Aller au contenu

Marina & The Diamonds | Electra Heart


Morangos

Messages recommandés

En ce qui concerne la pochette, je suis vraiment désolée, mais je la trouve hideuse.

J'ADHERE MOINS : LIVING DEAD, TEEN IDLE, HYPOCRATES, FEAR AND LOATHING.

 

34y9p1v.jpg

 

On est d'accord pour dire que Starring Role détruit la galaxie ?

 

Je suis tout à fait d'accord avec toi, Starring Role mérite au moins une sortie single, elle pourrait faire un très gros carton. Sinon, ma critique est prête, le brouillon fait une copie double complète. Je la fignole et je la poste dans le courant du week-end.

  • Like 1
Lien vers le commentaire
  • 2 semaines après...

Marina est Electra Heart.

 

Après un premier album remarqué, mais au succès mitigé (les critiques étaient bonnes, le succès commercial était assez décevant) et une fantastique envolée dans le monde de Marina et de ses Diamants, nous voici propulsées dans la vie d'Electra Heart, anti-héroïne et alter-ego de Marina. Rencontre avec le personnage et découverte d'une chronique dénonçant les vices et les travers du star-system américain.

 

Avant même de commencer ladite chronique à proprement parler, il peut être intéressant de noter la gradation dépeinte par la tracklist de l'album, annonçant l'ascension et la déchéance du personnage (« Primadonna », « Fear and Loathing »).

C'est donc sans surprise que l'album s'ouvre sur « Bubblegum Bitch », produite par Dr. Luke, grand producteur à l'origines de multiples succès populaires aux États-Unis (il signe également les deux pistes suivantes, « Primadonna » et « Lies », aux côtés de Cirkut et de Diplo). Le concept de l'album est donc particulièrement bien rôdé. C'est efficace, tantôt pop-rock, tantôt dance, et un brin générique dans l'idée. Heureusement, la voix et la plume de Marina sont, quant à elles, toujours présentes et évitent aux morceaux de passer inaperçus. « Primadonna », premier single du projet, peut sérieusement faire penser à une maquette destinée à Katy Perry. La première ballade du disque, « Lies », est assez innovante de par sa production, car il est assez rare de voir Diplo signer des ballades. Le morceau reste très épuré, et ses arrangement sont assez discrets, voire en retenue, pour laisser le charme de la voix de Marina opérer. Le texte de la chanson est assez prenant, mais la voix de Marina semble plus artificielle, plus théâtrale, à l'image d'une mauvaise prestation d'Electra. Cependant, la mélodie et les émotions que dégage Marina compensent très largement ce petit bémol, et tendent même à l'effacer.

Le restant de l'album est quant à lui produit par les producteurs habituels de Marina, à savoir Greg Kurstin et Liam Howe (qui lui ont produit l'intégralité de son précédent album, The Family Jewels). Seul le titre « Homewrecker », le suivant, est produit par Rick Nowels (on lui doit quelques morceaux pour Lana Del Rey, Lykke Li et Jason Mraz), et il surprend. Déjà, parce qu'il tranche avec ses habituelles productions orientées indés. L'introduction dépeint Electra, comme son nom l'indique, en gentille briseuse de ménages, et le morceau joue beaucoup sur les modulations vocales de Marina, comme le prouve le refrain. Les passages parlés font penser au phrasé-rappé qu'a pu lancer Lana Del Rey, et contrebalancent avec la rapidité des refrains. Concernant le travail vocal, Marina a fait un très bon travail et on prend un malin plaisir à chanter avec elle sur ce morceau, à sombrer dans sa folie vengeresse. Il est également important de noter que ce morceau conclut le premier acte de l'album, à savoir l'ascension d'Electra dans le star-system américain (chaque acte se composant de quatre chansons).

