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Plus de 30 ans après la mort de Serge Gainsbourg, sa maison parisienne du 7ème arrondissement est devenue un musée. Un projet mené à bout de bras par sa fille Charlotte, qui s'est concrétisé le 20 septembre dernier. L'actrice et interprète de "Lemon Incest" était bien entendue présente pour l'inauguration, tout comme la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, et la maire de l'arrondissement qui n'est autre que Rachida Dati. Depuis, nombre de curieux se sont rendus au 5 bis rue de Verneuil, dans ce lieu dédié à la mémoire du célèbre artiste français, qui affichait complet des mois à l'avance et pour lequel des places sont remises en vente régulièrement.

Des souvenirs très personnels

Cependant, tout le monde n'est pas forcément à l'aise avec une telle initiative. À commencer par plusieurs figures incontournables de la chanson française, qui n'ont pas hésité à prendre la parole à ce sujet dans le dernier numéro du magazine culturel Les Inrocks. C'est notamment le cas de Benjamin Biolay, pas très à l'aise avec la dimension intime de cette visite remontant le fil du temps. « Je n'aimerais vraiment pas qu'on aille chez moi, donc je n'irai pas chez lui » explique le musicien, précisant cependant qu'il comprend l'idée : « Je sais bien que si Charlotte a rouvert la maison, c'est qu'elle sait ce qu'elle fait ».

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Même son de cloche du côté d'Étienne Daho, qui a déjà passé beaucoup de temps dans cette demeure. « J'ai vécu trop de choses dans cette maison pour y retourner. Ça risque de convoquer à nouveau des souvenirs qui sont encore trop remuants » confie l'auteur de "Tirer la nuit sur les étoiles", qui était très proche de Jane Birkin et lui avait réalisé son dernier album "Oh ! Pardon tu dormais...", avant sa disparition en juillet dernier. « Ce sont des moments fondateurs pour moi. (...) Quand Serge était encore en vie, sa maison possédait déjà un fort caractère muséal. Il y avait créé un environnement très particulier. Si je reposais mal mon verre, il le remettait à sa place au centimètre près » se remémore le pionnier de la pop française, avec nostalgie.

"Je n'irai pas"

Cette idée de ne pas altérer les souvenirs passés avec Serge Gainsbourg entre les murs de cette bâtisse est aussi le point de vue d'Isabelle Adjani, qui a bien connu l'artiste de son vivant. « Je suis allée suffisamment rue de Verneuil pour que tout m'imprime. Comme j'entendais Alain Chamfort le dire dans une émission, je sais quasiment où était placé chaque objet. Je me souviens de tout, comme la visite d'un lieu qui devient de plus en plus prestigieux, intimement. C'est pourquoi je ne pourrai pas retourner le visiter » analyse l'icône, qui publiera son deuxième album "Bande originale" le 10 novembre, 40 ans après sa collaboration avec Gainsbourg sur le tube "Pull marine".

Récemment, Eddy Mitchell avait lui aussi livré son avis auprès de nos confrères du Parisien. « Je n'irai pas. (...) Faire un musée d'un truc perso, je n'aime pas ce genre de démonstration. J'y suis allé souvent, c'était tout noir. Je me souviens de Charlotte toute petite, de son bull-terrier. On buvait des coups, on allait au resto en face, le Galant Verre, il était au pastis... Mais j'avais eu le malheur de lui faire découvrir le bourbon. Il mélangeait parfois les deux » confessait-il alors, visiblement empli de regrets.