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Le verdict est tombé : MHD a été condamné à 12 ans de prison. La star montante du rap français comparaissait pour le meurtre d'un jeune homme survenu en 2018, dans le cadre d'un règlement de comptes entre deux bandes rivales. Si le chanteur n'a cessé de clamer son innocence dans les derniers jours du procès, la sentence prononcée ce samedi 23 septembre est irrévocable. Huit proches du rappeur étaient également accusés. Cinq d'entre eux ont également été condamnés avec des peines allant de 10 à 18 ans de prison, et les trois autres ont été acquittés. Pour Mohamed Sylla, de son vrai nom, cette condamnation sonne le glas d'une carrière débutée de façon fulgurante avant de s'effondrer comme un château de cartes.

"Un rappeur chasse l'autre"

En effet, MHD a été révélé aux yeux du grand public en 2015 avec sa série de freestyles dont "Afro Trap Pt. 3 (Champions League)" et sa fameuse phrase : « 75 c'est la Champions League / 91 c'est la Champions League ». Devenu en quelques mois une étoile montante du rap, il publie son premier album éponyme en 2016, qui s'écoule à 200.000 exemplaires et lui permet de faire une tournée à l'international. Alors que sa carrière semble définitivement lancée, tout bascule dans la nuit du 5 au 6 juillet 2018, durant laquelle une bagarre éclate entre deux bandes rivales dans le 10ème arrondissement de Paris, faisant un mort, Loïc, âgé de 23 ans. Dès lors, MHD fait la Une de tous les médias puis est placé en détention provisoire de janvier 2019 et à juillet 2020.

Ce placement en détention a un effet immédiat sur sa carrière. Son troisième album, "Mansa", sort à l'été 2021 et ne s'écoule qu'à 50.000 exemplaires. Il met plus d'un an à obtenir la certification disque d'or. Un chiffre très mitigé, au vu de ses prédécesseurs, dans un milieu très concurrentiel. « Il est arrivé avec un style très original, l'afro trap, qui mélangeait rap et sonorités africaines. Ensuite, il a arrêté de faire des sons à cause de son histoire, quand il était en prison » détaille au Parisien Tom, un fan de rap de 18 ans, qui pointe du doigt l'arrivée d'artistes comme Niska, Gazo ou Ninho qui ont pris le relais sur le devant de la scène urbaine : « Et moi et mes potes, on est passés à autre chose. Je me rends compte que l'on ne parlait même plus de MHD entre nous. Un rappeur chasse l'autre en fait ». Il faut dire qu'avec ce passé judiciaire, impossible de faire la promotion de son disque. « Il n'était pas du tout envisageable ni pour lui, ni pour nous de faire une semaine de "Planète Rap" chaque soir, comme si de rien n'était » poursuit Fred Musa, animateur de la célèbre émission "Planète rap" sur Skyrock.

Un troisième album au succès moindre

Mais l'animateur radio assure que certains morceaux de cet album "Mansa" ont été diffusés sur Skyrock : « On a programmé les titres de son dernier album ou les featurings qu'il a pu faire avec d'autres artistes, comme Dystinct ou Joé Dwèt Filé parce qu'il était présumé innocent et que ce n'est pas à Skyrock de faire la justice. Mais de toute façon, on sentait déjà qu'il y avait moins d'impatience et moins d'enthousiasme du public ». Selon lui, MHD s'était alors installé dans le Sud après sa libération provisoire : « Il a enregistré des nouveaux morceaux ces derniers mois, mais je ne sais pas ce qu'il avait prévu d'en faire. Je pense que lui et son entourage attendaient surtout l'issue du procès ». Condamné à 12 ans de prison, MHD pourra-t-il rebondir ou arriver à faire sortir des textes voire des chansons entières depuis sa cellule ? Affaire à suivre... Surtout que comme le rappellent nos confrères de BFMTV, nombreux sont les rappeurs à avoir fait des allers-retours en prison comme Rohff, Timal ou Moha La Squale, tout en poursuivant leur carrière.