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Ils ont parcouru le monde et enchanté des générations entières avec leurs tubes "Land of Confusion", "I Can't Dance" ou "Invisible Touch". Le groupe Genesis tire définitivement sa révérence avec une tournée d'adieux qui fait escale ce soir et demain à Paris La Défense Arena, devant 40.000 spectateurs forcément partagés entre l'allégresse et la nostalgie. « Revenir à Paris, surtout pour cette dernière tournée, était une évidence. Les concerts y ont toujours été super. Du Palais des Sports à l'Hippodrome de Vincennes, du Parc des Princes à Bercy. Nous y donnions toujours quatre shows, parfois plus, et nous les filmions car le public était toujours bon » confie Phil Collins dans les colonnes du Parisien, encore surpris par la longévité extraordinaire de la formation qu'il occupe désormais seul avec Mike Rutherford et Tony Banks. « Nous n'avons jamais été un groupe à la mode et c'est probablement pour cela que nous avons passé les années, sans nous soucier des genres et des styles » tente d'analyser ce dernier.

"J'ai envie de profiter de la vie active qu'il me reste"

Contrairement à d'autres groupes comme AC/DC ou Kiss avant eux, Genesis entend véritablement se retirer de la scène après cette ultime tournée. « Oui, c'est la dernière » confirme Phil Collins, très diminué physiquement par des problèmes de dos et qui se déplace désormais avec une canne. En concert, c'est sur un fauteuil roulant que le rockeur britannique interprète ses morceaux de légende, et il a dû céder sa place à la batterie, son instrument fétiche, à son fils Nicholas. « Je peux à peine tenir une baguette avec ma main. (...) On peut dire que je suis en quelque sorte handicapé, ce qui est très frustrant parce que j'adorerais pouvoir jouer avec mon fils » avouait-il il y a quelques mois. Pour Mike Rutherford, le temps est venu. « Vous avez vu notre âge ? J'aurai 72 ans à la fin de cette tournée. J'adore la musique, je vais continuer à en faire à mon propre rythme, mais j'ai envie de profiter de la vie active qu'il me reste. (...) Pendant longtemps, nous avons dit que nous nous arrêterions quand les Stones arrêteraient. Mais ils n'arrêteront jamais ! » souligne le bassiste-guitariste, à raison : les Stones viennent d'annoncer une nouvelle tournée pour leur 60 ans de carrière et deux concerts en France.

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"Je ne suis plus un homme complet"

À tout juste 71 ans, Phil Collins sait bien qu'il n'a plus la condition physique nécessaire pour tenir le rythme imposant d'une tournée. « Je ne suis plus un homme complet. Je suis entré dans le business de la musique parce que je jouais de la batterie. Je l'ai fait pendant tant d'années et je ne peux plus le faire. Avec le temps, ce n'est pas une question d'argent, je n'en ai plus besoin. Je veux juste m'arrêter pour "sentir les roses". C'est une expression anglaise » indique-t-il avec malice, prêt à se mettre au vert, en somme. D'ailleurs, les fans devront se faire une raison : aucun nouvel album de Genesis ne viendra conclure cette épopée. « Il y a un danger. Pas un danger, mais une possibilité de devenir une caricature de soi-même. Personnellement, je monte sur scène, je m'assois sur une chaise et je chante. Et cela me comble vraiment, autant que quand je courais en fond de scène m'asseoir derrière ma batterie » confesse l'interprète de "In The Air Tonight". « Pour les groupes de notre âge, c'est un gros processus [de faire un album]. Et c'est dur à justifier ces temps-ci. (...) On s'est bien amusé, mais après cinquante ans ensemble, c'est bien de savoir s'arrêter » ajoute Mike Rutherford, lucide.

Aujourd'hui, Phil Collins aspire simplement à passer du temps avec sa famille dont l'actrice Lily Collins, star de la série "Emily in Paris" sur Netflix. « Elle tourne, je crois, sa troisième ou quatrième saison. Elle assure vraiment ! Et elle a fait un heureux mariage, avec un homme bien » se félicite l'icône anglaise, pas peur fier de sa tribu : « J'ai de la chance d'avoir un super assortiment d'enfants, un qui joue au football en Allemagne, Nicholas qui joue avec nous, Joely qui se révèle avec sa soeur. Ils sont venus sur la tournée, on a passé Noël ensemble. C'est une bonne période. Et c'est une bonne raison aussi de s'arrêter. Je vais enfin pouvoir profiter d'eux ». Une noble raison de dire au revoir au public.