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Prix des places- Cachets - Remplissage


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Red Hot Chili Peppers, Metallica, Billie Eilish… Pourquoi les cachets des musiciens flambent

Beaucoup de festivals font grimper cette année le prix de leurs billets. La faute aux coûts de production en augmentation, mais aussi à la hausse des cachets des artistes, en particulier les stars internationales dont les demandes dépassent désormais régulièrement le million d’euros. Réactions et explications.

Les Vieilles Charrues ont payé les Red Hot Chili Peppers entre 1,5 et 2 millions. AFP/Suzanne Cordeiro
Les Vieilles Charrues ont payé les Red Hot Chili Peppers entre 1,5 et 2 millions. AFP/Suzanne Cordeiro
 
 
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Par Éric Bureau et Sylvain Merle 
Le 24 juin 2023 à 07h19

En 2009, le cachet de Bruce Springsteen aux Vieilles Charrues avait fait grand bruit. Le « Boss » demandait plus d’un million d’euros pour venir chanter dans le plus grand festival français. Quatorze ans plus tard, plus aucun producteur ne s’étonne d’une telle somme. La promesse des artistes de ne pas plomber les festivals au lendemain de la crise du Covid-19 – qui a obligé les plus grands rassemblements à annuler deux ans de suite – n’a duré qu’un été.

Depuis l’an dernier, les cachets ont explosé, et nombreuses sont les têtes d’affiche internationales à demander des sommes astronomiques pour tourner cet été en Europe. À tel point que beaucoup de manifestations ne peuvent plus se les offrir… Même le festival caritatif Solidays, qui se tient ce week-end à Paris et compte sur une programmation très francophone pour battre son record d’affluence de 80 000 spectateurs par jour l’an dernier.

Metallica (ici le 17 mai au Stade de France) a probablement établi un record l’an dernier en prenant 3 millions d’euros pour sa première apparition au Hellfest.
Metallica (ici le 17 mai au Stade de France) a probablement établi un record l’an dernier en prenant 3 millions d’euros pour sa première apparition au Hellfest. LP/Arnaud Dumontier

Les cachets grimpent depuis le Covid-19

Les patrons d’événements s’accordent sur une augmentation globale de 20 à 30 %. « Mais certains artistes vont jusqu’à multiplier par deux ou trois leurs cachets depuis la pandémie, s’agace Marie Sabot, directrice de We Love Green et vice-présidente du Prodiss (le principal syndicat des producteurs de musique). J’ai refusé cette année des têtes d’affiche américaines, qui étaient à 300 000 euros en 2019 et revenaient à près d’un million en 2023. Leurs agents nous disent que c’est ce qu’elles valent, en observant leurs audiences en streams et en followers. Je n’accepte plus les cachets qui ne sont pas raisonnables, et je vais aller porter le problème au Prodiss (Syndicat national du spectacle musical et de variété). Car on est en train d’entrer dans un Far West sans foi ni loi. Avant le Covid, on misait sur des artistes et si, entretemps, ils avaient du succès, on ne renégociait pas leur cachet. Aujourd’hui, certains managements ne respectent plus leurs engagements, notamment en ajoutant des Accor Arena sur leurs tournées. »

« C’est un phénomène mondial, constate Jean-Paul Roland, le directeur des Eurockéennes de Belfort. Il y a tellement de concurrence entre les festivals que les agents en jouent et font monter les prix. Le problème, c’est que nous sommes face à des événements européens et américains qui ont des jauges de 100 000 spectateurs par jour et comme sponsors des marques de cigarettes et d’alcools, ce que nous interdit la loi Evin. Heureusement que nous avons un historique avec certains artistes et que nous sommes bien placés géographiquement, cela permet de négocier. Il est loin le temps où on se réunissait à Paris pour discuter entre nous parce que Radiohead demandait 150 000 euros. C’était il y a vingt ans. »

