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Serge Lama est de retour, non pas avec un nouvel album mais avec un livre. Sorti ce mercredi, "Ma vie, mes plus grandes chansons illustrées par mes peintres préférés" se compose des paroles de ses chansons les plus emblématiques, accompagnées d'une oeuvre d'art signée Renoir, Picasso, Kimt, Matisse ou Caillebotte qui en est la meilleure illustration. Pour son titre culte "Je suis malade", « une chanson sur le désespoir », l'artiste de 78 ans a choisi "Le Désespéré" de Gustave Courbet comme il l'explique à nos confrères de RTL : « Il a une maladie mentale, le gars qui chante ça. Quand je la chante, je me mets dans un état, c'est pour ça que je la chante à la fin d'ailleurs, l'état du personnage de Courbet dans le tableau. Je suis obligé de sortir de moi des choses violentes, cachées, un désespoir profond parce que je ranime des flammes qui devraient être éteintes ».



Bien qu'elle soit destinée aux librairies, cette sortie devrait rassurer les fans de Serge Lama, après l'annulation de sa tournée d'adieu à cause de la crise sanitaire : « A mon âge, je pense qu'il est raisonnable de se retirer des affaires. J'ai fait ce que j'avais à faire dans ma vie et je voudrais un peu profiter de ma famille, de cet amour jeune que j'ai avec une femme jeune. Il y a en plus le fait que sur scène, je ne suis plus aussi sécure que je l'étais il y a quelques temps. On se casse la figure assez vite à mon âge ». Un faux bond qui le rend très triste : « Il faudrait que j'aille dire au revoir à tellement de gens. Il faudrait que j'aille à Bordeaux, parce que c'est ma ville... ».

"On n'écrira pas des thèses sur Serge Lama"

Cette annulation est également due à un problème de santé, l'artiste souffrant d'un sérieux handicap à la jambe causé par un accident de voiture survenu le 12 août 1965 et durant lequel sa fiancée de l'époque a été tuée sur le coup. « Tous les médecins qui étaient autour de moi à l'époque disaient que je pourrais peut-être remarcher mais avec des difficultés tellement grandes que je ne pourrais pas reprendre la chanson. Moi je me suis dis que je reprendrais mon métier » se remémore-t-il aujourd'hui : « J'ai toujours souffert, la souffrance ne m'a jamais quitté, elle est pire aujourd'hui mais je chantais, je souffrais et j'étais heureux ». 56 ans plus tard, la douleur est toujours aussi présente et persistante : « Je marche sur une seule jambe depuis 55 ans, j'ai qu'une jambe, la jambe droite, donc elle prend tout. C'est dangereux et quelque part c'est moral de savoir s'arrêter à temps. Il ne faut pas aller plus haut que son destin le permet ».

Et Serge Lama l'assure, il aimerait donner un concert dans un an et demi pour fêter son 80ème anniversaire, s'il est « encore debout ». De plus, il prépare un ultime album aux côtés de son fidèle compositeur Jean-Claude Petit ainsi que Davide Esposito et Marie-Paule Belle. Sortie prévue à la rentrée 2022 afin de boucler la boucle : « Je voudrais que le public ait exactement à la fin de ma carrière, cet objet comme l'histoire d'une vie. Je suis parti de là et j'arrive là ». Toutefois, l'artiste se veut très honnête sur le possible héritage qu'il peut laisser dans l'histoire de la chanson française : « On ne retiendra rien, je me fais aucune illusion. On va retenir Brassens, Brel c'est même pas sûr, peut-être un peu de Ferré. Mais moi je suis un auteur de chansons, on n'écrira pas des thèses sur Serge Lama. De là-haut, je serais surpris de voir ça ».