Crédits photo : Abaca
« Be the love generation ». Comme en 2005, "Love Generation" de Bob Sinclar résonne encore et toujours comme le générique de la "Star Academy", même depuis le retour événement de l'émission l'an dernier. Au fil des années, le titre est ainsi devenu un des plus populaires du répertoire du DJ français avec 145 millions d'écoutes sur Spotify. Et chaque année, le platiniste se plaît à raconter l'histoire rocambolesque du morceau. Quelques années après Purecharts, Bob Sinclar est revenu sur la vie de "Love Generation", pour "Le Figaro La Nuit". Il a longtemps refusé que son titre soit utilisé comme générique du télé-crochet, tant cela était antinomique avec son propre univers. « D'où je viens, je peux pas... Une émission de télé-réalité qui utilise ma musique, je dis non, c'est impossible » se remémore-t-il, indiquant que c'est un coup de fil de Pascal Nègre, alors PDG d'Universal Music France, qui a tout changé : « Le 15 août, il me rappelle il me dit : "Bob, ça fait 10 ans que tu travailles sur ton label, (...) tu vas faire numéro un, c'est sûr". Il le sait. Et là, c'est la clé du basculement et de mon succès aujourd’hui. J'ai dit banco, parce qu'il avait eu les bons mots ».

"Les gens disent que je suis richissime, j'aimerais bien !"

Sentant alors « la scène électro changer » au vu des succès naissants de David Guetta et Martin Solveig, Bob Sinclar accepte sans se douter du phénomène qui l'attend : « On l'a sorti, première émission, première semaine, numéro un des ventes en France. Les radios l'ont pas beaucoup joué car la télé vampirisait le côté "surdiffusion" ». Pourtant, le DJ avoue que cette association avec TF1, la plus grande chaîne d'Europe, ne lui a pas permis de rouler sur l'or : « C'était gratuit, j'ai même pas d'argent car tu donnes ta musique. Il fallait qu'il me demande l'autorisation morale, de pouvoir l'associer. Y'a pas d'argent ! L'argent est sur les passages, les diffusions, les droits d'auteur. Mais c'est même pas énorme parce que la musique est fractionnée : ils ne jouent pas les trois minutes mais 30 secondes ».

Ainsi, au bout de l'aventure "Star Academy", il révèle ainsi avoir touché un total de 150.000 euros. « Mais divisé entre quatre ou cinq auteurs-compositeurs sur le titre. Donc c'est pas le jackpot, c'est pas le loto. A la fin, il nous reste 20-25.000 euros chacun » nuance-t-il, expliquant que le public s'est fait une fausse image malgré cette surexposition : « A chaque fois qu'elle passe à la télé, [les gens se disent] "ça y est t'es richissime". J'aimerais bien ». Malgré tout, Bob Sinclar se réjouit que le succès de "Love Generation" lui ait ouvert les portes d'un succès international et grand public, et qu'encore aujourd'hui, il puisse toujours vivre de sa passion : « Ça a permis de le vendre, aujourd'hui ça permet de le streamer encore, ça fait partie de mes plus gros titres. L'image est là et les gens s'en lassent pas. (...) 20 ans après, le titre est encore à la Star Ac' ! Je joue encore en tant que DJ, je fais encore 90-100 dates par an ! A 50 piges et des brouettes ! ».