« Ce ne sont pas les artistes qui demandent plus, mais les festivals qui donnent plus, pense Angelo Gopee, directeur de Live Nation France, qui fait à la fois tourner les artistes et organise plusieurs festivals, dont le Lollapalooza et Main Square. Les Américains, qui viennent pendant un mois d’été en Europe et font aussi face à une flambée des coûts de production – le prix de location des tour bus a doublé par exemple –, vont forcément vers les plus offrants. Les cachets sont aussi devenus indécents, car les nouveaux festivals d’Europe de l’Est ont un pouvoir économique dix fois plus fort que nous. Mais il y a aussi une concurrence exacerbée en France. Pour une exclusivité, certains sont prêts à faire des offres démesurées ! »

Qui touche le plus ?

C’est le sujet tabou par excellence, car les organisateurs de festivals et les tourneurs sont soumis à des clauses de confidentialité. Mais on réussit à avoir « en off » quelques chiffres. Les plus gourmands sont évidemment ceux qui peuvent remplir des stades et qui valent au moins un million d’euros, comme Muse, Kiss, Kendrick Lamar Metallica a probablement établi un record l’an dernier en prenant 3 millions d’euros pour sa première apparition au Hellfest.

 

Cet été, le festival metal a cassé sa tirelire pour s’offrir Iron Maiden - 2 millions d’euros -, alors que les Vieilles Charrues ont payé les Red Hot Chili Peppers et Rock en Seine Billie Eilish entre 1,5 et 2 millions. « Les gros Américains préfèrent faire des stades que des festivals, où ils ne peuvent pas faire leur show dans toute son ampleur et vendre autant de merchandising, résume Christophe Sabot, qui s’occupait notamment de Garorock pour Olympia Production. Les Taylor Swift, Beyoncé et autre U2 sont tellement chers qu’aucun festival ne peut plus se les offrir. »

Pour se produire à Rock en Seine, Billie Eilish reçoit entre 1,5 et 2 millions. Ci-dessus, sa prestation au concert organisé par Global citizen, au Champs de Mars (Paris VIIe), jeudi.
Pour se produire à Rock en Seine, Billie Eilish reçoit entre 1,5 et 2 millions. Ci-dessus, sa prestation au concert organisé par Global citizen, au Champs de Mars (Paris VIIe), jeudi. LP/Frédéric Dugit

Du côté des francophones, les prétentions sont plus modestes. Indochine a beau remplir les stades, ses membres ne demandent « que » de 400 000 euros à 500 000 euros, comme Stromae l’été dernier, David Guetta et Aya Nakamura sont autour de 350 000 euros, Orelsan entre 300 000 et 350 000 euros, -M- entre 200 000 et 250 000 euros, le groupe métal Gojira à 200 000 euros, le DJ Skrillex à 180 000 euros, Shaka Ponk et Polnareff autour de 150 000 euros. « Ceux qui remplissent Bercy (l’Accor Arena) prétendent au moins à 150 000 euros », résume Jean-Paul Roland, des Eurockéennes. « Le fait qu’il y ait moins d’Anglo-saxons sur les festivals rebat les cartes des francophones, qui font aussi monter les prix, analyse un responsable de festival. Ces derniers en profitent pour faire jouer la concurrence aussi, surtout lorsqu’il y a une exclusivité régionale. »

Un impact sur le prix des billets

Le Printemps de Bourges est un des rares à ne pas augmenter ses prix cette année. Le passe quatre jours du Hellfest est passé de 289 euros à 339 euros. Aux Eurockéennes, l’inflation est plus mesurée. De 140 à 145 euros pour le passe 3 jours, de 58,50 euros à 62 euros pour le passe journalier. « Le prix moyen du billet est de 52,40 euros, avec une augmentation moyenne d’un euro, résume Jean-Paul Roland, le patron. Le passe quatre jours est même en baisse, de 204 euros en 2022 à 190 euros en 2023. » Et de préciser qu’un billet à 50 euros se divise à Belfort comme suit : 20 euros pour l’artistique, 16 euros pour la technique et la sécurité, 6 euros pour les frais de structure et la communication, 5 euros pour les achats de produits et 3 euros pour les taxes.

