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il y a 11 minutes, carver a dit :

Léa est le nom pour l'article pas son vrai nom.

 

On tombe pas des nues en lisant l'article c'est assez fidèle à l'idée qu'on se fait de la partie sombre. Le gars qui a lâché 35000 euros pour se faire insulter et bouziller son projet est pas mal non plus.

Sur son Wikipedia 

Léa paci a abandonné l enregistrement de son second album( malgré un single annonciateur de l album) après des soucis personnels 

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il y a 25 minutes, fredo a dit :

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Léa paci a abandonné l enregistrement de son second album( malgré un single annonciateur de l album) après des soucis personnels 


Mais là on parle de 2012 et Léa a sorti son premier album vers 2017 

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Révélation
Cela fait maintenant huit ans que Léa (1) n’a plus touché à sa guitare. Depuis qu’elle a mis fin à sa relation avec le chanteur et compositeur Emmanuel Da Silva, qu’elle s’est «libérée de son emprise», elle a stoppé net sa carrière de chanteuse. «J’ai longtemps pensé que j’étais responsable de ce qui m’était arrivé. Puis je me suis rendue compte que j’étais en fait au cœur de quelque chose, que j’étais une victime. Et ça a été un choc.» Sa parole est limpide. Elle raconte, presque froidement, avec une certaine sidération tout de même, ces deux années passées aux côtés d’Emmanuel Da Silva entre 2012 et 2014, ponctuées «d’humiliations et de mensonges». Et elle n’est pas la seule. Inès (1), elle, se souvient de cinq années durant lesquelles elle était «à la botte» du musicien, et dont elle s’est finalement tirée, abîmée et meurtrie. «A la fin, je ne supportais plus ma vie. Etre entourée de mensonges, de violence… Si ça avait duré plus longtemps, je pense que je l’aurais payé encore plus cher.»
Le public français a réellement découvert Emmanuel Da Silva en 2005 avec son premier album solo, Décembre en été. Son single l’Indécision le propulsait alors en tournée des festivals, en live sur France Inter, en habitué de l’émission Taratata. A l’époque où la nouvelle chanson hexagonale voit pulluler les artistes usant de prénoms en guise de noms de scène, lui choisit de ne garder que son patronyme. A presque 30 ans, et après plus de dix ans de carrière, il devient un musicien populaire, adepte d’une chanson acoustique et romantique, parfois écorchée, parfois poétique, souvent les deux. Son deuxième album, De beaux jours à venir, sort en 2007. Il commence alors à composer pour ses pairs et à intervenir comme réalisateur auprès d’artistes tels qu’Elsa Lunghini, Jenifer, Hélène Ségara ou encore Yseult et Julie Zenatti. Ses albums solo deviennent certes plus confidentiels, mais au début des années 2010, son nom résonne encore largement dans le milieu et dans les médias.
«Réduite à une espèce d’objet de fantasme»
Léa rencontre Emmanuel Da Silva en 2012. Elle a alors la trentaine, est chanteuse, n’est pas une inconnue dans la musique française et travaille sur son second album. Elle a les textes, les compositions, mais il lui faut un réalisateur. Un ami musicien lui souffle donc le nom de Da Silva. «Ils avaient fait un album ensemble, ça c’était très mal passé humainement. Mais il semblait pouvoir m’aider artistiquement.» Léa contacte Da Silva via Facebook et obtient très vite une réponse positive. A l’époque, elle est un peu découragée professionnellement. «Tout de suite, j’ai vu une lueur d’espoir. Il s’est mis à m’envoyer beaucoup de messages, il me posait plein de questions personnelles, me faisait des compliments, me draguait. Il est devenu une sorte de présence constante.»
