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Toujours debout, Renaud ! L'emblématique chanteur français, qui a fêté ses 71 ans en mai dernier, est actuellement sur les routes pour défendre les chansons de son dernier album "Métèque" (80.000 ventes) avec une tournée baptisée "Dans mes cordes" qui sillonne la France. L'interprète de "J'veux une Harley" assurera encore plus de 50 concerts jusqu'en avril 2024, et investira notamment les Folies Bergère et la Salle Pleyel à Paris en décembre prochain. Adulé par des générations entières pour sa gouaille et ses textes humanistes, Renaud fait l'objet ce soir sur France 2 d'une programmation spéciale avec la rediffusion de l'émission "Joyeux anniversaire Renaud", avec Patrick Bruel, Axelle Red, Jean-Louis Aubert, Claire Keim, Renan Luce, Zaz, Bénabar, Vincent Delerm, Dave, Tryo, Raphaël, Élodie Frégé, Calogero ou Gauvain Sers en invités, et du documentaire inédit "Renaud, souvenirs, souvenirs" en deuxième partie de soirée.

"C'est une chanson un peu trop impudique"

A travers de nombreuses images d'archives, le film s'évertue à retracer la carrière flamboyante de l'artiste engagé en remontant le fil du temps, nous faisant découvrir les secrets d'un homme populaire au sens noble du terme, ayant marqué son époque pour ses prises de position et ses chansons. "Laisse béton", "Manhattan-Kaboul", "Morgane de toi"... Le public aura le plaisir de réentendre les morceaux cultes de sa discographie durant différentes performances, entrecoupées de témoignages et anecdotes sur son parcours hors-normes. Face caméra, Renaud raconte qu'il a bien failli ne jamais enregistrer le plus gros succès de sa carrière : "Mistral gagnant", régulièrement citée parmi les chansons préférées des Français. Sorti en décembre 1985 sur l'album éponyme, le titre a depuis été maintes fois reprises par d'autres artistes comme Lara Fabian, Jean-Louis Aubert, Coeur de pirate ou Florent Pagny (sur l'album "Tout simplement" en 2018). Pourtant, le musicien au bandana rouge était convaincu qu'elle n'intéresserait personne.

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"Mistral Gagnant" est né de l'autre coté de l'océan Atlantique à Los Angeles, dans le studio où Renaud s'était enfermé pour composer son septième album. L'artiste souhaitait enregistrer une chanson à destination de sa fille Lolita, âgée de cinq ans. « J'ai eu un coup de blues une après-midi, j'ai écrit ces quelques mots, rapidement. En l'espace d'une heure, j'ai écrit cette chanson, paroles et musique, j'avais la guitare sur les genoux, le papier d'écolier sur les genoux aussi et j'ai téléphoné à ma gonzesse en lui disant : "J'ai écrit une petite chansonnette mais je ne sais pas si je vais l'enregistrer" » se souvient-il. Pour Renaud, le texte intime de "Mistral Gagnant", qui fait écho à son propre passé, lorsqu'il était un jeune garçon friand de confiserie, se révèle trop excluant : « J'ai la musique malgré tout, mais je ne pense pas que je vais la mettre sur le disque, parce que c'est une chanson un peu trop impudique et qui ne concerne personne, qui ne touchera personne puisque je ne parle que de moi, de mon enfance envolée et de ma nostalgie des bonbecs de mon enfance, des roudoudous, des mistrals gagnants et des carambars. Je ne vois vraiment pas qui ça peut toucher, qui ça peut concerner ».



A l'autre bout du combiné, sa "gonzesse" n'est autre que sa femme Dominique Quilichin, qui s'étonne et lui demande de lui fredonner le titre pour se faire une idée. Et elle a alors une phrase qui va faire basculer le destin de la chanson, et de Renaud : « Je lui ai chanté au téléphone, l'écouteur calé sur les oreilles et la guitare dans les mains, et elle m'a dit : "Si tu ne la chantes pas, je te quitte" ». L'année suivante, un clip empreint de mélancolie et de nostalgie sera tourné pour illustrer "Mistral gagnant", avec un hommage au personnage de Pierrot de la Lune. Et le reste appartient à l'histoire...