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Propos recueillis par Julien Gonçalves.
Vous avez hésité avant de tenter l'aventure Eurovision ?
Jean-Karl : On ne s'est pas posé la question en ces termes-là. On nous a demandé si on avait une chanson à proposer éventuellement. Il se trouve qu'on avait déjà écrit cette chanson, "Mercy". On s'est dit : "Franchement, si on doit participer à l'Eurovision, autant que ce soit avec cette chanson-là". On s'est dit qu'il n'y avait pas de meilleur théâtre que l'Eurovision pour chanter cette chanson et ce message-là. On est parti un peu là-dedans comme ça, sans trop se projeter non plus.
Jean-Karl : Comment on peut savoir ça ?
Emilie : Moi, je pense qu'elle fait partie de ces chansons qui, quand on les écrit, on ressent tout de suite qu'il y a quelque chose de fort. Souvent, c'est quelque chose d'immédiat. Ça nous l'a fait avec quelques titres qui se sont déroulés comme un fil, très rapidement. Celle-là, elle en fait partie. Quelque part, c'est allé vite, et quelque part, on a aussi apporter beaucoup de soin au choix des mots. On a voulu restituer exactement l'histoire de Mercy, qui est une histoire vraie. On ne voulait pas galvauder quoi que ce soit, on ne voulait pas tomber dans le pathos. En l'écrivant, c'est sûr on se disait : "Justement, faisons attention, n'abîmons pas cette histoire". On a voulu restituer l'émotion qu'on a eu en découvrant cette naissance, donc essayons de le faire le mieux possible. Oui, c'était tout de suite important, c'est ce que j'ai ressenti en le faisant.
Jean-Karl : Après, on ne peut pas imaginer, on ne peut pas prévoir que les gens l'aiment autant et la portent autant. C'était vraiment incroyable. On a pris conscience de la force de cette chanson après la demi-finale de "Destination Eurovision". Pendant toute la semaine, on a reçu des centaines de messages...
Emilie : De toute la planète !
Jean-Karl : Et là on s'est dit : "Ah ouais, là il y a un truc qui nous dépasse un peu".
Emilie : Des retours qu'on a, et il y en a beaucoup beaucoup beaucoup. Il y a quelque chose qui revient toujours, c'est le sentiment positif que génère cette chanson. C'est une chanson qui fait du bien. Nous, c'est ce que ça nous a fait quand on a appris cette naissance, on a eu cette grande chaleur dans la poitrine. (Sourire) C'est ce que provoque la chanson, et c'est ce que souvent les gens nous disent. Je ne pense pas qu'il y ait de risques de mal interpréter quoi que ce soit. C'est tellement simple comme histoire. Il n'y a rien de plus simple. C'est l'histoire d'une naissance miraculeuse. Ça ne peut pas être mal pris.
Regardez l'interview de Madame Monsieur :
Vous stressez à quelques jours de l'Eurovision ?
Emilie : On est très impatients. Là, ça fait bientôt trois mois "Destination Eurovision"...
Jean-Karl : Il faut y aller là maintenant !
Vous vous attendiez à ce que ce soit aussi fatigant ?
Emilie : On a l'air crevé là, c'est ça ? (Rires)
Jean-Karl : C'est sûr que c'est fatigant. Après, ça reste que du plaisir, du bonheur, des rencontres, de la musique, des concerts... C'est vraiment une expérience fabuleuse. On ne vivra ça qu'une fois dans notre vie. Donc on essaie de profiter. On avait un petit peu travaillé avec Alma, bien avant "Destination Eurovision", et on avait pas mal discuté avec elle. Elle nous avait expliqué à quel point c'était fatigant.
Emilie : Elle nous avait prévenus !
Justement, c'était ma question suivante. Est-ce que le fait d'être deux, et un couple dans la vie, vous aide au quotidien pour l'Eurovision ?
Emilie : Bien sûr. On se le dit souvent dans les moments où on est vraiment crevés. On est beaucoup en voyage. Il faut être toujours à fond, être d'humeur égale, défendre la chanson avec la même ardeur. C'est plus facile d'être deux. Au-delà de ça, il y a l'émotion qu'on a sur scène. C'est très difficile d'expliquer ce qu'on ressent quand on est sur scène et que les gens chantent la chanson avec nous. Là, on n'a pas besoin de se l'expliquer, on sait exactement ce que ressent l'autre. C'est super émouvant. Donc, ça c'est pour les moments positifs. Après, il y a des moments plus durs où on comprend aussi ce que vit l'autre. Bien sûr, c'est une grande force. Et heureusement qu'on le fait ensemble car je ne sais pas si ce serait facile de vivre aussi loin l'un de l'autre.
Regardez la reprise de "L'oiseau et l'enfant" par Madame Monsieur :