Lollapalooza Paris est aussi passé de 79 à 89 euros par jour. « On ne l’avait pas fait l’an dernier, alors que les coûts avaient déjà augmenté de 10 % et ont encore pris cet été, plaide Angelo Gopee. Nous n’avons pas de subventions et nous avons 3 000 salariés par jour. » « Cela devient compliqué de garder des prix normaux, reconnaît le directeur des Vieilles Charrues, Jérôme Tréhorel. On a mis à 59 euros la journée avec les Red Hot Chili Peppers en tête d’affiche, mais on a gardé 44 euros pour les quatre autres jours. Il faut regarder ce qui se fait à l’étranger. La France reste le pays le moins cher en Europe. Mais il faut se battre pour conserver cette exception culturelle. »

Les nouveaux artistes victimes collatérales

« Le plus dur à accepter est l’écart qui grandit depuis dix ans entre le plus petit et le plus gros artiste du festival », regrette Kem Lalot, le programmateur des Eurockéennes. « Les cachets flambent de manière inégale, on voit une envolée de prix des têtes d’affiche internationales et françaises quand les autres artistes stagnent, c’est une disparité qu’on a tendance à occulter », estime Stéphane Krasniewski. Le directeur du festival des Suds à Arles, du 10 au 16 juillet prochains, fait remonter l’accélération de ce système aux années 2000, avec le développement des vols low-cost, d’Airbnb et des grands rendez-vous européens qui se sont concurrencés entre eux, mais aussi l’effondrement du marché du disque. « Les artistes ont eu plus besoin du live pour vivre, ils ont commencé à proposer moins de dates devant plus de monde et pour plus cher », se souvient-il. Une inflation aussi entretenue par des shows toujours plus gros, certains nécessitant 50 semi-remorques de matériel.

« Le vrai danger, c’est qu’on rende leur contrat aux artistes les moins bancables », abonde Jérôme Tréhorel, des Vieilles Charrues. « Le risque c’est de ne plus avoir les moyens pour les artistes émergents, sur la découverte, c’est un risque pour la diversité », s’inquiète de son côté Yann Rivoal, directeur de la Vapeur, à Dijon. En 2019, après frais fixes, il lui restait encore de ses subventions reçues 150 000 euros à investir sur les jeunes artistes dans son année. En 2023, quand il retire ses frais du total des subventions reçues, il commence l’année avec 15 000 euros de déficit sur son budget création et découverte, l’une de ses missions. « Les cachets ont augmenté de 30 % depuis quatre ans. Au deuxième semestre, je ne vais pas pouvoir faire de concerts dans la petite salle, je n’en ai plus les moyens », regrette-t-il.

L’équilibre financier des festivals mis à mal

Laurent Decès, patron du SMA (Syndicat des musiques actuelles) et du Petit Bain, à Paris, s’inquiète. « Le risque, c’est que la filière musicale se pète la figure, qu’aucun festival n’arrive plus à équilibrer son budget. Aujourd’hui, il faut à certains entre 95 et 105 % de remplissage pour être à l’équilibre, ça veut dire que, même complet, certains perdent de l’argent, il y a une vraie menace pour la viabilité des festivals qui portent la diversité culturelle et la rendent accessible. L’autre risque, c’est que l’offre se concentre sur moins de festivals, avec moins d’artistes et moins de découvertes. »

Il est loin le temps où le Printemps de Bourges s’offrait U2, Cure et Johnny Clegg, dans les années 1980. Le festival berrichon n’accueille plus de stars anglo-saxonnes. « On s’interdit d’accueillir des artistes trop chers qui nous mettraient en péril, avoue Boris Vedel, qui dirige l’événement depuis 2018. Les artistes demandent de plus en plus et font de plus en plus de dates. Quel intérêt a-t-on de les inviter ? Il y a les Vieilles Charrues qui nous font rêver avec leurs superstars, et nous qui nous décalons vers la création, l’émergence, le partenariat avec Avignon. Et la tendance ne va pas s’arrêter, si j’en juge les propositions pour 2024. Les festivals qui survivront seront ceux qui proposeront une expérience et un format singuliers. »