Le second acte de la chronique de notre anti-héroïne s'ouvre sur « Starring Role », une poignante ballade qui est également le morceau préféré de Marina sur cet album. Elle reprend le côté théâtral de « Lies », mais se concentre sur une mélodie plus travaillée, moins épurée. La chanson est assez rapide, et l'auditeur se plonge mieux dans l'intrigue de la chanson. Il n'y a aucun doute, cette chanson est l'une des meilleures de l'album et possède un véritable potentiel de séduction auprès du public. La métaphore avec le casting de film et la place qu'occupe Electra dans le cœur du garçon auquel elle s'adresse est également très bien trouvée. Les deux morceaux suivants, « The State of Dreaming » et « Power & Control » sont assez différents, mais possèdent deux points communs : ils ont des mélodies entêtantes et se complètent très bien sur le thème des désillusions. Tandis que le premier a des airs de belle ballade sur les couplets et se transforme en pépite pop sur les refrains, le second se veut beaucoup plus sombre dans l'esprit, tout en gardant ce soupçon de pop-gentillette que l'on trouvait dans « The State of Dreaming », et expose au travers d'une comparaison avec un homme (un amant, un réalisateur, on ne sait pas) les travers du métier et la corruption. « Power & Control », par ailleurs, est annoncé en tant que second single de l'album. Par ailleurs, le morceau suivant, « Living Dead », pourrait faire office de single par la suite. C'est certainement le morceau le plus accessible de l'album. Il fait penser à certains morceaux des années 90s par moments (l'instrumentale semble parfois faire un petit clin d'oeil au « Sweet Dreams (Are Made of This)» d'Eurythmics). Il exprime par ailleurs très bien ce qui se dira dans l'acte final de l'album, l'errance et la « mort artistique et médiatique » d'Electra. Le morceau est percutant, et taillé pour une exploitation internationale.

L'acte final d'Electra Heart s'ouvre sur l'une des plus bonnes surprises de l'album, c'est « Teen Idle », qui raconte la vie normale que regrette Electra. On peut également y voir un très gros clin d’œil au titre « Girls » présent sur le premier opus de Marina, puisqu'il fait également un portrait très peu élogieux des demoiselles. En effet, dans ce morceau, elles se saoûlent pour oublier des garçons, ou parce que c'est tendance. Cependant, le morceau reste assez agréable et dans la continuité de l'album, tout en intégrant certains aspects du premier album dans la chanson (notamment les « super, super, super! »). Ce morceau s'écoute assez facilement et devrait rassurer les fans apeurés par le changement drastique dans la pop de Marina.

L'acte se prolonge sur un mid-tempo intitulé « Valley of the Dolls » et comme son titre l'indique, il témoigne de l'errance artistique et médiatique d'Electra. Il s'agit d'un bon morceau, avec une bonne interprétation, de bonnes paroles et un bon rythme, mais qui reste un peu trop lisse et sans réelles surprises pour l'album. Il s'agit selon moi d'une de la piste la plus faible de l'album. Heureusement, le morceau suivant rehausse très vite le niveau de l'album. « Hypocrates » est un morceau assez doux, proche de l'acoustique, qui s'adresse directement aux magnats de l'industrie et où Electra Heart se dresse face à ceux qui ont fait sa gloire et sa plongée dans les méandres du star-system. Les paroles sont assez directes et violentes pour le thème exploité, mais la douceur du morceau en fait un morceau totalement approprié pour l'album, alors que c'est le plus différent au niveau de la production. Une exploitation du titre devrait séduire un public plus conventionnel, qui offre une réelle pause de fraîcheur dans un album qui commence à prendre une tournure plus sombre et plus vicieuse. La dernière piste de l'album est également la première piste dévoilée par Marina (le concept de l'album ayant été annoncée par différents clips) pour présenter son projet. La piste en question, « Fear and Loathing », est certainement l'une des plus belles pistes de l'album, mais qui laisse l'auditeur sur sa faim. La piste est aérienne, assez sobre et poignante, qui fait le point sur la carrière d'Electra Heart, au travers de Marina elle-même, par moments. Il s'agit donc d'une sorte de schizophrénie que Marina nous propose sur ce titre : Marina donne réellement vie à son personnage qu'est Electra Heart, et elle s'exprime à cœur ouvert sur les motivations de son album. Le clip proposé offrait une version raccourcie de la chanson, qui s'éteignait sur Electra qui affirmait que sa mort était proche. La fin de la chanson dure quelques secondes de plus, et décrit son envie d'apogée, et on ne peut que penser au triste « Club des 27 » avec la manière très morbide, mais cependant magnifique, que Marina propose sur ces dernières paroles. Electra Heart tire sa révérence pendant que Marina reprend le contrôle de son album, de son personnage et de tout ce qui entoure ce projet. La dernière minute, où la grand-mère de Marina s'exprime en grec, est touchante de par son intention, mais reste quelque peu inutile sur le fond, puisqu'on aimerait tout simplement en avoir plus sur la chanson.

