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Le moins que l'on puisse dire c'est que Jean-Louis Murat n'a pas sa langue dans sa poche. Et son interview dans le nouveau numéro des Inrocks, à l'occasion de la sortie de son nouvel album "Innamorato", le prouve une nouvelle fois. L'artiste explique être fier de son statut actuel : « Je n'aurai jamais la popularité de Mylène Farmer et alors ? (...) Je ne dirais évidemment pas que j'ai recherché l'insuccès, mais être adoubé par un peuple qui ne jure que par Johnny Hallyday ou Patrick Bruel m'aurait sacrément embêté. La France reste le pays de la revanche des médiocres ». Au passage, le rockeur décédé en 2017 et dont l'album "Mon pays c'est l'amour" s'est écoulé à 1,5 million d'exemplaires en a pris pour son grade. « A cause de la popularité de chanteurs minables et ringards comme Johnny Hallyday, c'est comme si on avait cultivé l’abrutissement en étendard national. Pourtant, le jour de sa mort, ce fut un soulagement. Comme un 6 juin 1944 pour la musique. A cause de lui, nous sommes passés pour des tocards pendant cinquante ans » s'est désolé Jean-Louis Murat, regrettant que « les artistes ne prennent jamais parti » désormais.

"PNL, une vaste et funeste blague"

Et on ne peut pas dire que la musique urbaine qui cartonne actuellement soit non plus sa tasse de thé. Dans le viseur de Jean-Louis Murat ? Le duo PNL dont l'album "Deux frères" a réalisé un démarrage record. « PNL est au rap américain ce que Richard Anthony était à Bob Dylan. Autrement dit, une vaste et funeste blague » a-t-il lâché durant l'entretien, avant d'ajouter : « Les médias ne devraient d'ailleurs même pas les prendre au sérieux ». Pour Jean-Louis Murat, les deux rappeurs « sont des petits Macron qui essaient de faire du pognon en ayant le QI d'une fourchette » : « PNL, c'est du niveau du Club Dorothée. Même La Bande à Basile, c'était mieux ». Il a même dénoncé les manigances derrière le carton de NOS et Ademo : « Je ne te parle même pas des fermes à clics en Afrique ou en Asie sur lesquelles repose le succès artificiel de PNL pour exploser le nombre de streams ou de vues sur YouTube ». Selon lui, « chaque époque a ses fardeaux » comme ce fut le cas avec Téléphone dans les années 80. « La musique est malheureusement une activité artistique où l'on peut réussir sans talent » analyse-t-il.

Jean-Louis Murat a également envoyé une pique à deux artistes féminines : « J'ai demandé à Camille et Angèle de chanter à mes côtés, mais j'attends encore leurs réponses ». Cependant, s'il regrette l'absence de contre-culture aujourd'hui, l'interprète de "Si je devais manquer de toi" se dit impressionné par la chanteuse de "Balance ton quoi" : « Je suis bluffé par Angèle, on dirait Lio période Banana Split avec un bac +12 ! ». Tout n'est donc pas perdu !