Leur première rencontre a lieu à Paris lors d’un concert du chanteur. Ils passent une nuit ensemble, Léa quitte son compagnon à son retour en province. «Quand il l’a su, Da Silva a tout de suite saisi l’opportunité et a débarqué chez moi. Il a fait en sorte que j’écarte tous mes musiciens prétextant leur manque de talent ou leur incompétence, tous les gens avec qui je travaillais. Il les a évincés petit à petit pour prendre leur place.» Léa ignore encore qu’Emmanuel Da Silva est marié. C’est un de ses musiciens qui la prévient, celui-là même qui confie aujourd’hui à propos de leur relation : «Emmanuel m’a dit qu’il était amoureux d’elle.» Le chanteur quitte Léa, mais continue de venir la voir, lui fait entrevoir l’idée d’une relation libre. «Evidemment, c’était à sens unique. J’étais de toute façon incapable d’aller voir ailleurs.» Il dénigre l’entourage professionnel de Léa dans des mails assassins que nous avons pu consulter. «Au bout de six mois, on n’avait toujours pas travaillé sur mon album, raconte-t-elle. Du coup, j’étais dans la merde, coincée, j’avais écarté tout le monde. Il ne restait plus que le label, qui était censé payer l’album. Eux, il ne les avait pas évincés, évidemment.» Très vite, elle se retrouve sous emprise, dépendante professionnellement, isolée avec un réalisateur-amant qui lui explique que si elle n’accepte pas telle ou telle chose, leur collaboration prend fin. «Tu es en train de perdre ton réalisateur», lui écrit-il. Plusieurs fois, il feint de mettre ses menaces à exécution.
«De temps en temps, il revenait, continue Léa. J’étais tellement désespérée que j’acceptais de coucher avec lui. Je ne savais plus quoi faire. Il fallait toujours que je cède pour rattraper une situation et je me retrouvais tout le temps à me mettre à sa disposition. Il me poussait à faire des choses, des choses auxquelles je n’aurais jamais pensé. Il me disait qu’être pute, c’était un super métier, que ma force, c’était mon cul. Des choses très violentes. J’étais réduite à une espèce d’objet de fantasme, un objet sexuel. J’avais l’impression de ne plus servir qu’à ça. Il mettait les filles en concurrence, ça allait loin. Il me disait : “Avec elle, je fais ça.” Un peu comme un défi.» A cette époque, Da Silva entretient en effet plusieurs relations simultanément, dont une avec Inès depuis deux ans.
«Des messages, des mails, des menaces»
Emmanuel Da Silva et Inès se rencontrent en 2010 dans un cadre professionnel. Elle a 22 ans, travaille dans l’industrie musicale, et sort, comme Léa, d’une période difficile. «Ça se voyait, assure-t-elle. Je pesais à peu près 40 kilos. J’étais une proie facile. Si c’était arrivé quelques années plus tard, je n’aurais pas sombré comme j’ai sombré.» De l’aveu de plusieurs musiciens qui ont travaillé avec Da Silva à différentes époques, certaines femmes qu’il fréquente se ressemblent en plusieurs points. L’un d’eux, Alain (1), qui a collaboré avec lui pendant dix ans, remarque : «Manu [Da Silva, ndlr] a toujours une espèce de factotum avec lui, une fille, le même profil, qui est anorexique. C’est sa bonne en fait.» Contacté, Emmanuel Da Silva dément fermement, nous renvoyant à son assistante, Stéphanie Daccache, qui explique travailler depuis onze ans avec un homme «honnête», «passionné», «correct», qui a une «empathie énorme, qui est généreux et qui sait reconnaître le talent et le travail». Cependant, une troisième femme, chanteuse, raconte qu’au moment d’entamer une relation sentimentale avec Da Silva en 2018, elle sortait de dépression, d’une rupture, et que le chanteur «a appuyé sur plusieurs points sensibles et abusé de sa position en [lui] promettant des débouchés professionnels afin de [la] séduire».
Au début pourtant, Inès est emballée par cette relation naissante. Elle est séduite par l’estime que Da Silva lui porte, par son intelligence. Et par son talent. «Sa force de séduction est incroyable», concède-t-elle. Le terme «séduction» revient dans les propos de la grande majorité des personnes interrogées au cours de cette enquête. Inès continue : «Les premiers mois, c’était génial. Son avis était parfois très bon, professionnellement, ça me faisait grandir. Mais très vite, quand les choses ne se passaient pas exactement comme il le voulait, quand j’avais le courage de dire que ça ne pouvait pas continuer, il m’envoyait des messages, des mails, des menaces. Il devenait omniprésent. Il y avait une intimidation, il réécrit les histoires, il ment…» Elle décrit un travail de «sape psychologique», «fait en amont», et qui rompt ses barrières psychologiques. «Il ne supporte pas qu’on lui dise “non”, il insulte. On avait des disputes violentes.» Inès, comme les autres femmes interrogées, assure ne pas avoir été frappée par le chanteur. Cependant, elle raconte longuement un homme «pervers dans ses relations intimes et professionnelles», l’installation d’un «rapport de domination». Emmanuel Da Silva assure n’avoir «harcelé ou manipulé personne». Et ajoute : «Il y a eu des relations amoureuses houleuses, mais je n’ai jamais contraint personne à rien, jamais.»
