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Vous ne connaissez probablement pas son nom mais vous n'avez pas pu passer à côté de "The Night We Met". La ballade folk rock de Lord Huron, popularisée par la série "13 Reasons Why" puis par TikTok, comptabilise aujourd'hui plus de 3,1 milliards de streams, tant et si bien qu'il s'agit de la 22ème chanson la plus écoutée de l'histoire sur Spotify, derrière "Yellow" de Coldplay ! Un plébiscite dingue et inattendu qui a permis de mettre la lumière sur le groupe indie-folk californien, qu'il serait criminel de résumer à ce seul hit viral. 10 ans après sa sortie, et celle du magnifique disque "Strange Trails" dont il est issu, le combo américain est de retour dans les bacs avec son cinquième opus, "The Cosmic Selector Vol. 1".
L'actrice Kristen Stewart en guest
Un album qui résume parfaitement l'univers du groupe, entre romantisme et mélancolie, le tout enrobé dans une touche plus cinématographique. La présence de l'actrice Kristen Stewart ("Twilight") en spoken word sur le morceau "Who Laughs Last?" n'est d'ailleurs pas un hasard. Malgré la popularité acquise ces dernières années, le groupe mené par Ben Schneider n'a pas cherché à tomber dans la facilité en essayant d'un écrire un "The Night We Met 2". Au contraire, Lord Huron continue à creuser son sillon depuis une décennie, celui qui mène l'auditeur dans un voyage sonore et visuel aussi intense qu'émouvant. Sauf que cette fois-ci, un soupçon de psychédélisme s'ajoute à l'ensemble. Optant pour un concept particulier (un jukebox qui permet de choisir son destin comme une simple chanson), "The Cosmic Selector Vol. 1" nous embarque pour une virée nocturne, brumeuse... et forcément cosmique.
Presque susurrée, "Looking Back" offre une ouverture douce-amère et nostalgique avant un road trip sur les routes américaines, aussi bien goudronnées que musicales. Le superbe "Bag of Bones" convoque l'Americana, avec son riff de guitare hypnotique, "Nothing I Need" se la joue quasi country avec son banjo, "Who Laughs Last?", plus rock, est construite comme une course folle en pleine nuit sur une route sinueuse, tandis que "It All Comes Back" ressemble à une sortie dans l'espace, que n'aurait pas renié musicalement la Lana Del Rey des débuts. L'image est aussi importante que le son chez Lord Huron, comme si le groupe peignait déjà son univers avant de le mettre en musique. Au bout de ce voyage musical et céleste de 50 minutes, le quatuor laisse le choix à son auditeur, comme devant un jukebox : redémarrer le voyage à l'infini ou attendre (im)patiemment la deuxième partie. Nous, on a fait notre choix.