Crédits photo : Abaca
L'année 2020 n'aura été tendre avec personne. Soumis aux aléas de la pandémie mondiale de Covid-19, le secteur culturel a durement souffert de la fermeture des frontières et des salles de spectacles. Une étude réalisée par la revue spécialisée Pollstar chiffre à 30 milliards de dollars le montant des pertes générées par les multiples reports et annulations de concerts aux quatre coins du globe. Qu'ils soient de jeunes musiciens en développement ou des stars au rayonnement international, aucun artiste n'a été épargné par la crise. En arrêt forcé, Ricky Martin a été contraint d'annuler sa tournée commune avec Enrique Iglesias qui devait créer l'événement. « Nous avons été très prudents concernant le Covid-19. Depuis le mois de mars, nous vivons avec masques, gants et gel hydroalcoolique. Mais à Noël, nous avons craqué. Nous étions en manque de ceux que nous aimions. Nous avions besoin de nous réunir, de nous embrasser, de nous serrer dans bras » résume dans une interview accordée à Public celui qui est allé retrouvé les siens à Porto Rico avec son mari Jwan Yosef et leurs quatre enfants.

"Je suis très à l'aise dans ma peau"

Si la situation sanitaire a bloqué une partie de ses projets professionnels, le latin lover n'est pas resté inactif. Deux ans après son rôle dans la série "American Crime Story" sur l'assassinat de Gianni Versace, Ricky Martin a retrouvé le réalisateur et producteur Ryan Murphy pour "Jingle Jangle : un Noël enchanté" disponible sur Netflix. Et à 49 ans, Ricky Martin sait que sa plastique est un atout quand on travaille dans la musique et la comédie. Le secret de sa beauté ? « Peut-être un peu de Botox, par ci par là... Mais aussi beaucoup de relaxation » avoue-t-il, parfaitement transparent sur le sujet : « Mon capital, c'est ma voix mais c'est aussi mon physique. L'un ne va pas sans l'autre. Je m'entraîne comme un athlète. Je fais attention à ce que je mange. Toujours sainement et sans abus. Je suis très à l'aise dans ma peau, surtout depuis que je ne me mens plus à moi-même ».

Regardez Ricky Martin chanter "Livin' La Vida Loca" :

"J'ai surjoué les hétéros"

Longtemps catalogué comme un séducteur auprès de la gent féminine, Ricky Martin a décidé d'assumer publiquement son homosexualité en mars 2010, alors qu'il était en pleine écriture de ses mémoires. « Le jour où j'ai compris qu'il fallait que je livre au monde ma vérité, je me suis soudain senti léger ! Mon plus grand regret, c'est de ne pas l'avoir fait plus tôt » assure-t-il aujourd'hui, se désolant d'avoir protégé son image au lieu de vivre en accord avec lui-même : « J'ai longtemps dénigré la communauté gay. Je savais que j'étais homosexuel. Mais comme j'étais dans le déni et que je rejetais ma propre nature, j'ai surjoué les hétéros. J'ai vraiment été loin dans le mensonge ». Devoir travestir la vérité pour ne pas nuire à sa carrière lorsqu'il était au sommet avec "María" et "Livin' La Vida Loca" a été source de grande souffrance pour Ricky Martin, qui avait fait un burn-out dans les années 2000. « La pression du travail et l'attention médiatique entourant ma sexualité commençaient à devenir oppressantes. Ce n'était pas vraiment une dépression mais plus une envie de me rebeller » analyse avec le recul celui qui partage le duo "Simple" avec Sting.

Le déclic ? Il est venu d'une discussion avec son père, Enrique. « Je savais que je désirais des enfants, mais c'est aussi mon père qui m'a poussé à combattre mes peurs. C'est lui qui m'a dit : "Sois toi-même et arrête de vouloir te conformer à une image qui ne te correspond pas !" J'ai vraiment la chance d'avoir un père aussi ouvert d'esprit » se félicite Ricky Martin, heureux de pouvoir être un modèle pour des jeunes de la communauté LGBTQ+. Pour la star de 49 ans, « les choses évoluent dans le bon sens » dans la société actuelle. « Hollywood n'a plus peur de mettre en avant des superhéros gays qui ne sont pas ridicules et qui peuvent être de vrais badass » note-t-il, se disant fier d'être « latino, gay et marié à un Arabe ». Une source d'inspiration !