Avis partagé par Marie Rigaud, vice-présidente du Prodiss, créatrice et directrice du Printemps de Pérouges près de Lyon, qui a décidé de baisser sa jauge de 15 000 à 6 000 personnes. Fin juin, les Stranglers et Kyle Eastwood, fils de Clint, seront ses seuls Anglo-saxons. « Je ne peux plus m’offrir de méga stars internationales comme Sting et Kiss, mais cela me va. Je ne suis pas prête à prendre de gros risques de capoter. Et si j’en crois les chiffres de remplissage, le public s’y retrouve. »

 

 

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Merci pour l'article, très intéressant.

 

Effectivement les artistes en demandent toujours plus, mais c'est le serpent qui se mord la queue : il va arriver un moment où plus aucun festival ne pourra se les payer.

 

Quand je vois une Aya Nakamura qui il y a 4 ans demandait 100 000 € alors qu'elle avait deux trois tubes à son actif et aucune expérience de scène... là je lis qu'elle demande 350 000, c'est du n'importe quoi 😅

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De ce que je lis dans plusieurs topic, quelqu'un ici à une dent contre Aya Nakamura. C'est bien de défendre des artistes qui sont injustement critiqué dans certains topics mais si c'est pour faire pareil sur d'autres (en l'occurrence Aya dans tous les topics), ça n'est pas fou ni très audible. 

 

Sinon les chiffres sont insane, et justement si Aya prends autant et réussi à avoir autant, c'est justement parce qu'elle amène du monde dans ses festivals et leur permet d'avoir une grosse visibilité.  

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Le 30/06/2023 à 00:23, Shiva* a dit :

C’est interessant que tu relèves Aya Nakamura et ses 350K mais aucun des artistes US mentionnés dans l’article qui prennent entre 1 et 2 millions :rolleyes:

 

Je relève ce cas parce que j'y ai été confronté pour l'organisation d'un festival, quand en 2018 elle se permettait de demandait quasi autant qu'un GIMS, alors qu'elle n'avait absolument rien prouvé sur scène (ni dans les charts d'ailleurs), j'ai trouvé ça hallucinant.

Mais le cachet de GIMS me choquait tout autant que celui d'un Dadju d'ailleurs, par rapport à des Jenifer ou Joyce Jonathan beaucoup plus raisonnables (mais moins vendeurs aussi bien sûr).

Mais au final le festival avait capoté car il était impossible de rentabiliser l'événement avec de tels cachets et même les plus gros festoches aujourd'hui galèrent, même complets dixit l'article... c'est bien qu'il y a un problème !

 

Mais je ne défends pas pour autant les cachets astronomiques des stars internationales...  encore que quand t'as 20 ou 30 ans de carrière, ça se justifie un peu plus que lorsque tu débarques de nulle part (l'appel d'air en billetterie n'est pas du tout le même...).

Surtout que les internationaux jouent davantage la carte de l'exclusivité, là où un GIMS par exemple, réclamait une somme folle, mais programmait avant / après le festoche des dates dans toutes les villes de la région 🤣

 

Par ailleurs les productions étrangères ont encore plus de frais que les françaises, une différence de prix se justifie aussi (mais pas dans de telles proportions, on est d'accord).

 

De toute façon, d'ici peu ils seront tous obligés de revoir leur copie, quand tous les festivals leur auront tourné le dos faute de fonds nécessaires. 

 

Par ailleurs @BoomBoom si tu insinues que j'ai le même comportement que les zozos dans les topics de Lelouche ou Pokora, revoies ta copie, la teneur de mes posts est d'un autre niveau 😅 je ne vois pas en quoi ici il est inaudible ou injustifié, par rapport à ce qu'on peut lire sur les topics que tu évoques... 🙃

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Quelques extraits ci-dessous d'un article intéressant (payant) du Monde:

 

La flambée des cachets fait pâlir les festivals de musique
Les programmateurs doivent faire face aux prix stratosphériques pratiqués par les stars, qui répercutent une hausse des coûts de production des concerts, et à la concurrence exacerbée avec les autres manifestations.

