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Il le chantait dans son tube "L'envie d'aimer", « c'est tellement court, une vie, tellement fragile aussi ». Le chanteur Daniel Levi est mort à l'âge de 60 ans ce samedi 6 août à Marseille, où il résidait, des suites d'un long combat contre un cancer du côlon qu'il menait depuis des années. Une disparition d'autant plus triste que l'artiste à la voix d'or était apparu le 15 juillet dernier sur les réseaux sociaux pour annoncer être devenu papa d'une petite fille. « C'est un immense bonheur. Je vous embrasse très fort et je vous donne rendez-vous très bientôt » indiquait l'inoubliable interprète de Moïse dans la comédie musicale "Les Dix Commandements", un sourire toujours accroché aux lèvres malgré les difficultés. Pascal Obispo, le compositeur des chansons du spectacle culte, avait tenté de joindre Daniel Levi le jour même de son décès. « Je suis, comme beaucoup de monde, en vacances au soleil. C'est le moment où tu farnientes et où tu te dis : "Tiens, lui, je vais l'appeler". J'ai laissé un message à Sandrine [sa femme, ndlr] dans l'après-midi. Et j'ai appris la mort de Daniel un peu plus tard » raconte-t-il au Parisien.

Daniel Levi en Moïse ? "Une évidence"

Très touché par la disparition de son ami, Pascal Obispo se remémore le moment où il a fait sa rencontre, durant la première phase du casting des "Dix Commandements". « J'avais entendu sa chanson "Ce rêve bleu" pour "Aladdin", je l'avais vu dans "Les Romantiques" la comédie musicale de Catherine Lara. Il est arrivé avec sa chemise à carreaux au casting. J'avais choisi une chanson difficile, "L'hymne à l'amour", pour les candidats. Quand on l'a entendu, on s'est dit : "Quelle voix !" Mais on ne l'a pas choisi tout de suite car c'est toujours un peu long de se décider pour un premier rôle d'une comédie musicale. Puis on l'a revu et là c'était une évidence » se souvient le chanteur, une pointe de nostalgie dans la voix. A 39 ans, en 2000, Daniel Levi est donc devenu Moïse et son talent a enfin brillé sous le feu des projecteurs, même s'il a longtemps dit avoir souffert du syndrome de l'imposteur. « Il fallait juste accepter qu'il ne chante pas le vendredi à cause de Shabbat. Mais c'était impossible de lui refuser. Je me souviens de l'avoir parfois attendu le samedi soir devant les salles où il fallait que le soleil se couche pour qu'il arrive ! » s'amuse Pascal Obispo.

VIDEO - Pascal Obispo ému aux larmes par Daniel Lévi dans "La boîte à secrets"

"Personne n'est capable de la chanter comme lui"

Le musicien n'a pas de mots assez forts pour exprimer à quel point Daniel Levi possédait un don. « C'était un chanteur exceptionnel. J'ai travaillé avec de grands artistes comme Johnny Hallyday, Florent Pagny. Mais Daniel avait, à lui seul, toutes les qualités de tous les grands chanteurs. Il pouvait aller dans des notes basses, puis passer à une voix pleine, une voix de tête. Il avait le souffle, la technique pour balancer plein de choses différentes » souligne-t-il, en rappelant que le chanteur était « un fan de soul, de Stevie Wonder » : « Quand il reprenait "Superstition" par exemple c'était dingue. C'était un performer. Pendant "Les Dix commandements", les gens disaient qu'il n'interprétait jamais "L'envie d'aimer" de la même façon chaque soir ».

Cette chanson restera dans la postérité comme l'hymne des "Dix commandements"... bien qu'elle ne soit pas chantée dans le spectacle. « Ce titre n'arrive qu'au rappel. Et aujourd'hui cette chanson est dans toutes les soirées, un peu comme "Les lacs du Connemara" de Sardou. Et c'est Daniel qui a porté ce titre. Personne n'est capable de le chanter comme lui » affirme Obispo, qui a d'ailleurs nommé son fils Sean, Louis et Moïse en clin d'oeil à Daniel Levi : « Cela reste des moments très particuliers pour moi ».