Crédits photo : Bestimage
« 12 points pour la France » : c'est ce que La Zarra espère entendre le 13 mai 2023 à Liverpool, sur la scène de l'Eurovision. D'origine canadienne et marocaine, la chanteuse, glamour à souhait, a été choisie pour représenter la France lors de l'emblématique concours musical, sans même passer par la case sélection nationale via le vote du public, comme il était de coutume depuis deux années. « La vie est belle parce qu'elle est faite de rencontres. Cette rencontre avec La Zarra a changé la tournure des choses. Ça a été un coup de coeur » atteste Alexandra Redde-Amiel, la cheffe de la délégation française, qui ne tarit pas d'éloges à son sujet : « Mystérieuse, inspirante, charismatique, La Zarra est une femme et une artiste moderne avec une signature "so chic" à la française. Une voix qui nous transporte à travers le temps, en nous faisant voyager à plusieurs époques ».

"Chanter, ce n'était pas mon rêve"

Son timbre captivant a déjà séduit les Français : son titre pop "Tu t'en iras", variation sur le thème de la rupture et de la vengeance, a été matraqué sur les ondes en 2021, année où elle a décroché sa première nomination aux NRJ Music Awards dans la catégorie Révélation francophone. Au départ pourtant, La Zarra ne se prédestinait pas du tout à une carrière dans la chanson... « Ce n'était pas mon rêve. Ça m'est un peu tombée dessus par hasard ».

C'est lors d'une soirée entre amis que le destin frappe à sa porte sous les traits de Benny Adam, producteur canadien connu pour son travail avec Zaho qui a récemment partagé le duo "Lossa" avec Amel Bent. Exerçant le métier de coiffeuse, celle qu'on appelle encore alors Fatima Zahra Hafdi se met à chantonner. « On avait un peu bu, il jouait "Pour que tu m'aimes encore" de Céline Dion et je me suis mise à l'accompagner, très naturellement » relatait-elle au Parisien. Il l'invite dès le lendemain en studio et ensemble, ils posent les bases du superbe "Printemps blanc" avec Niro, premier titre qui connaîtra son petit succès au Québec en 2017. Elle a d'ailleurs grandi à Longueuil près de Montréal et petite, sa mère la berçait de musiques arabes, tout en lui chantant "L'oiseau et l'enfant" de Marie Myriam (Eurovision 1977) avant de dormir. Un signe !

"J'adore les films des années 1950"

Si son véritable âge demeure un mystère, on sait que La Zarra est issue d'une famille modeste de sept enfants : elle a cinq soeurs et un frère. « Mes parents sont tous les deux comptables, mais on consommait beaucoup de musique à la maison, on regardait plein de shows. Et pas que des vieilles dames ! » indiquait-elle, citant Edith Piaf en exemple pour « sa façon de rouler les r », mais aussi Charles Aznavour, Barbara, Jacques Brel ou Mylène Farmer à l'origine de son amour pour la chanson française. En grandissant, l'interprète de "TFTF" a cependant cultivé des goûts éclectiques allant de Shirley Bassey à 2Pac, des Spice Girls à PNL. D'où le terreau multiculturel de son premier album "Traîtrise", sorti en décembre 2021. Au fil des morceaux, son personnage de femme fatale d'un autre temps s'effeuille avec charisme... « J'adore les films des années 1940, 1950 et 1960. Je suis obsédée même. La manière dont la femme était représentée, c'était tellement beau, élégant et puissant. On va laisser la sensualité parler sans être dans la vulgarité. Pour aller sur scène, il me faut un chapeau, du maquillage... J'ai besoin de ça » décryptait-elle à 20 Minutes, l'oeil affûté.

Mystérieuse dans l'âme, La Zarra est-elle prête à l'immense attention médiatique que lui vaudra l'Eurovision ? « Ça m'inquiétait au début de ma carrière mais les gens viennent souvent avec de bonnes intentions. Même si parfois, on peut gratter à droite à gauche. Moi je considère que ma vie est ennuyante. Peut-être pas pour d'autres... Mais peut-être qu'un jour je dévoilerai tout ! » révèle-t-elle en interview pour Purecharts. Alors que le public peut actuellement l'entendre sur "Les amants de la colline" de Slimane, l'Europe pourrait bien succomber à son charme magnétique... Mais il faudra d'abord entendre la chanson avec laquelle elle défendra les couleurs de la France à l'Eurovision pour se faire une idée. On y retrouvera Benny Adam aux crédits. Rendez-vous dans « deux-trois semaines » selon la délégation.