«Il y a tout un système autour de Da Silva»
Entre 2010 et 2013, Inès est très présente. Les collaborateurs de Da Silva la connaissent, mais personne ne semble réagir. Pas même Alain, qui avoue pourtant en avoir discuté avec d’autres musiciens travaillant avec le chanteur. «On voyait la catastrophe arriver», avoue-t-il. Cette absence de réactions est certainement ce qui hante le plus Inès aujourd’hui. Sa situation était pourtant «parfaitement lisible». Elle ajoute : «Ce silence m’a toujours interloquée. Personne ne m’a jamais dit “Casse-toi de là”. Alors que des gens de confiance savaient tout, des collaborateurs et collaboratrices ont fermé les yeux sur pleins de choses. Il y a tout un système autour de lui, même si certains hommes ont aussi beaucoup subi.» Alain est entre deux eaux. Il avoue se sentir complice, affirme que Da Silva «n’a pas un rapport normal aux femmes», que c’est enfoncer une porte ouverte que de le dire. «Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’il cloisonne tout. C’est un manipulateur pur, il n’est pas très étonnant que je n’aie rien vu.» Inès confirme que Da Silva fait en sorte que les gens ne se voient pas, ne se croisent pas. Alain, lui, se contredit souvent, mais finit par lâcher avec une pointe d’humour : «Peut-être que je suis un peu sous emprise, moi aussi. En tout cas, j’ai toujours pensé que c’était un homme qui prenait sa revanche sur les bonnes femmes. Il met de l’orgueil à ramener des pépettes.»
A la fin de l’année 2012, après plusieurs mois de relation, Léa démarre enfin l’enregistrement de son album avec Da Silva au studio ICP, situé à Bruxelles, et où il a ses habitudes. Il s’agit d’un studio résidentiel où les artistes et les équipes peuvent dormir sur place dans des chambres séparées, travailler le jour ou la nuit. «Là, j’ai vécu l’agonie, assure-t-elle. Il voulait modifier toutes mes chansons, il dénigrait mes capacités, me disait que je n’étais pas une vraie chanteuse, que je ne savais pas écrire. J’avais perdu toute confiance en moi, j’étais au fond du trou. Il m’a humiliée devant tout le monde, devant ses musiciens. Ils ont l’habitude, ils sont tout à fait au courant de ce qu’il se passe. Il y en a un seul qui m’a mise en garde, c’est Alain. Il m’a dit de faire gaffe à moi, il est venu me parler dans ma chambre. Et quand Emmanuel l’a su, il m’a traitée de pute, de salope, il pensait que j’avais couché avec lui. C’était faux. Presque tous les soirs, il venait me rejoindre dans ma chambre au-dessus du studio. Au bout d’une semaine, j’ai dit stop. J’avais envie de disparaître.»
Il faut pourtant que Léa enregistre les voix de son album, qu’elle chante. Alors, elle redescend au studio et entame dix jours «éprouvants», ponctués d’encore plus d’humiliations, le tout devant l’ingénieur du son et les musiciens engagés par Da Silva. Ce dernier, à l’évocation de tensions qui auraient pu avoir lieu durant des sessions d’enregistrement qu’il chapeautait, se dit «choqué que l’on puisse lui reprocher ce type de comportement».
«Mon banquier m’appelait pour me demander ce qu’il se passait»
Surtout, l’album ne ressemble plus du tout à ce que Léa avait imaginé. Da Silva a réécrit l’essentiel de ses chansons. «Tout ça pour pouvoir se mettre en édition avec moi et avoir plus de droits, ajoute la chanteuse. Il a massacré mon disque.» C’est également ce que raconte Charles (1), chanteur ayant fait appel à Da Silva pour son album au milieu des années 2000. «Il répète un schéma, explique-t-il. C’est une fausse relation, une mainmise qu’il a sur vous. Dès le départ, il vous demande de vous taire. Il vous donne l’impression que vous ne savez absolument rien faire et construit un disque qui est plus ou moins le sien, notamment en termes de droits. Il place ses mots, puis ses phrases, puis ses textes… Il est obsédé par l’argent.»