 

Pendant les deux ans de pandémie, les tournées se sont arrêtées net, les artistes n’ont quasiment rien touché, puisque les revenus des ventes de CD s’étiolent inexorablement depuis le début des années 2000. Et seule une poignée de stars gagne vraiment très bien sa vie grâce au streaming. 

 

Dès la fin de la parenthèse sanitaire, l’offre a donc rapidement refleuri, et la demande a suivi. Le nombre de concerts de musiques actuelles et de variétés en France avait déjà augmenté de 48 % entre 2010 et 2019, pour franchir le cap de 65 000 par an. Au niveau mondial, la banque d’investissement Goldman Sachs prévoyait, en juin 2022, que le marché du live allait s’envoler et passer de 29,1 milliards de dollars (27,6 milliards d’euros) cette année à plus de 38 milliards de dollars en 2030. « Ça bouchonne, le public a envie de sortir…

 

Ce rebond alimente une inflation des prix des spectacles et, sans surprise, le climat des affaires se tend. « Les agents anglo-saxons ne sont pas faciles-faciles, constate Julien Catala (PDG de l’agence Super !). Ils mettent beaucoup moins d’affect que les Français dans la défense de leurs artistes. » Tendance lourde, les chanteurs et les musiciens, longtemps entourés de vieux copains, sont désormais cornaqués par une équipe bien plus étoffée, qui compte producteur, manageur, tourneur, agent, avocat, voire fiscaliste…

 

Le côté très moutonnier des festivals qui veulent tous programmer les mêmes artistes – Angèle, Clara Luciani, Juliette Armanet ou Orelsan pour l’été 2022, et Zola, Lomepal ou Niska en 2023 – contribue à faire gonfler les prix…


Angelo Gopee, directeur général de Live Nation France cite la hausse impressionnante des coûts de tous les prestataires, qu’il s’agisse des transports – la location des autocars, des semi-remorques –, de la sécurité, des techniciens de plus en plus difficiles à trouver, des sons et lumières, du plateau…
Ce renchérissement des frais va de pair avec des pénuries d’approvisionnement de certains matériaux, ajoute Arnaud Meersseman, directeur général d’AEG France. La production des spectacles elle-même, beaucoup plus ambitieuse dans le domaine de la vidéo par exemple, alourdit encore la facture. « Un concert doit être un art total, un spectacle exceptionnel. La musique ne suffit plus aujourd’hui »…


Tout ne va donc pas dans la poche des interprètes ou des musiciens. « Dire que les artistes se gavent ? Non. Que certains aient pété les plombs et appuient sur l’accélérateur de façon éhontée ? Oui », tempère Olivier Darbois (directeur général de Corida). « On voit des choses irréalistes dans la musique aujourd’hui, avec des prix multipliés par dix d’une année sur l’autre, ce qu’on ne verrait ni dans le cinéma ni même dans le foot », renchérit Christian Allex (chargé de la prog. du Cabaret vert), qui se refuse toutefois à donner un exemple.
 

https://www.lemonde.fr/culture/article/2023/03/16/la-flambee-des-cachets-fait-palir-les-festivals-de-musique_6165675_3246.html

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  • 4 semaines après...
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Un été de records pour les festivals : « On espère atteindre voire dépasser la billetterie de 2022 »

Après un été 2022 amorçant la reprise post-Covid, les festivals de musique font le plein cette année. Ils ont fait un carton en juillet, et août s’annonce bon, malgré une météo incertaine. Pourtant, tout n’est pas rose.

