Après "Les derniers seront les premiers", "Mentalité pirate" et "Effet miroir", L'Algérino revient avec un nouvel album, "C'est correct". Défendu par le titre reggae "Avec le sourire", suivi de plusieurs titres comme "Allo maman", joli clin d'œil à la chanson française et dont le clip vient juste de sortir, ou encore "Classi", le rappeur originaire de Marseille, se confie sur son parcours et les coulisses de son nouvel album. Entretien.

Rencontre avec L'Algérino

Peux-tu nous parler de ta rencontre avec Akhenaton, en 2004 ?
C'est une rencontre déterminante pour ma carrière, sans doute le tournant. Je trainais avec Alonzo des PSY 4 de La Rime, quand je l'ai rencontré, et il m’a ensuite proposé de poser sur "Invictus". C’est un grand monsieur à qui je dois beaucoup, car à la base je n'avais jamais pensé que le rap allait être mon métier. C’est lui qui m’a donné envie de faire de la musique en tant que professionnel.

Quelles ont été tes inspirations pour ce nouvel album ?
Je m’inspire beaucoup de ce que je vis, de ce que je vois, et je rends ensuite mes expériences dans mes textes. "Allo maman" par exemple est mon petit bijou personnel : c’est le meilleur morceau de toute ma carrière, parce qu’il retrace bien ma vie, avec beaucoup d'émotion. J'y ai mis tous mes moments de détresse. Mais surtout c'est un cri du cœur, celui que l'on fait pour demander de l'aide à sa mère.

Pourquoi as-tu intitulé ton album "C'est correct" ?
Je n’avais plus d’idée, j’étais à court d’inspiration, car j'avais vraiment tout donné dans mes titres. Il fallait quand même donner un titre et j’ai lancé « c’est correct ! ». Finalement, ça me ressemble bien puisque c’est une expression que je dis tout le temps !

Visionnez le nouveau clip de L'Algérino, "Allo maman" :


Sur cet album, comme sur les précédents, on constate que tu t'es entouré de nombreux artistes, peux-tu parler de tes collaborations préférées ?
Je les apprécie toutes et je les réalise toutes en fonction des affinités humaines et artistiques. Avec Alonzo, évidemment, on s’amuse énormément en studio. C’est mon ami d’enfance, on se connait depuis l’âge de 12 ans ! Même s’il n’apparait qu’une fois dans mon album, il a suivi toute l’évolution de l’opus, comme je suis en train de suivre le sien. Quant à Gad Elmaleh, je ne le connaissais pas personnellement mais seulement à travers ses spectacles. Lorsque je l’ai fait "Johnny Hama", DJ Abdel l’a appelé. Il a écouté le titre, a adoré, puis il a posé sa voix. Avec Soprano, on se connait depuis tout petit, on a fait plein de titres ensemble et à chaque fois c’était un moment magique, comme avec le titre "Etoile d’un jour", présent sur la mixtape. On peut dire qu’avec Alonzo et Soprano, on forme la jeune génération qui émerge de la scène marseillaise.

Ton album n'est pas seulement un opus de rap, mais aussi de reggae avec le titre "Avec le sourire"...
Oui j’écoute à peu près tous les styles. Je pense qu'on peut ressentir l'âme d'un artiste, avec n'importe quel style de musique. C'est vraiment ce qui m'intéresse ! J'ai ainsi beaucoup de codes musicaux, beaucoup d'influences à l'esprit. Par exemple, "Avec le sourire" est né de musiques reggae que j'écoutais lors de la tournée. Arrivé en studio, tout m'est venu de manière instinctive. Côté variété française, on trouve le titre "Quoi de 9" qui est doté d'un côté rétro, mais il y aussi "Allo maman", clin d'œil à Alain Souchon. L'inspiration orientale est présente aussi puisque j'en écoute depuis tout petit.

Un album dans lequel on trouve un titre chanté à la fois en français et en anglais. Peux-tu nous parler de ta rencontre avec Tyler Lefevre ?
Ce morceau avec Tyler Lefevre est un pur hasard. Je voulais faire un titre avec une combinaison pop rock, parce qu'il y a beaucoup à faire, surtout dans les accords mélancoliques. Pour le coup, on s’est décidé à le faire à l’américaine : Tyler était à Paris, que j'ai rencontré grâce à Scalp. On a fait rapidement le titre "Rue de la vie". Ce genre de combinaison n'a pas encore été faite dans le rap français, car on pense plus à Rihanna et Eminem...