Bonjour Renan, comment as-tu vécu l’énorme succès de ton premier album "Repenti" ? (Nikolas Lenoir, rédacteur)
Après avoir vendu 800.000 albums et mené une tournée triomphale, comment as-tu trouvé l’inspiration pour ce nouveau disque "Le Clan des Miros" ?
Je me suis justement souvenu des moments vécus sur la tournée et l’envie de les revivre de nouveau. Cela a été le point de départ pour retourner au studio et préparer une nouvelle tournée.
Avais-tu une pression particulière ?
Non car j’ai toujours pris du plaisir à écrire des chansons et à faire des choses minutieuses. Il me semble important d’être fier de mes chansons et de vouloir les défendre longtemps. Je préfère donc me concentrer sur cela plutôt que de m’attarder sur des attentes éventuelles.
Est-ce que le fait d’être auteur compositeur est une liberté totale ou parfois une angoisse que les chansons soient totalement dépendantes de ton inspiration ?
Pour moi, c’est une grande liberté. Je fais vraiment ce que j’ai envie de faire. Les chansons me plaisent et je peux tout maîtriser. J’ai aussi l’impression que cela a plus d’intérêt de présenter des choses que je fais volontairement.
Retrouvez le clip de "La Fille de la Bande" :
On retrouve dans "Le Clan des Miros" des chansons avec des univers très imagés. Comment abordes-tu les textes ?
Je les vois un peu comme des rêveries. Je me demande ce que j’aimerais vivre, qui j’aimerais rencontrer et c’est souvent le point de départ. J’agrémente cela de ma vie, des rencontres, des lieux que j’ai vus, des choses que j’ai entendues, d’un livre, d’un film, d’une musique… Il y a cependant trois ou quatre chansons sur l’album qui sont plus personnelles.
Comment t’est venue l’idée d’appeler ce disque "Le Clan des Miros" ?
Les chansons "On n’est pas à une bêtise près" et "Rue de l’Oiseau-lyre" sont-elles un moyen d’exprimer ta nostalgie de l’enfance ?
C’est vrai et c’est certainement dû à mon âge. Je viens d’avoir trente ans et c’est une période plus adulte bien que la vie que je mène me permet de rester adolescent entre guillemets. J’ai également cette nostalgie car j’ai eu une enfance très heureuse et cela coïncide avec ma découverte de la musique.
"On n’est pas à une bêtise près" est la chanson phare du film "Le Petit Nicolas". Comment es-tu arrivé sur ce qui est devenu le plus grand succès cinématographique français en 2009 avec presque 5,5 millions d’entrées ?
L’équipe du film est venue me trouver pour que j’écrive le générique. J’ai voulu en faire un texte personnel en me replongeant dans mes souvenirs d’enfance.
Retrouvez le clip de "On n’est pas à une bêtise près" :
Pour une chanson de Bande Originale, on aurait pu davantage d’attendre sur un film de mafieux… avec l’idée du repenti également…
Cela a été le hasard. Je n’allais pas au devant de ce genre d’expérience mais c’est arrivé pile au moment où j’écrivais mon disque. C’est un peu comme si on me donnait un thème de chanson et j’ai bien aimé le faire.
Est-ce une expérience que tu souhaites renouveler ?
Je ne vais pas au devant de cela mais je suis à l’écoute des projets, des rencontres… J’aimerais bien par contre composer un jour toute la musique d’un film.
On parlait du rapport à l’enfance et on retrouve aussi une évocation de la famille sur ce disque avec les titres "Grand-Père" et "Grand-Père II". Comment t’est venue l’idée de ces deux chansons à la fois drôle et caustique ?
Tu avais participé au clip "Les Affranchis" d’Alexis HK et vos univers artistiques sont assez proches. Est-ce que tu te sens comme faisant partie d’une famille musicale dont vous feriez partie ?
Je me sens proche dans le sens où l’on fait de la chanson française. J’ai une grande amitié pour Alexis HK et cela nous permet de pouvoir vraiment partager cette passion commune.
Tu avais fait un duo avec Élodie Frégé sur "Bang Bang" dans un TNT Show présenté par Laurie Cholewa. Est-ce que tu sens proche de son univers artistique ?
Je la connais beaucoup moins et on s’était simplement croisés pour ce duo. On s’est aussi vu deux ou trois fois en plus et c’est une artiste que j’apprécie.
