Crédits photo : Capture d'écran YouTube
Angèle est au sommet. Et pas seulement celui du grand huit présent sur la pochette de son deuxième album. La chanteuse belge a confirmé l'essai avec son deuxième disque "Nonante-Cinq" qui compte déjà 170.000 ventes depuis sa sortie début décembre, grâce aux tubes "Bruxelles je t'aime" et "Démons" en duo avec Damso. Si elle est repartie bredouille des dernières Victoires de la Musique où elle était nommée à deux reprises, Angèle peut compter sur un public de fidèles qui viendra la voir lors de sa grande tournée française qui débutera le 20 avril prochain à Reims, avant de faire escale à Paris La Défense Arena les 2 et 3 décembre. Deux mois avant le démarrage de sa tournée, Angèle était hier soir l'invitée de "Sept à huit" sur TF1 pour la traditionnelle interview de fin d'émission menée par Audrey Crespo-Mara.



L'interprète de "Balance ton quoi" est revenue sur son imposant succès qu'elle compare à des « montagnes russes » : « Il y avait le vertige mais en même temps il y avait l'excitation et l'ambition qui allait avec. C'est un mélange de plein de choses ». Si elle pense avoir « une bonne étoile », Angèle a néanmoins été rapidement confrontée aux critiques sur Internet : « On se prend tout ça à 21 ans dans sa chambre. J'ai eu peur parce que je me disais "c'est mon visage, mon prénom, et tout ça ne m'appartient plus entièrement" ». Des critiques revenues sur le devant de la scène lorsque son frère, le rappeur Roméo Elvis, est accusé d'agression sexuelle. Beaucoup d'internautes avaient pris alors à parti Angèle pour lui demander pourquoi elle ne "balançait" pas son frère. « A ce moment-là, je ne le comprends pas » réagit aujourd'hui la chanteuse qui dresse un constat : « Les réseaux, ça cristallise, ça rend très sérieux et très véridique quelque chose qui ne l'est pas forcément. (...) Aujourd'hui, les gens l'écrivent et ça reste ».

"C'est très grave dans ce que ça représente"

L'autre moment difficile de sa carrière a été sans aucun doute son coming out qui a été volé. En effet, c'est la presse people qui a révélé la relation de la star belge avec l'humoriste Marie Papillon. Un coming out forcé qu'elle a vécu comme « une douche froide » et « l'étape de trop ». « Je m'attendais bien à ce qu'une histoire d'amour avec une femme fasse du bruit, malheureusement encore aujourd'hui. Je me disais qu'on rentrait dans mon intimité » révèle Angèle, qui parle de quelque chose d'« extrêmement violent » : « C'est très grave aussi dans ce que ça représente, dans ce que ça envoie comme message. Il y avait quelque chose d'un peu, je pense, une forme d'hypocrise. C'était "On trouve ça super, on est pour les LGBT" mais outer quelqu'un contre son gré, c'est absolument pas une démarche pro-LGBT, je crois ».

Il y a 4 ans, elle a connu une ascension fulgurante. Devenant tout à la fois une nouvelle icône de la pop et une figure du féminisme, outée par la presse people qui révélait son amour pour une femme. Ce soir, @angele_vl se confie face à @audrey_crespo à 19h30 sur @TF1. pic.twitter.com/y7uZSXGaNh

— Sept à Huit (@7a8) February 20, 2022

"Ça reste un sujet alors que c'en est pas un"

Néanmoins, l'interprète de "Flou" assure avoir porté plainte, gagné, et reversé l'argent à des associations. Dans sa famille « très très ouverte d'esprit », Angèle n'a pas eu vraiment de mal à révéler sa relation même si elle désole qu'encore aujourd'hui « ça reste un sujet alors qu'en fait ça n'en est pas un ». Ce n'est seulement qu'avec sa « mamie Pilou » que ce fût plus dur : « Toute sa vie, on lui a dit que l'homosexualité c'était mal. Donc, comment lui demander de penser autrement ? Et c'est là qu'on se rend compte que les gens peuvent avoir de la souplesse. Mais évidemment il faut y aller avec les bons mots et de la bonne façon. C'est pour toutes ces raisons-là que malheureusement encore, l'outing ne peut pas être justifié ». Si elle assure avoir reçu « beaucoup de messages de soutien », Angèle nuance : « Mais quand on en reçoit autant on se dit qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Quelque part, il y a autre chose. (...) Je ne pense pas que les gens se rendent compte quand ils écrivent des choses violentes, ils se rendent pas compte de l'impact que ça a. C'est en ça que je peux leur pardonner quelque part ».

Si elle a reçu aussi « une montée d'amour et des messages ultra-mignons » de son public "physique", Angèle a néanmoins décidé de briser publiquement le silence sur Instagram. Une « question de choix et de consentement » commente celle qui dit avoir « tendance à tomber amoureuse de personnes plutôt que de genre » : « Dès le moment où cette relation a été rendue publique, à ce moment-là en parler n'était absolument pas un problème. (...) C'est tout l'équilibre à trouver entre en parler suffisamment pour que ça soit banal mais pas trop pour que ça ne devienne pas un sujet où on va être à chaque fois stigmatisé par ça alors que l'idée c'est de rendre ça banal ».