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Sorti le 8 juillet, le premier album "J'emmerde les bobos" de Sébastien Patoche squatte les premières places des ventes sur iTunes, juste derrière le rappeur JAY-Z qui a publié l'album "Magna Carta... Holy Grail", et loin devant Zaz, Christophe Maé et Rihanna, parmi les plus gros vendeurs de ces dernières semaines. Un succès qui s'explique par le buzz dont le DJ est à l’origine, sur la toile et dans l'émission "Touche pas à mon poste" sur D8, avec ses parodies de Patrick Sébastien qu'il a donc décidé de mettre en musique.

"Des mecs qui écoutent Bénabar à fond dans la bagnole qui m’insultent"

Riche de quinze pistes, l'album "J'emmerde les bobos" contient notamment le tube "Quand il pète il troue son slip" mais aussi le titre "La cartouche", dont le clip qui parodie le hit "Blurred Lines" de Robin Thicke a fait beaucoup parler. « L’album "J’emmerde les bobos", ce sont des sketchs musicaux. Ce ne sont pas des chansons à proprement parler. Il n’y a aucune prétention. On le fait pour déconner » a confié l'humoriste à Pure Charts, précisant néanmoins qu'avec ce disque, il se faisait « le fer de lance du mouvement anti-bobos » : « Sébastien Patoche, c'est quelqu'un qui s'est beaucoup fait insulter, et même houspiller sur Twitter par les représentants de la bobo-touch. Je ne parle pas des artistes mais plutôt de ceux qui écrivent pour une certaine presse un peu pointue ».

Pour Voici, l'artiste est même allé plus loin en expliquant qu'il n'était pas le bienvenu à Saint-Germain-des-Prés. « Ça fait des années que ces gens me snobent. Quand je me balade boulevard Saint-Germain, y a des mecs qui écoutent Bénabar à fond dans la bagnole qui m’insultent » a-t-il expliqué, répondant par la même occasion au tweet incendiaire de Benjamin Biolay, consterné par le succès de son disque : « C’est difficile pour eux de voir un petit jeune comme moi débarquer et redonner ses lettres de noblesse à la chanson à texte ».

"Je suis insulté par les Inrocks (que j’emmerde) et dénigré par Biolay"

Visiblement sensible aux déclarations de Sébastien Patoche, Bénabar a tenu à lui répondre à travers une lettre ouverte, publiée hier en fin de journée sur sa page Facebook. Non sans humour, l'interprète de "L'effet papillon" se compare pour l'occasion à Sébastien Patoche, se trouvant avec lui plusieurs points communs en mélangeant culture populaire et culture des élites. « Tu me brises le cœur. Je constate avec affliction que tu me considères comme un des représentants d’une catégorie de la population que tu sembles détester : les "bobos" », commence-t-il avant d'entrer dans le vif du sujet : « J’admets (honteusement) apprécier Woody Allen et les brocantes. J’avoue, je suis déjà allé à l’île de Ré où j’ai porté des chemises en lin couleur crème. Mais, pour ma défense, je t’informe que j’apprécie De Funes et Joe Dassin, que Bigard me fait souvent rire, que j’ai vu Sardou en concert, que j’ai souvent regardé "Le plus grand cabaret du monde" ».

Ce dernier ne manque pas non plus d'égratigner la presse élitiste, et notamment les magazines Télérama et Les Inrocks : « Comme toi peut-être, je suis insulté par les Inrocks (que j’emmerde), méprisé par Télérama (dont je me fous) et dénigré par Biolay (qui prétendra le contraire n’étant plus à un mensonge près) ». Dans sa lettre, le poète cherche à « attendrir » Sébastien Patoche en expliquant qu'il est lui aussi victime de la critique. On lui reprocherait, « à raison, de faire des chansons sur les pizzas, le quotidien, de participer (quelle horreur !) aux Restos du cœur et de citer comme référence Delpech, Goldman ou Renaud ». Sébastien Patoche, lui, ne s'est pas fait prier pour lui répondre. Il a posté sur Twitter un message à son encontre : « Le sens de l’humour n’est pas incompatible avec le talent ». Les voilà réconciliés.