 

En définitive, Marina propose un très bon album. Il ne faut pas avoir peur de dissocier cet album du précédent, bien que l'évolution musicale soit assez surprenante. Il faut voir cet album, qui est annoncé comme un album-concept, comme un premier album que livrerait Electra Heart à son public. La pop de Marina a évolué, son style aussi, mais heureusement, son style et sa capacité à tenir un album sur toute la longueur restent, quant à eux, les mêmes. Electra Heart repose donc sur de très grosses ficelles, apparentes, mais qui ne dérogent pas au plaisir que les écoutes procurent à l'auditeur.

 

Note : 16/20.

Ne pas louper : Hypocrates, Living Dead, Teen Idle, Starring Role.

  • Like 11
Lien vers le commentaire

Bah personnellement, j'ai compris ça comme ça. Je trouvais ça intéressant de voir qu'elle avait rôdé un projet dans les moindres détails, surtout pour les productions de Dr. Luke entassées au début du disque pour ensuite avoir tout un tas de productions par les producteurs de The Family Jewels, quoi. Ensuite, le truc des trois actes, c'est la première chose que j'ai compris en voyant la tracklist. Et ensuite, je pense que ça relève surtout de quelques traductions .. ^^

Mais merci à toi Luxurious.

 

Quant à Up!: je suis désolé mais j'ai vraiment un problème avec Valley of the Dolls. C'est pas qu'elle mauvaise, très loin de là. Mais je trouve qu'il y a toujours une jolie surprise sur chaque titre, ou du moins, une surprise. Et là, j'ai beau écouter la chanson, je ne la trouve pas. Ca me gêne pas mal, à vrai dire.

  • Like 3
Lien vers le commentaire

Marina est Electra Heart.

 

Rencontre avec le personnage et découverte d'une chronique dénonçant les vices et les travers du star-system américain.

 

 

 

 

L'acte se prolonge sur un mid-tempo intitulé « Valley of the Dolls » et comme son titre l'indique, il témoigne de l'errance artistique et médiatique d'Electra. Il s'agit d'un bon morceau, avec une bonne interprétation, de bonnes paroles et un bon rythme, mais qui reste un peu trop lisse et sans réelles surprises pour l'album. Il s'agit selon moi d'une de la piste la plus faible de l'album.

 

 

Pour moi, l'album se rapproche plus d'une mise en valeur artistique des vices de la célébrité qu'à une véritable dénonciation....

 

 

Concernant "Valley of the Dolls" comme moins bonne piste de l'album, je dis NON ! Ce titre est hypnotique à souhait décrivant avec plein de poésie la mort des "stars". Je cherche désespérément à visionner le film du même nom...

 

A part ça, j'aime beaucoup ta critique, de bonne taille et agréable à lire, bravo !

  • Like 1
Lien vers le commentaire
  • Membres qui parcourent ce sujet   0 membres

    • Aucun utilisateur enregistré regarde cette page.
×
×
  • Créer...