Les Solidays ont attiré fin juin près de 260 000 festivaliers à l’hippodrome de Longchamps, soit une hausse de 12 000 entrées par rapport à 2022. AFP/Julie Sebadelha
Les Solidays ont attiré fin juin près de 260 000 festivaliers à l’hippodrome de Longchamps, soit une hausse de 12 000 entrées par rapport à 2022. AFP/Julie Sebadelha
 
 
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Par Valentine Rousseau 
Le 4 août 2023 à 05h43

La crise sanitaire, cette fois, est vraiment derrière ! En 2023, les festivals de musique confirment leur reprise post-Covid déjà observée l’été dernier. Quasiment partout, la billetterie a été en hausse en juillet, avec des fréquentations records. La 31e édition des Vieilles Charrues, en Bretagne, a atteint 346 000 visiteurs, score inédit, avec Aya Nakamura, Blur ou les Red Hot Chili Peppers. Les Solidays, à Paris, ont attiré fin juin près de 260 000 festivaliers à l’hippodrome de Longchamps, une hausse de 12 000 entrées par rapport à l’année dernière. Au même endroit, Lollapalooza a fait le plein avec 170 000 entrées en un week-end avec son casting international (Rosalia, Kendrick Lamar, Stray Kids…).

Une tendance qui se confirme, quelle que soit la taille du festival. À Limoges, 1001 Notes a attiré exactement 6 386 spectateurs pour dix concerts payants. « C’est énorme pour de la musique classique ! se réjouit Albin de la Tour, directeur et fondateur de l’événement. Nous avions eu 4 000 festivaliers l’année dernière. Nous avons réussi à élargir le public. » Et ce en y mêlant la danse hip-hop, le rap d’Oxmo Puccino, la musique électro ou celle du cinéma. « Notre objectif est de donner une saveur actuelle à la musique classique avec des tarifs raisonnables », défend Albin de La Tour. À 22 euros en moyenne le billet, 1 001 Notes se soucie du portefeuille du public impacté par l’inflation.

Des achats de « dernière minute »

Comme d’autres. Le Festif l’Art, en Seine-et-Marne, a fait aussi le plein avec 11 000 festivaliers en deux soirées, en proposant un prix libre pour les premiers arrivants et 20 euros maximum en fin d’après-midi. Le Cabaret Vert, qui se tiendra du 16 au 20 août à Charleville-Mézières (Ardennes), programme un dimanche à seulement 25 euros, avec Juliette Armanet, Selah Sue, Soolking…

À Arles, les Suds se refusent aussi à augmenter les tarifs (34 euros la soirée, 140 euros le pass semaine), malgré la flambée des coûts de production et des cachets des artistes. Son directeur, Stéphane Krasniewski, a mis fin cette année à la course aux têtes d’affiche. Et relève le défi en bouclant une édition record de 41 000 entrées. « Les programmations des gros festivals d’été se ressemblent de plus en plus, on ne veut plus se soumettre aux prix des renommées qui remplissent les jauges. Nous voulons développer l’originalité, la singularité », éclaire le directeur des Suds. Pari payant.

Mais parfois stressant. « Les habitudes ont changé depuis le Covid. On a battu un record l’année dernière avec 125 000 festivaliers sur cinq jours, mais on a eu des sueurs froides. Il nous manquait 600 000 euros de billetterie deux jours avant l’ouverture, raconte Julien Sauvage, directeur et fondateur du Cabaret Vert. Beaucoup d’achats se décident à la dernière minute. On espère atteindre voire dépasser la billetterie de 2022. »

De bons chiffres… mais des événements à la santé précaire

Entre orages et canicule, les aléas climatiques retardent les achats des spectacles en plein air. L’Insane festival, à Apt, dans le Luberon, affichait complet l’an dernier avec 38 000 spectateurs. En ajoutant un quatrième jour cette année (du 10 au 13 août), il espère atteindre les 55 000 billets. « En nous ouvrant à des artistes plus grand public, comme Angèle le 13 août, nous attirons davantage de festivaliers locaux », souligne Théo Chatenet, directeur de la communication. Insane a aussi réduit son empreinte carbone, en refusant les jets privés aux artistes. Il a perdu quelques invités au passage mais n’a pas cédé à leurs exigences. Cet engagement écolo séduit les jeunes.

