Crédits photo : Site internet officiel de Super 8
Le Super 8, c'est est un format de film lancé par Kodak en 1965, plus particulièrement destiné au cinéma amateur. C'est de là que tout commence dans le nouveau film de J.J. Abrams, "Super 8", produit par Steven Spielberg. Un groupe de jeunes adolescents filme par mégarde avec sa caméra un accident ferroviaire. Nous sommes au cours de l'été 1979, dans une petite ville de l’Ohio, aux États-Unis. Ces enfants comprennent rapidement qu'il ne s'agissait pas d'un simple accident. Dans les jours qui suivent, des disparitions étonnantes et des événements inexplicables se produisent dans la ville, ce qui mène la police a ouvrir une enquête pour établir une vérité que personne n'aurait pu imaginer. Et pour ce film à suspens dans les salles depuis mercredi, il fallait bien évidemment une musique appropriée, mettant en avant les scènes d'angoisse et d'attente, de frustration et de découverte. On a donc fait appel à Michael Giacchino, célèbre pour savoir illustrer n'importe quel registre cinématographique depuis bientôt vingt ans. On doit notamment à Michael Giacchino la bande originale de "Péché mortel" (2003), "Ratatouille" (2008), "Là-haut" (2009), et plus récemment "Cars 2" (2011). Il a d'ailleurs déjà mis à profit ses talents de musicien pour J.J. Abrams en signant la bande originale de "Mission : impossible 3" (2006) et "Star Trek" (2009).

Des retrouvailles en somme qui ont porté leur fruit puisque la musique de "Super 8" est particulièrement réussie. Images et sons s’allient avec subtilité quand les cordes propulsent avec emphase le spectateur pendant les scènes d'action les plus palpitantes. Toutefois, on ne peut que constater que l'abondance des titres, trente-trois au total, si l'on compte le bonus "The Case", dessert finalement l'ensemble. L'album aurait gagné en dynamisme s'il y avait eu moins de morceaux, d'autant que certaines trames sont redondantes. D'entrée, les quatre premiers titres, "Super 8", "Familly Matters", "Model Painting" et "Acting Chops" sont répétitifs : on attend une envolée qui n'arrive qu'au bout de la cinquième piste, "Aftermath Class", qui embarque véritablement, du moins dans un premier temps. Si l'on se prend au jeu la première minute, l'excitation retombe très rapidement, aussi vite que le rythme ralentit. On reconnait à Michael Giacchino un travail impeccable, mais la majorité des pistes dure moins de deux minutes, et nombreuses sont celles passant sous les barres de la minute. Il est vrai qu'on se plaît à entendre "We'll Fix It In Post-Haste" et "Thoughts Of Cubism", mais tout cela manque d'énergie. Le bon équilibre entre les "temps-morts" et les envolés musicales est atteint sur "Circle Gets The Cube". Dommage qu'il ne dure pas plus longtemps.

Écoutez le titre "Super 8 Suite" de Michael Giacchino :


"Creature Comforts" aurait d'ailleurs pu répondre à notre attente puisque la piste dure dix minutes environ. Seulement, les accélérations sont bien trop espacées pour nous emporter. En résumé, ça ne décolle pas. Il faut attendre les pistes 28, 29 et 32 pour enfin se dire que Michael Giacchino est un grand. "World's Worst Field Trip", "The Siege Of Lillian" et "Super 8 Suite" sont incontestablement les plus abouties. Les cuivres s'imposent comme des roulements de tambour et les cordes nous entrainent dans une spirale. Du grand art !