) qui réalise les clips... On a un problème, on fait tout ! On aime bien faire notre petite cuisine. On s'amuse bien toutes les deux, il y a beaucoup de plaisir à travailler ensemble.

Vous êtes toujours d'accord ? Il n'y a jamais de disputes ?
On s'adore. C'est un vrai choix d'être ensemble, c'est une chance inouïe. La confiance c'est la base. Ce qui fait que ça fonctionne c'est la confiance, l'admiration, le plaisir, on se marre. Mais on ne parle pas que de musique. D'ailleurs, on ne parle que d'autres choses ! Nos chansons, c'est le résultat de notre relation, de notre amitié, de ce qu'on partage. On se connaît depuis 10 ans et on fait de la musique depuis 6/7 ans. C'est tellement cool de rencontrer quelqu'un avec qui tu t'entends si bien. On est un peu un couple. Quand tu as conscience que tu as trouvé l'homme de ta vie, tu prends soin de l'histoire. Bah là c'est pareil.

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