 
 

Si cette courbe de la fréquentation atteint des sommets, elle ne doit pas cacher la santé précaire des événements. « Peu de nos adhérents atteignent l’équilibre, tempère Aurélie Hannedouche, directrice du Syndicat des musiques actuelles, qui représente 170 festivals en France. Les primes d’assurance ont augmenté de 56 %, le cachet artistique a doublé depuis 2015. Les festivals qui déboursent beaucoup pour des têtes d’affiche consacrent moins d’argent aux autres artistes. La course à la fréquentation n’est pas forcément la panacée. Nous sommes ravis que le public revienne en force, mais le modèle économique est-il viable ? »

Certains festivals, comme le Foin de la rue, à Saint-Denis-de-Gastines, en Mayenne, ont décidé de ne plus communiquer leurs chiffres de fréquentation. « Cette course au gigantisme nous semble en contradiction totale avec les questions fondamentales que notre secteur doit se poser, estiment les organisateurs du festival. Ces chiffres ne déterminent en rien notre réussite : ni économique, ni sociale, ni culturelle et encore moins environnementale. » Comme pour illustrer la fragilité des indépendants, le Summer Vibration, à Sélestat, dans le Bas-Rhin, a annoncé ce mercredi son annulation pour 2024. Autofinancé à 85 %, il a terminé sa 8e édition avec un déficit de 220 000 euros.

 

 

 

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En parlant de remplissage , je suis surpris de constater qu'Imagine Dragons arrive a remplir 2 U arena d'affilée en plein mois d'Aout !

Car je les trouvent inexistants chez nous.

Je ne les savais pas si populaires , je ne connais qu'un tube et qui date...

C'est clair que les concerts en général reprennent des couleurs , les gens ont envie de se détendre après la période covid.Pas beaucoup de concerts non sold out ces derniers temps.

 

Par contre la hausse des prix , ouch !

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Encore plus surprenant, j'ai découvert hier que John Mayer faisait une date (à l'Accord Arena) en mars 2024 (déjà j'ai loupé l'info) et que c'était déjà complet. WTF ? Je l'aime de tout mon cœur, mais ce mec est totalement inconnu chez nous ET il arrive à remplir cette salle plus facilement que Pokora, et avec des prix plus élevés. WTF ?

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il y a 9 minutes, Matis a dit :

En parlant de remplissage , je suis surpris de constater qu'Imagine Dragons arrive a remplir 2 U arena d'affilée en plein mois d'Aout !

Car je les trouvent inexistants chez nous.

Je ne les savais pas si populaires , je ne connais qu'un tube et qui date...

 

Ah carrément :mdr: Il faut sortir de sa grotte à un moment. Ils enchaînent les tubes et les succès chez nous mais à part ça ils sont inexistants 💀 

 

Les topics chiffres sont pas faits pour la gloire des fois avant d'écrire des inepties.

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il y a 12 minutes, Matis a dit :

En parlant de remplissage , je suis surpris de constater qu'Imagine Dragons arrive a remplir 2 U arena d'affilée en plein mois d'Aout !

Car je les trouvent inexistants chez nous.

Je ne les savais pas si populaires , je ne connais qu'un tube et qui date...

C'est clair que les concerts en général reprennent des couleurs , les gens ont envie de se détendre après la période covid.Pas beaucoup de concerts non sold out ces derniers temps.

 

Par contre la hausse des prix , ouch !

 

C'est cadeau

 

 

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il y a une heure, Matis a dit :

En parlant de remplissage , je suis surpris de constater qu'Imagine Dragons arrive a remplir 2 U arena d'affilée en plein mois d'Aout !

Car je les trouvent inexistants chez nous.

 


 

Ils ont une grosse fan base en France qui stream en boucle et qui permet d’avoir de bons chiffres. Mais sinon, sorti de ce cercle, ils restent inexistant. 

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