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La France s'est embrasée jeudi 16 mars à 15h18. Après deux mois de discussions houleuses et de compromis à l'Assemblée nationale et au Sénat sur l'épineuse question sur la réforme des retraites, la Première ministre, Élisabeth Borne, a décidé d'engager la responsabilité de son gouvernement en utilisant l'article 49.3 de la Constitution, qui permet son adoption sans vote. Un discours qui s'est tenu sous les huées d'une partie des députés d'opposition, qui ont brandi des pancartes où il était inscrit "Démocratie" et "64 ans, c'est non", avant d'entonner la Marseillaise. Partout dans les pays, sur la place de la Concorde à Paris mais aussi à Toulouse, Rennes, Bordeaux, Lille ou Marseille, des manifestations spontanées ont éclaté pour dénoncer cet acte du gouvernement, alors que le projet de loi est massivement rejeté par la population. « Avec le président de la République, nous voulions aller au vote. Jusqu'à la dernière minute nous avons tout mis en oeuvre pour réunir une majorité sur ce texte. Mais certains des députés ont joué une carte personnelle (...) on a constaté que le compte n'y était pas » s'est justifiée Élisabeth Borne au JT de 20 heures de TF1, qui a donc préféré faire passer cette loi en force plutôt que subir un camouflet lors du vote prévu à l'Assemblée nationale.
"On ne dirige pas la France comme on dirige une banque"
La crise politique et sociale, qui dure depuis déjà deux mois avec de multiples grèves, risque donc de s'intensifier dans les jours à venir alors que plusieurs motions de censure vont être déposées pour contrer l'exécutif. Toujours très engagé sur les questions sociales, Gauvain Sers, a décidé de commenter ce sujet brûlant d'actualité en chanson. Depuis le centre culturel de Marly le Roi (78) où il se produisait hier soir, l'artiste a improvisé à la guitare un petit texte corrosif adressé directement à Emmanuel Macron. « En ce jour de réforme des retraites adoptée par la force via le 49.3, j'avais envie de vous chanter ma petite lettre à Monsieur le président » explique-t-il, guitare en main, avant de débuter son morceau : « Monsieur le président, j'prends la plume aujourd'hui / Comme l'ont fait Boris Vian, et Renaud après lui / J'ai l'espoir qu'une lettre sera peut-être lue, quand le bruit sous vos fenêtres vous ne l'entendez plus / Monsieur le président, seriez-vous dur d'oreille / Pour bafouer si longtemps un boucan sans pareil ? / C'est le peuple qui gronde, qui occupe vos boulevards / Pendant que la bête immonde se rapproche du pouvoir ».
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"Il est fini le temps des magouilles, des calculs"
Sur un petit air léger, l'interprète de "Ta place dans ce monde" s'évertue alors à étriller les actions du président, dénonçait « l'injustice qui fleurit », la police qui « cogne des innocents », « l'hôpital qui se meurt » ou « les enseignants qui se saignent aux écoles ». « Monsieur le président, si j'ose ces quelques vers / Peut-être impertinents, c'est qu'on marche de travers / Oubliez l'arrogance au fond de votre planque, on ne dirige pas la France comme on dirige une banque » poursuit Gauvain Sers, qui regrette que « les rires en pagaille ne résonnent plus / Quand une usine se taille, quand un père s'est pendu ». « Notre belle maison brûle, il est fini le temps des magouilles, des calculs » lance-t-il un peu plus loin, avant de conclure, comme une promesse : « J'ai le coeur à combattre l'absurdité humaine / Armé d'une feuille A4, alors à une prochaine ». Une vidéo live déjà partagée plus de 13.000 fois sur Facebook.