Crédits photo : pochette de l'album ''True''
Dire que l'album d'Avicii était attendu serait sous-estimer le succès phénoménal qu'a connu le jeune DJ cette année. Et oublier que le Suédois travaille discrètement à cette sortie depuis plusieurs années. On l'a d'abord connu sous le pseudonyme Tim Berg. Son titre "Seek Bromance" avait connu un vrai plébiscite en Europe du Nord et même en France, où il a été largement diffusé en clubs. Difficile également de passer à côté de "Levels", avec son sample de "Something's Got a Hold on Me" qui a donné des idées à Flo Rida, ou encore "Fade Into Darkness", entaché par un cafouillage juridique lors du lancement de "Collide", la version Leona Lewis.

Mais deux ans plus tard, Avicii remet les choses à plat. Bénéficiant d'une notoriété grandissante - il a trois millions de fans sur Facebook -, il a annoncé au premier semestre la sortie de son premier album studio, un album qu'il promettait « fidèle à ce que je suis, fidèle à Avicii ». Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il n'a pas fait les choses à moitié pour lancer cet opus, introduit au public par le single "Wake Me Up!", tube mondial mélangeant électro et folk avec la voix d'un invité inattendu, Aloe Blacc. C'est pour surfer sur ce succès mondial que Tim Berg dévoile ce mois-ci son premier album, pour lequel il a su s’entourer. Sans forcément opter pour des têtes d’affiches, le DJ a eu du flair et du goût en collaborant notamment avec le brillant chanteur suédois pop-soul Salam Al Fakir (avec qui il avait déjà collaboré par le passé pour le titre "Silhouettes"), le flamboyant Adam Lambert (en manque d’un nouveau tube mondial, les années passant depuis "Whataya Want From Me"), un mythique Nile Rodgers en plein retour en grâce sur les bandes FM grâce à Daft Punk, ou encore la sensation du moment Imagine Dragons, dont le titre "Radioactive" squatte les classements du monde entier.

Quelques prises de risques et du tube à foison

Avicii fait également montre d’une certaine originalité dans ses productions, pour sans doute se démarquer de la concurrence. Là où notre David Guetta (inter)national opte généralement pour une boîte à rythme méticuleusement pensée pour s’immiscer dans le cerveau du public, Avicii ose parfois la guitare sèche : on a évidemment en tête le côté légèrement country de "Wake Me Up!", premier single finalement assez représentatif de l’ambiance générale de l’album. Une ambiance assez organique que l’on retrouve par exemple sur le tubesque "Hey Brother" ou le mélancolique "Heart Upon My Sleeve" (feat. Imagine Dragons), qui met en exergue un délicieux mélange de cordes en tous genres. Avicii ose même parfois la reprise aux antipodes de son répertoire en s’attaquant aux torturés Anthony & The Johnsons sur le titre "Hope There’s Someone". Qu'on aime ou qu'on déteste, on salue la prise de risque.

Evidemment, Avicii n’en oublie pas la création de tubes dancefloor. C’est, ne l’oublions pas, la vocation première de ce genre d’artistes et, ça tombe bien, "True" est un concentré de singles potentiels. "You Make Me" (feat. Salam Al Fakir), déjà dans les bacs, aura certainement du mal à trouver sa place dans les charts mondiaux en dépit de son efficacité, souffrant de l'omni-présence de son prédécesseur qui refuse de lui laisser la place. Mais difficile de ne pas penser à "Lay Me Down" pour prendre le relais. Avicii, Adam Lambert et Nile Rodgers sont réunis pour proposer un titre qui surfe sur la vague disco revival : une bombe qui va, à n’en pas douter, rythmer les soirées lorsqu’elle sera exploitée, ce qui semble une évidence.