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Rentrée survoltée ce matin sur CNEWS. En prenant l'antenne à neuf heures pour son émission "L'heure des pros", Pascal Praud a largement commenté la marche contre l'antisémitisme qui a réuni plus de 182.000 manifestants dimanche à Paris, fustigeant l'absence du président de la République. « Emmanuel Macron est perdu. (...) Perdu dans son palais de l'Elysée quand une certaine France défile contre l'antisémitisme, une France digne, une France éduquée, une France d'avant allais-je dire, qui n'agresse pas les policiers et ne casse pas les cafés et manifeste dans la gravité. L'absence d'Emmanuel Macron à ce rassemblement est incompréhensible, c'est une faute » a dénoncé l'animateur télé dans son éditorial d'ouverture, livrant alors son point de vue tranché sur la société actuelle : « Tout le monde sait que le monde s'est arrêté en 1974. C'est terminé depuis bien longtemps, on est sur la queue de la comète, vous le savez bien. Il y a une séquence heureuse, l'une des plus belles de toute l'humanité, et puis maintenant voilà. On n'a pas de chance ». Pour Pascal Praud, « c'est toujours la même chose, ça nous fait de la peine » : « Notre génération est peinée. Tu ne reconnais plus la France dans laquelle tu as grandi. Tu ne la reconnais plus ! ».

"Les imbéciles ont pris le pouvoir"

Un discours du "c'était mieux avant" que le présentateur à réitérer quelques minutes plus tard au moment de recevoir le journaliste Martial You, à l'occasion de la parution de son livre "Les années 70 sont de retour". Pour accompagner l'arrivée de son invité, Pascal Praud a diffusé un extrait de la chanson "Le lundi au soleil", célèbre tube de Claude François qui avait rencontré un grand succès populaire en 1972. « Les années 70... Voilà, écoutez ça, parce qu'il y a tout dans cette chanson populaire, la légèreté, avec Maritie et Gilbert Carpentier, les costumes à paillettes, les filles dansent derrière sans que personne ne dise que... Je pense que les Claudettes aujourd'hui, il y aurait des manifestations pour libérer les Claudettes ! C'est ça la réalité ! Elles ne pourraient plus exister, il y a des gens qui diraient : "Mais quelle image vous donnez, un homme seul qui est en train de danser avec quatre filles autour" » s'est désolé l'animateur de 59 ans, avant de lâcher d'un ton las : « Les imbéciles ont pris le pouvoir. La bêtise a pris le pouvoir ».

"Mon père avait les gens comme vous en horreur"

Une séquence qui a fait bondir Eponine Begeja, la fille du parolier Frank Thomas. Formant un célèbre binôme de la chanson française avec Jean-Michel Rivat, l'artiste a écrit pour les plus grands, d'Eddy Mitchell à Joe Dassin en passant par Stone & Charden ("Made in Normandie"), France Gall, Gilbert Bécaud, Mireille Mathieu ou Michel Polnareff, jusqu'à son décès en 2017. A travers sa collaboration avec Claude François, il a participé à la naissance de nombreux succès comme "Y'a le printemps qui chante" et "Le lundi au soleil". Aussi s'insurge-t-elle de voir l'oeuvre de son père être récupérée de la sorte. « Bonjour Pascal Praud, ce matin il semblerait (je ne vous regarde pas) que vous ayez diffusé un extrait de la chanson "Le Lundi au soleil" et que vous en ayez profité pour vomir sur notre époque. Sachez que mon père, auteur de cette chanson (avec J.M Rivat), communiste et fils de militants communistes, avait les gens comme vous en horreur » tance-t-elle sur X (Twitter).

de militants communistes, avait les gens comme vous en horreur. Pour faire de l'art populaire, il faut aimer les gens, être curieux et s'enrichir de tout ce qu'on ne connait pas encore. C'était le cas de mon père qui, dans bcp de ces chansons parle des gens, sans les utiliser.

— Eponine Bégéja (@EponineBegeja) November 13, 2023

"Un discours puant"

Hervé et Marcelle Combès, les parents de Frank Thomas, ont été impliqués dans la Résistance durant la Seconde guerre mondiale. « Pour faire de l'art populaire, il faut aimer les gens, être curieux et s'enrichir de tout ce qu'on ne connait pas encore. C'était le cas de mon père qui, dans beaucoup de ces chansons parle des gens, sans les utiliser » souligne Eponine Begeja. Et d'ajouter avec ironie : « Il a aussi écrit une chanson qui s'appelle "Le Téléphone pleure" et ça ne disait rien de son avis sur les nouvelles technologies. Vous avez le droit de passer ces chansons, j'ai le droit d'en être affreusement dégoûtée vu le discours puant qui s'en suit ». Le message est passé !