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Interprète des tubes populaires "Pour un flirt", "Chez Laurette" ou "Que Marianne était jolie", Michel Delpech est mort samedi 2 janvier, à l'âge 69 ans, des suites d'un cancer de la langue et de la gorge. Si la maladie l'avait forcé à se retirer de la scène en 2013, le chanteur n'avait pas abandonné ses projets. Au contraire. Il planchait notamment sur un album de reprises de ses chansons par la nouvelle génération, avec les noms de Louane, Vianney ou Coeur de Pirate en tête de liste. Le disque paraitra avant l'été et une émission consacrée aux cinquante ans de carrière de Michel Delpech lui rendra hommage à la fin du mois sur France 2.

"J'ai vécu hors de la réalité"

Aujourd'hui, quelques jours après sa disparition, Paris Match publie un entretien posthume avec Michel Delpech, pour la sortie d'un livre sur sa vie. L'artiste s'y confie notamment sur sa carrière jalonnée de succès et d'excès. « Tout était fou, démesuré.... Ça dépassait l'entendement. Sur scène, je voyais tout : les spectateurs électrisés au premier rang, les femmes qui s'offraient. On n'avait qu'à se servir... Des centaines de groupies attendaient à la sortie. On en repérait pour moi » a révélé Michel Delpech, confiant avoir eu « une femme dans chaque port ». Des fans qui flattaient son égo : « Elles se battaient pour nous, nous faisaient nous sentir les plus beaux, les plus forts ». Une période faste qui l'a fait vivre « hors de la réalité ».

"Le fric était là. J'ai flambé"

« De 20 ans à 30 ans, je ne me suis inquiété de rien. (...) J'ai flambé, j'ai connu le faste. Le fric était là. Les signes extérieurs de richesse, du showbiz, il me les fallait » s'est-il souvenu, affirmant ne pas avoir eu « le sens des affaires » et s'être même fait « escroquer ». « Au beau milieu des années 1980, je me suis retrouvé ruiné du jour au lendemain. (...) Il a fallu repartir de zéro, me relancer dans la chanson que j'avais délaissée » a-t-il déclaré, sans fard. Et les excès, Michel Delpech en a connu : « J'aimais bien boire des gin-tonic, du whisky, du cognac... J'étais à deux paquets de cigarettes par jour. (...) Le premier rail de coke c'était en 1979 pour terminer l'album "5 000 kilomètres". Divorce, faillite, j'accumulais les problèmes ».

"Pendant dix ans, j'ai usé de la coke"

Une période noire pour l'artiste. « J'étais eu trente-sixième dessous, à bout de forces, mentalement, physiquement. Cela a fini par m'entraîner vers la chute, la dépression. J'avais l'impression d'avoir fait le tour de tout, je n'avais plus envie de rien » s'est rappelé Michel Delpech, « mal dans (sa) peau » à ce moment-là. « J'ai même envisagé le suicide. De 1975 à 1985, pendant dix ans, j'ai usé de la coke - beaucoup trop à mon goût - comme d'un médicament, pour tenir, pour éviter de tomber dans la grisaille de la normalité. Je mélangeais avec de l'herbe, du haschich, vivant dans la crainte de la descente. Cela m'a isolé du reste du monde... Et du showbiz » a confié l'interprète de "Wight Is Wight", entamant alors « une traversée du désert » malgré l'amour et le soutien infaillibles de ses fans. « Le public, lui, ne m'a jamais lâché. Au contraire » s'est-il exclamé. Il pleure en effet sa disparition depuis quatre jours.