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Le procès du rappeur à succès MHD, jugé pour meurtre aux assises, se poursuit. Mercredi 20 septembre, lors du treizième jour du procès, l'artiste âgé de 29 ans connu pour sa série de freestyles "Afro Trap" - genre dont il est l'un des pionniers - et ses tubes "Bella", "Bébé" ou encore "A Kele Nta" a été appelé à la barre. Il était le dernier des huit accusés présents à l'audience (un neuvième suspect est en fuite et par conséquent absent) à être interrogé sur cette sordide affaire et a nié toute implication, comme depuis sa première garde à vue. Malgré tout, ce jeudi 21 septembre, 18 années de prison ont été requises à son encontre, comme l'a fait savoir l'Agence France Presse, alors qu'il risquait jusqu'à trente ans de réclusion criminelle.



Pour rappel, Loïc K. est décédé dans la nuit du 5 au 6 juillet 2018, après avoir été lynché dans la rue. Il a notamment été renversé par une voiture de marque allemande, passé à tabac et lacéré avec une arme blanche par une dizaine d'individus, avant de perdre la vie. Rapidement, les enquêteurs ont pu établir qu'il s'agissait d’un règlement de comptes entre bandes de cités rivales : celle des Chaufourniers, surnommée la Cité rouge, dans le XIXème arrondissement de la capitale, et celle, voisine, de la Grange aux belles dans le 10ème arrondissement. Les soupçons se sont vite portés sur le rappeur MHD, résident des Chaufourniers, pour une raison simple : le bolide, retrouvé incendié deux jours plus tard dans un parking, était le sien.

Dix-huit ans de prison ont été requis contre le rappeur MHD, jugé devant la cour d'assises de Paris pour le meurtre à Paris en 2018 d'un jeune homme, lynché dans le cadre d'un règlement de comptes entre bandes rivales #AFP pic.twitter.com/eH7VIchtlZ

— Agence France-Presse (@afpfr) September 21, 2023

Un verdict très attendu

Au cours de cette violente agression mortelle, Mohamed Sylla de son vrai nom aurait également traîné la victime qui se trouvait à terre pour l'éloigner du véhicule, tout en lui assénant plusieurs violents coups de pied au niveau de la tête, avant de quitter les lieux. De plus, la scène a été filmée et l'une des vidéos prise par un témoin depuis un appartement montre un homme lui ressemblant, avec des cheveux teints en blond et habillé avec un ensemble Puma. Or, c'est justement cette coiffure peroxydée qu'arborait alors MHD à cette époque et il était également à ce moment l'un des ambassadeurs de la marque de sport.

Au cours de l'enquête, plusieurs personnes interrogées ont par ailleurs affirmé l'avoir reconnu et être en capacité de l'identifier. « La teinture blonde en plein été, c'était banal » a quant à lui rétorqué l'artiste alors qu'il était interrogé. Placé en détention provisoire suite à sa mise en examen en janvier 2019, MHD a déjà passé un an et demi derrière les barreaux. Au cours de l'été 2020, il a été remis en liberté sous contrôle judiciaire contre une caution de 150.000 euros, mais sous certaines conditions. Il avait par exemple l'interdiction d'aller à Paris et devait se rendre chaque semaine au commissariat. Reste maintenant à voir s'il sera jugé coupable dans les jours à venir...