Il en va de même pour Vivien (1), lui aussi chanteur. En 2017, il cherche à lancer sa carrière en enregistrant un album et demande à Da Silva de réaliser le projet. A sa surprise, celui-ci répond positivement et accepte même de faire un duo avec lui. Ils se retrouvent au studio ICP à Bruxelles et enregistrent un titre. «Tout s’est d’abord très bien passé. Mais j’ai tout de même senti qu’il avait un rapport particulier à l’argent.» Vivien l’avoue : il est un peu aveuglé par la notoriété de Da Silva. Il est tout de suite impressionné par les premiers résultats, par les pointures qui viennent travailler avec lui, par ce studio mythique qu’il a la chance d’occuper. Même s’il s’entend dire qu’il est nul, qu’il ne sait pas chanter, Vivien encaisse. Après tout, il sort du conservatoire classique, «les castrateurs», il connaît. Ce qui le surprend cependant, c’est de devoir régulièrement donner plus d’argent à Da Silva pour telle ou telle prestation, souvent en dernière minute. Vivien se retrouve plusieurs fois à aller à la banque pour retirer 5000 euros en liquide. «Mon banquier m’appelait pour me demander ce qu’il se passait. Mais j’étais prêt à tout pour y arriver. Il fallait toujours payer les musiciens au black. Donc vous lui filez une enveloppe, Da Silva prend une commission, et il donne ce qu’il veut à ses gars. Ils ne disent rien, ils ferment les yeux sur des trucs absolument abominables.»
Pendant l’enregistrement, Vivien demande à Da Silva s’il pense pouvoir lui dégoter un duo avec un chanteur français bien connu du grand public. C’est possible, et la session studio est calée en 2018. «Mais deux jours avant, je reçois un mail de Da Silva m’expliquant qu’il reste 15 000 euros à payer. J’avais déjà versé au moins 10 000 euros. Son assistant m’a même dit que c’était trop cher. J’ai dit à Manu que je ne pouvais pas payer cette somme. Il m’a répondu : “Si tu ne veux pas payer, c’est pas grave, on arrête tout.” Ce qui signifie qu’on ne termine pas l’album et qu’il n’y a pas de duo. Il savait très bien que je ne pouvais pas dire non.» Quelques semaines plus tard, lors d’une des dernières sessions, Da Silva envoie valser les chaises. Et s’en va. Vivien se souvient : «Il a dit : “Je ne veux plus travailler sur ce projet, allez vous faire foutre.” Je me suis retrouvé tout seul avec l’ingé son, des dépenses colossales et un projet inachevé. J’appelle ça du racket.» L’album se termine sans Da Silva et coûte donc à Vivien plus de 35 000 euros.
Commission en cash
Alain, qui a travaillé sur le projet, assure que ce montant est normal au vu des musiciens engagés et du studio loué. De son côté, Da Silva explique ces sommes par des dépenses supplémentaires comme les boissons, l’hébergement des artistes, les trois repas par jour, les billets de train, la mobilisation d’un orchestre à cordes… Il insiste sur le fait qu’il n’a jamais failli à ses obligations contractuelles. Vivien, comme d’autres professionnels interrogés, maintient que «c’est peut-être ce que dépense une maison de disques, mais ça n’est pas ce que dépense un artiste indépendant». Et Alain d’ajouter : «Manu a essayé de prendre le plus d’argent possible, mais ça n’est pas non plus du délire. Alors après, est-ce qu’on s’est fait plaisir ? Est-ce qu’on aurait dû enregistrer dans des conditions plus modestes ? Bon, sûrement. Mais Vivien a aussi vu les choses en grand.»
Ce dernier assure avoir fourni une somme de 1500 euros pour payer le fameux chanteur en vue du duo. Lors de la remise de l’enveloppe, Da Silva aurait pris une commission en cash, sans prévenir Vivien. Da Silva nie catégoriquement. Contacté, le chanteur en question n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet. Sébastien, ingénieur du son ayant travaillé avec Da Silva entre 2015 et 2018, dit ne pas être spécialement choqué par cette pratique supposée. «Par contre, là où j’ai compris qu’il y avait un problème, c’est pendant l’enregistrement de l’album de Caroline (1), une chanteuse amateure. Elle était visiblement assez riche et faisait cela pour son plaisir. Un jour, on monte une séance studio avec des cordes. Pour elle, c’est magique. Elle a trente musiciens qui sont là pour jouer ses chansons. C’est un moment important. Quand elle arrive, Da Silva et elle vont dans une pièce, et elle ressort en pleurant. Comment peut-on en arriver là ?» Plusieurs sources affirment que les sommes demandées à cette artiste sont bien plus élevées que les tarifs habituels. Sollicitée par nos soins, Caroline n’a pas souhaité témoigner, mais glisse que «ça ne s’est pas particulièrement bien passé».
«J’y ai laissé des plumes et de l’argent»
