Crédits photo : Capture France 2
En septembre 2019, Rose se livrait comme jamais sur son cinquième album "Kérosène", qui s'accompagne d'un livre du même nom. Deux projets très intimes sur lesquels elle raconte sa descente aux enfers après le succès de son tube "La liste", et sa destruction notamment à travers l'alcool et la cocaïne. L'interprète de "L'inconnue c'est moi" était invitée hier après-midi de l'émission "Ça commence aujourd'hui", animée par Faustine Bollaert sur France 2, dont le thème était "Tout pour être heureux, mais ils sont sombré...". En toute franchise, Rose est revenue sur ce mal-être qui a été son quotidien dès le début de sa carrière, né du sentiment de l'imposteur. « Je ne me sens pas hyper à l'aise, j'ai du mal à accepter le succès et surtout les revenus qui vont avec. Aujourd'hui encore, je ne comprends pas » confie l'artiste, qui confesse que « ça a été trop facile et trop vite ».



A l'époque, son premier album "Rose" (2006) se vend à 650.000 exemplaires, et, paradoxalement, Rose, pleine d'un « vide chronique », bascule du côté obscur : « Je sens que ma place est un peu volée, j'étais dans le milieu de la musique, je sentais que les gens du rock, mes amis, se disaient : "Avec tout ce qu'on fait, on n'y arrive pas mais elle, elle y arrive". Je me sentais gênée par rapport à la rapidité du succès ». Celle qui chante "Rien de spécial" avec Julie Zenatti est alors devenue quelqu'un d'autre : « Faut que je montre que je suis rock'n'roll, que j'ai du second degré, j'en rigolais beaucoup. J'ai commencé à être la nana qui ne veut plus jamais rentrer. Il fallait qu'on m'aime autrement que par Rose (...) Ça a été étrange... Même mon père, j'avais cette impression qu'il y avait un regain d'amour pour Rose, car il est musicien. Je me disais : "Est-ce qu'on va m'aimer parce que je suis Rose ?" ».

"Pour être partout, il y a des drogues qui aident à tenir"

Très lucide sur son parcours, Rose, aujourd'hui sobre depuis le 11 octobre 2017, a expliqué ce qui se cachait derrière tout ça : « Je ne voulais pas qu'on m'aime, je voulais être la préférée. L'envie d'être tout le temps là, pour que jamais quelqu'un ne vous remplace en fait, m'a fait faire des folies (...) Quand on a envie d'être partout, on est un peu nulle part, on s'épuise. Pour être partout, il y a des drogues qui aident à tenir le coup ». Mélangeant alcool et cocaïne avec excès, Rose explique qu'elle n'avait alors plus faim, plus sommeil et qu'elle se sentait « surpuissante ». Mais elle n'a pas vu venir ce qui allait arriver : « Au début, on est jeune donc ça va, on a la santé, et il y a les moyens qui vont avec. Ce n'est pas glauque, c'est rock'n'roll. On a des gueules de bois comme plein de gens mais un peu plus sévères. Après, la descente est monumentale ».

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Et son état a forcément eu un impact sur sa carrière. « Honnêtement, je pense qu’il y a eu des gros ratés. J'ai des souvenirs d'émissions ratées, de moments où j'arrivais alors que je n'avais pas dormi de la nuit. Les maquilleuses n'arrivaient pas du tout à faire quoi que ce soit (...) Je n'étais pas là. Quand on est dans cet état-là, on ne comprend pas trop. On est sur scène, on est aphone. J'ai saboté pas mal de choses » a-t-elle expliqué sur le plateau, elle qui s'est alors retrouvée perdue dans ses excès, alors que le succès disparaissait : « J'étais dans la destruction de tout, pas que de moi, des relations avec les gens… La destruction de tout ce qui était beau, tout ce qui aurait pu être beau ». Comment s'en est-elle sortie ? Grâce à son fils Solal. « Le déclic ça a été vraiment la vision de mon fils orphelin de maman » a confié l'artiste, très émue, qui a été prise en main à l'hôpital de son plein gré. Si le chemin a été long, Rose va mieux et prépare aujourd'hui un deuxième livre. Elle souhaiterait également écrire des chansons pour d'autres artistes.