Crédits photo : Bestimage
C'est la fin d'un long feuilleton judiciaire pour la chanteuse Kesha et le producteur Dr. Luke. Depuis 12 ans, l'interprète du tube "Tik Tok", qui a fait d'elle une nouvelle icône pop en 2009, accuse son ancien mentor de l'avoir abusée sexuellement une nuit d'octobre 2005, lorsqu'elle était une jeune artiste débutante de 18 ans. Une première déposition (dans le cadre d'un procès de l'agence de management DAS Communications pour non-respect de contrat) met le feu aux poudres en 2011 et fait imploser la relation professionnelle entre les deux artistes, liés contractuellement. L'enregistrement du deuxième album de Kesha, "Warrior", se fait à couteaux tirés, sur fond de divergences créatives. Tout bascule réellement en janvier 2014 lorsque la popstar entre en cure pour soigner des troubles alimentaires, pour lequel sa mère blâme Dr. Luke. Cette grosse prise de conscience pousse Kesha à déposer officiellement plainte contre le producteur, le 14 octobre de la même année, devant le tribunal de Californie pour abus sexuels et agressions, évoquant des pressions psychologiques constantes l'ayant fait plonger en dépression. Le même jour, Dr. Luke contre-attaque en déposant plainte à New York pour diffamation, s'appuyant sur d'autres déclarations sous serment de Kesha assurant que l'ex-patron du label Kemosabe Records ne lui a jamais fait d'avances sexuelles.

"Seul Dieu sait ce qu'il s'est passé"

L'affaire, aux multiples rebondissements, prend une ampleur médiatique considérable en février 2016 lorsque le mouvement #FreeKesha s'empare des réseaux sociaux, alors que la chanteuse est déboutée par un juge de New York de sa demande d'être libérée de son contrat avec celui qu'elle accuse d'être son bourreau. « Je n'ai pas violé Kesha et je n'ai jamais couché avec elle. Kesha et moi étions amis depuis de nombreuses années et elle était comme ma petite soeur » atteste publiquement Dr. Luke, alors que des manifestations éclatent devant les bureaux de Sony Music. Les mains liées concernant sa carrière musicale, Kesha abandonne finalement sa plainte en août. Une expérience traumatisante qui sera au coeur de son troisième album "Rainbow" (2017). Depuis, les démêlés judiciaires se concentraient sur les différents procès pour diffamation... qui prennent finalement fin aujourd'hui, avec la conclusion d'un accord entre les deux parties, juste avant la tenue d'un nouveau procès qui était prévu en juillet.

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Dans un communiqué commun, Kesha certifie que « Seul Dieu sait ce qu'il s'est passé ce soir-là ». « Comme je l'ai toujours dit, je n'arrive pas à me rappeler de tout ce qu'il s'est passé. Je suis impatiente de clore ce chapitre de ma vie et d'en commencer un nouveau. Je ne souhaite rien d'autre que la paix entre toutes les parties impliquées » écrit la chanteuse de 36 ans, dont le nouvel album "Gag Order" vient de paraître. De son côté, Dr. Luke réaffirme qu'il est « absolument certain que rien ne s'est produit ». « Je ne l'ai jamais droguée ni agressée, et je ne ferai jamais ça à personne. Dans l'intérêt de ma famille, je me suis vigoureusement battu pendant presque 10 ans pour laver mon nom. Il est temps pour moi à présent de mettre ce sujet délicat derrière moi et d'avancer dans ma vie. Je souhaite bonne chance à Kesha » écrit-il.

Lets look at the wording of Kesha’s statement and her post in 2016 #FreeKesha https://t.co/QBGuRgNjd3 pic.twitter.com/jddHgR0KqF

— ∀sad cɥ ‎چ‎ أسد (@blckmrshmllow) June 22, 2023

Des propos qui jettent le trouble dans la communauté de fans de Kesha, persuadée que la chanteuse a été contrainte de faire ces déclarations pour se sauver d'un procès couteux. Une hypothèse renforcée par une publication publiée par la musicienne en avril 2016, lorsqu'elle refusait un accord à l'amiable en affirmant qu'on lui proposait de lui accorder sa liberté à la condition qu'elle reconnaisse avoir menti. « Il faudrait que je M'EXCUSE publiquement et affirme que je n'ai jamais été violée. C'EST CE QU'IL SE PASSE à huis clos. Je ne retirerai pas la VÉRITÉ. Je préfèrerais laisser la vérité ruiner ma carrière plutôt que mentir pour un monstre » précisait-elle alors...