Sébastien est aussi choqué par la manière dont Da Silva parle de Caroline lorsqu’elle n’est pas là. D’ailleurs, Alain nous explique qu’elle est «bête comme ses pieds». Lorsque la chanteuse est seule dans la cabine d’enregistrement et qu’elle n’entend pas ce que Da Silva et son équipe peuvent dire derrière la console, les commentaires acerbes fusent. «Les artistes n’entendent pas, c’est un peu le jeu», se défend Alain. Vivien a vécu la même chose. «Je le sais car une fois, ils ont oublié d’éteindre leur micro. J’ai donc entendu Da Silva dire : “Bon, dépêche-toi de terminer ce projet de merde, je veux plus entendre ce con.”… J’ai halluciné.» Lorsqu’on lui demande s’il lui est déjà arrivé d’humilier des artistes en studio, Da Silva dément fermement et parle de «frictions» inhérentes à l’enregistrement d’un album. Vivien assure quant à lui ne pas renier sa collaboration avec Da Silva. «Mais c’est un gourou. J’y ai laissé des plumes et de l’argent, il est évident que je dois repartir à zéro. Parce que les professionnels du milieu savent des choses et que c’est désormais un handicap d’avoir travaillé avec lui. Pour la suite de ma carrière, je vais devoir changer de nom de scène.»
Léa, elle, n’a pas eu cette force. Après la sortie de son album dont elle se sent totalement dépossédée, après les violences psychologiques subies, elle ne parvient plus à manger, tombe en dépression. Durant des années, elle ne peut même plus écouter de musique, et met fin à sa carrière. Da Silva a disparu de la circulation après les sessions si chaotiques, «après avoir pris son chèque», ne réapparaissant que de manière impromptue à coups de messages.
«Ce que Da Silva a tué en elle, il l’a définitivement tué»
Elle a mis des années à retrouver confiance en elle, à entamer une thérapie, à se reconstruire professionnellement et à se projeter dans une nouvelle relation amoureuse. «Pour moi, la vie n’avait plus aucun sens. Je me disais que je n’aurai jamais d’enfant, que je ne rencontrerai plus personne. Je ne voulais plus entendre parler des hommes. Je voyais de la manipulation partout.» Charles, qui avait pourtant collaboré étroitement avec Léa avant qu’elle ne rencontre Da Silva, affirme : «Elle ne sera plus jamais la même. On a essayé de refaire de la musique ensemble, elle n’y arrive pas. Artistiquement, elle est morte. Quand on détruit quelqu’un, c’est fini, il y a une part de cette personne qu’on ne retrouve plus. Même après des excuses, même après reconnaissance des faits, même après un verdict ou des témoignages, ça ne revient pas. Parce que l’emprise l’a flinguée, lui a tatoué le cerveau. Ce que Da Silva a tué en elle, il l’a définitivement tué.»
A partir de 2013, la relation entre Inès et Da Silva s’est faite plus éparse et épisodique. En 2015, elle s’arrête définitivement après qu’Inès a rencontré quelqu’un. «Ce comparatif avec une relation normale a été un déclic. De toute manière, ça aurait été trop dangereux pour ma santé mentale et physique de continuer. J’ai dû me faire violence. J’ai eu la chance de me sevrer de toute culpabilité, mais ça laisse des traces, ça vous change profondément parce qu’on se dit qu’on a accepté des choses. Si les dernières années me semblent si lourdes, c’est parce que pendant cinq ans, il n’y a pas eu de légèreté dans ma vie. S’il y en avait, elle était fugace, et aujourd’hui, elle est salie.»
Emmanuel Da Silva conteste cette enquête en tout point, jugeant «ces allégations très fortes et extrêmement violentes». Il assure que la seule fois où il n’a pas terminé un album sur lequel il avait été engagé, le coréalisateur avec qui il travaillait s’en est chargé. «Je suis d’autant plus surpris de ces griefs que j’ai pour habitude de collaborer avec des personnes ayant de fortes personnalités, qu’on ne saurait décrire comme étant potentiellement “vulnérables ou sous influences” et qui savent parfaitement affirmer leurs choix.» Le chanteur souligne également son engagement actuel au sein du quartier de déradicalisation de la prison pour femmes de Rennes, rappelle qu’il a écrit une chanson intitulée la Fille en 2017, et se dit «pas du tout macho et plutôt féministe».
(1) Les prénoms ont été modifiés.

C'est glauque

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Il y a 4 heures, Maou a dit :

En 2022 qui est intéressé par Da Silva ? Ça fait pas vendre ! 

 

Deux poids deux mesures.

C’est malheureux quand même.

 

Ça serait Calogero, ça serait déjà chez Hanouna.

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