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En 2019, Rose publiait "Kérosène", un album et un roman dans lesquelles elle retraçait sans fard sa descente aux enfers, son addiction à la drogue et sa longue mais difficile renaissance. « Ecrire, ce n'est pas de la poudre magique, c'est aussi parce que ça occupe, ça prend du temps, ça fait penser à plein d'autres choses. Ça m'a fait travailler. Je n'ai pas l'habitude de travailler. J'écris avec l'inspiration et j'avais l'impression que l'inspiration pouvait naitre des psychotropes. On faisait beaucoup de chansons la nuit en buvant, en fumant... J'avais peur d'écrire à jeun. Et là c'était du travail, je n'attendais pas l'inspiration puisque j'avais quelque chose à raconter. (...) Ça m'a fait mettre sur papier l'enfer. Plus je le mettais, plus je m'en éloignais car plus il me faisait peur. Je l'ai vraiment diabolisé, souligné » racontait-elle dans une interview à Pure Charts, n'omettant rien des épisodes mouvementés de sa cure de désintoxication. Mais aujourd'hui, "Kerosène" lui semble « tellement loin ». Pas seulement à cause de la pandémie, mais parce que Rose a été frappée par la maladie. « Lorsque les confinements successifs furent levés, ce n'est pas des concerts qui m'attendaient, mais un cancer du sein » révèle-t-elle aujourd'hui.

"La musique a disparu de ma vie pour un temps"

Sur Instagram et sur son blog, Rose décrit le choc d'apprendre cette nouvelle terrible de la part de son médecin. « La musique a disparu de ma vie pour un temps, et pas mal de choses aussi, laissant de plus en plus de place à la maladie mais à la guérison surtout. (...) Je n'avais pas mesuré l'impact de cette nouvelle sur tous les pans de ma vie. Je pensais perdre mes cheveux, et devenir une de ces femmes "warriors", à qui la maladie offre une nouvelle façon de voir de la vie. Une de ces femmes qui vont chercher en elles une force insoupçonnée, découvrent leur vocation ou écrivent des livres qui s'intitulent "merci pour ce cancer". Rien ne s'est produit comme je l'imaginais » témoigne l'interprète de "Larmes à paillettes".

Son désarroi, sa colère, son espoir aussi, Rose les a consignés dans un livre qui paraîtra à l'automne aux éditions Eyrolles. « J'ai commencé à tenir un journal à l'annonce de mon cancer du sein, sûrement parce que j'avais peur de ne pas le prendre au sérieux. L'écrire le rendait concret. Et puis je ne me suis plus arrêtée de parler à mon MacBook Air, parce que mon cerveau bouillonnait comme l'enfer, et que ça m'aidait un peu » explique l'artiste de 43 ans, qui a subi « une ablation d'un sein et deux mois de radiothérapie » afin d'empêcher la maladie de progresser. « L'entourage ne cesse de répéter "C'est derrière toi maintenant", et on se surprend à vouloir reprendre sa vie d'avant. Pourtant, je n'arrivais pas me sentir libérée. Ni même soulagée. J'étais épuisée et éteinte. On m'a parlé de contrecoup, j'ai attendu qu'il passe. Et en attendant, j'ai écrit » indique-t-elle.

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"Je n'avais pas prévu d'écrire un livre"

La chanteuse le précise, ce journal, dont on aperçoit quelques extraits sur une image, n'avait pas « vocation initiale à être publiée ». « Il est le témoin de ce que je ne pensais pas vivre, de ce que je croyais derrière moi et a le mérite de m'avoir suivie au jour le jour dans cette épreuve personnelle, tant sur le plan physique que psychologique. Il est le reflet fidèle de mon parcours. Et finalement, étonnamment, il ne parle pas tant que ça du cancer... » assure Rose, qui relatera dans cet ouvrage ses nombreuses interrogations face aux différentes étapes de son combat quotidien. Avec, toujours, un certain franc parler. « Non seulement tu crois voir une lumière qui n'en est pas une, mais en plus tu te prends un train dans la gueule sans même avoir rien compris » peut-on lire sur l'une des pages qui sera publiée dans quelques mois.