Tu décris des personnages aussi ordinaires qu’atypiques et tu apportes un regard attendrissant sur ces antihéros. D’où vient cette forme de compassion ?
Dans "Ridicule", tu chantes "Je suis de cette jeunesse qui a eu les fesses bien au chaud chez ses parents". Penses-tu que cela est emblématique de notre génération ?
Je pense qu’il y a encore beaucoup de monde qui n’a pas eu la jeunesse que j’ai eue. La mienne fut très heureuse et c’est plutôt une manière de remercier mes parents. Ils ont beaucoup éveillé ma curiosité et ils m’emmenaient avec mon frère et ma sœur aux musées, en voyages… et cela m’a permis de découvrir un peu le monde.
Le nouvel extrait de l’album est le très beau titre "Nantes". Pourquoi as-tu choisi cette ville et non pas Morlaix ou Rennes ?
(Rires) Nantes a pour moi une dimension poétique grâce à la chanson de Barbara. J’ai certainement une nostalgie qui vient de là. Il est vrai aussi que ce nom allait bien dans l’écriture, dans les rimes et pour l’image que j’ai de cette ville.
Retrouvez le clip de "Nantes" :
Ce deuxième album semble être dans la cohérence et la lignée du premier. Est-ce que tu l’envisageais ainsi ?
Tu es né à Paris mais comme je l’évoquais, tu as grandi en Bretagne. Quel attachement as-tu à cette région ?
C’est un très grand attachement car j’y ai toutes mes racines, j’y ai découvert la musique, fait mes premiers concerts. J’y ai mes amis… Je ne sais pas si c’est quelque chose de particulier mais les gens qui habitent en Bretagne sont fiers d’y vivre.
Par rapport à ton succès, on a le sentiment que cela s’est construit dans une certaine discrétion. Est-ce que c’était souhaité ?
Tu es actuellement en tournée. Comment la vis-tu ?
Je la vis très bien. Les musiciens et l’équipe technique sont les mêmes que sur la tournée précédente. Il y a un esprit de famille et une connivence qui permet d’être un peu plus lâché sur scène. Je pense d’ailleurs que les gens s’en rendent compte sur scène.
As-tu commencé à réfléchir au prochain album ?
Un peu et notamment dans la manière de l’enregistrer. Je suis en train de me faire mon studio, un peu comme un laboratoire et j’ai des bouts de textes, de mélodies… Le puzzle s’assemblera quand j’aurai un peu plus de temps.
On parlait tout à l’heure des collaborations avec Alexis HK, Benoît Dorémus et du duo avec Élodie Frégé. Tu as participé à l’album "Le bal des gens bien" de Salvatore Adamo avec votre duo "J’avais oublié que les roses sont roses". C’est un artiste qui fait peut-être moins partie de ta "famille musicale" ?
Je trouve que c’est quelqu’un qui fait son métier comme je l’aime, avec une certaine discrétion et en toute simplicité. Il aime la musique, les textes et au contraire, je me sens assez proche de lui. Il était venu me voir en concert au Cirque Royal de Bruxelles et il avait apprécié. C’est ainsi qu’il m’a invité sur son album de duos.
Est-ce que tu as envie de chanter avec d’autres artistes, de se retrouver ainsi sur des duos ?
Ce ne sont pas des envies particulières mais des choses qui se passent sur des rencontres. Je ne suis pas à l’affût de cela car au contraire, je suis plutôt à l’aise quand c’est fait naturellement et qu’il y a quelque chose qui relève de l’amitié qui se passe.
Aimerais-tu écrire pour d’autres artistes ?
Je ne sais pas trop car jusqu’à présent, je n’ai jamais vraiment réussi à m’immiscer dans l’univers artistique de quelqu’un d’autre. Il m’est arrivé de travailler sur des textes et sur des musiques avec Alexis HK et Benoît Dorémus. Ce sont avant tout des amis et cela se fait donc très naturellement.
Quel message aimerais-tu adresser au public et aux internautes ?
J’espère surtout que les gens vont venir me voir. J’aime prendre beaucoup de liberté par rapport à un album et quand on se retrouve sur scène, il se passe quelque chose de différent, les arrangements sont revisités, il y a plus d’énergie et il y a également une dimension visuelle qui est importante dans le spectacle. J’encourage aussi les gens à venir découvrir s’ils ne connaissent pas ou s’ils se disent que ce n’est pas vraiment le style de musique qu’ils écoutent.
